Donald Sutherland décède à l’âge de 88 ans

Donald Sutherland décède à l’âge de 88 ans
Donald Sutherland décède à l’âge de 88 ans

Donald Sutherland en 2015 alors qu’il faisait la promotion du deuxième volet de “The Hunger Games”.

AFP

Donald Sutherland, acteur éclectique notamment connu pour “Les Douze Bastards” ou son rôle de dictateur dans “Hunger Games”, est décédé à l’âge de 88 ans, a annoncé jeudi son fils Kiefer Sutherland.

“C’est avec le cœur lourd que j’annonce le décès de mon père”, a annoncé sur X le Canadien d’origine britannique, également acteur, saluant “l’un des acteurs les plus importants de l’histoire du cinéma”.

Mémorable “Casanova” de Fellini et chirurgien facétieux dans “MASH”, le Canadien Donald Sutherland a mené une carrière aussi prolifique qu’éclectique, totalisant quelque 200 rôles dans des films et séries avec une prédilection pour les personnages troubles.

Ce géant de 1,93 m a été salué comme « l’un des acteurs de cinéma et de télévision les plus polyvalents du siècle » par le magazine Variety.

Considéré comme l’un des acteurs canadiens les plus célèbres à l’étranger, il a reçu un Oscar d’honneur en 2017.

Acteur caméléon, initialement voué aux rôles de méchants (brute fasciste dans « 1900 » ; directeur de prison sadique dans « Haute Sécurité »), il est capable de passer de la comédie (« MASH ») au drame historique (« Les Piliers de la Terre »). ou encore l’épopée sanglante (« Hunger Games »).

Au rythme d’un film par an depuis ses débuts dans les années 70, il joue rarement deux fois sous la direction d’un même réalisateur dont il a collectionné les noms les plus prestigieux : Bernardo Bertolucci (« 1900 »), Robert Redford (« People Like Any Other », 1980), Federico Fellini (« Casanova »), Clint Eastwood (« Space Cowboy ») et Oliver Stone (« JFK »).

Né le 17 juillet 1935 à Saint John (Nouveau-Brunswick, est du Canada), Donald Sutherland a eu une enfance marquée par de graves problèmes de santé (hépatite, poliomyélite, rhumatisme articulaire aigu). Il est devenu DJ à l’âge de 14 ans pour une station de radio de la Nouvelle-Écosse.

Diplômé en théâtre et en ingénierie de l’Université de Toronto, il opte pour le théâtre et part à 22 ans à la Royal Academy of Dramatic Arts de Londres.

Au milieu des années 1960, il apparaît dans des séries britanniques cultes comme « The Saint » et « Bowler Hat and Leather Boots ». Puis il fait ses débuts au cinéma dans des films d’horreur italiens comme « Le Château des morts-vivants » (1964).

En 1967, il joue son premier grand rôle que lui confie Robert Aldrich dans « Les Douze sales » avec Charles Bronson. Sa silhouette élancée, son air absent et ses sourires énigmatiques assurent son charisme et sa singularité.

« Sourire de cheval »

Le thriller « Klute » d’Alan Pakula le lance véritablement en 1971. Il y incarne un détective privé à la recherche d’un tueur pervers qui menace une call-girl, Jane Fonda. Avec ce dernier, un temps son partenaire, ils mènent plusieurs actions contre la guerre du Vietnam et ils tournent le documentaire pacifiste « FTA ».

Qu’il porte un carré et des lunettes teintées dans la farce antimilitariste « MASH » (1970), une moustache pleine dans le film d’horreur « L’Invasion des profanateurs » (1979), l’acteur aime se maquiller. Son apparition, aux cheveux longs, dans « Johnny Goes to War » (1971) ne déroge pas à la règle, puisqu’il ne joue rien de moins que Jésus-Christ.

Surnommé « big daddy » à l’école, Donald Sutherland n’a guère un physique hollywoodien. « Mon nez me laisse sceptique, je déteste mes oreilles, j’ai une mâchoire proéminente, des yeux exorbités, un sourire de cheval », a-t-il confié à la presse canadienne.

Pourtant, en 1977, il incarne le « Casanova » érotomane et baroque de Fellini qui décèle chez lui une sensualité inquiétante. « Chaque jour, il me rasait le dessus de la tête et mes sourcils, me mettait un faux nez. J’étais comme son chien en laisse, il me promenait et j’adorais ça”, a-t-il déclaré à Libération. “J’aurais pu y terminer ma carrière.”

La vieillesse lui apporte de nouveaux rôles comme celui du président Snow, le cruel dictateur de Panem, bourreau de Jennifer Lawrence dans « Hunger Games ».

À l’égard de l’étoile qui lui a été décernée à 75 ans sur le « Boulevard of Glory » d’Hollywood, il a déclaré que c’était mieux qu’une pierre tombale.

“Vieillir”, confiait-il au magazine “Esquire”, “c’est comme avoir un nouvel emploi, mais qu’on n’aurait pas choisi”.

Donald Sutherland a eu cinq enfants, dont trois, avec l’actrice québécoise Francine Racette, sa troisième épouse depuis 1972. Il est notamment le père de Kiefer Sutherland, le Jack Bauer de la série d’espionnage « 24 Heures Chrono ».

(AFP)

 
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