Montréal, le 18 novembre 2024 — La coalition Sortons le gaz se réjouit de constater que, profitant de la COP 29, le gouvernement du Québec est enfin passé des paroles aux actes pour éliminer le gaz fossile des bâtiments neufs et existants d’ici 2040. fixer un horizon clair pour l’élimination des combustibles fossiles combustibles dans dans tous nos immeubles, le gouvernement envoie un signal fort aux marchés, à la population québécoise et à la planète entière. La coalition constate cependant que le gouvernement continue de s’enliser dans les pièges de la biénergie et du gaz renouvelable (GSR).
Andréanne Brazeau, analyste politique principale à la Fondation David Suzuki :
« Cette victoire significative pour l’environnement démontre une fois de plus la force de la mobilisation de la société civile québécoise et l’engagement grandissant des municipalités à éliminer le gaz de nos immeubles. L’ère fossile est désormais derrière nous »
Charles-Edouard Têtu, analyste des politiques climatiques et énergétiques chez Équiterre :
« L’annonce d’aujourd’hui est d’une importance fondamentale, car elle marque un engagement déterminé du gouvernement à décarboner le secteur de la construction. Il faudra cependant veiller à ce que l’utilisation du GSR ne devienne pas une béquille pour continuer à alimenter le réseau en gaz fossile.”
Par sa réglementation, le gouvernement du Québec soutient l’ambition climatique de nombreuses municipalités qui, il y a déjà deux ans, avaient montré la voie et publié leur propre réglementation interdisant le gaz fossile dans les nouvelles constructions du secteur résidentiel (600 m2 et moins, 3 étages et moins), commerciales et institutionnelles. Il lui donne également une nouvelle dimension en s’attaquant également aux bâtiments existants, qui constitueront encore la grande majorité du parc immobilier du Québec en 2040. Il sera crucial que la réglementation provinciale permette aux municipalités de mettre en place les règles plus précises et ambitieuses qu’elles désirent. .
Pour renforcer la cohérence de ce tournant, le gouvernement doit fonder sa stratégie de décarbonation sur des solutions moins polluantes et moins coûteuses, comme les pompes à chaleur et les systèmes de stockage de chaleur. Ces alternatives sont également nécessaires pour éviter l’illusion d’une solution durable via le GSR, qui retarde en réalité la transition vers des sources d’énergie véritablement renouvelables.
Enfin, comme l’a récemment rappelé la coalition, le double accord gaz/électricité s’annonce comme un échec et soulève plusieurs enjeux. « Pour éliminer 100 % du gaz fossile d’ici 2040, il ne suffit pas de l’interdire dans les nouveaux bâtiments. Le nœud de cette transition est le remplacement des systèmes à gaz en fin de vie. Ceux-ci doivent absolument être remplacés par des systèmes électriques, associés à des programmes de gestion des pointes et d’efficacité énergétique. Permettre leur remplacement par des systèmes utilisant le GSR, c’est condamner la population à dépendre d’une Source d’énergie dont les volumes seront très incertains et dont les coûts vont monter en flèche », renchérit Emmanuelle Rancourt, coordinatrice de la coalition Sortez le gaz !
Anne-Céline Guyon, analista clima-energia per Nature Québec:
« Nous nous préparons enfin à unifier la sortie du gaz fossile du secteur de la construction neuve et existante. C’est une excellente nouvelle car c’est une solution qui permettra de s’attaquer concrètement à 7 % des émissions de gaz à effet de serre de la province. En revanche, force est de constater que le gouvernement continue de se laisser guider par le mirage de la biénergie et du GSR. Cependant, nous n’aurons jamais la capacité de produire de manière durable les volumes nécessaires si nous persistons à vouloir les gaspiller dans le secteur résidentiel. »
Pour plus d’informations, contactez :
Emmanuelle Rancourt, coordinatrice du projet Coupez le gaz !
418-999-5121 | [email protected]