(Beyrouth) Les écoles ont fermé leurs portes lundi à Beyrouth au lendemain de frappes meurtrières menées au cœur de la capitale libanaise par Israël, qui ont tué un chef du mouvement armé Hezbollah.
Publié à 6h35
Mis à jour à 12h45
Tony GAMAL-GABRIEL with Chloé ROUVEYROLLES-BAZIRE in Jerusalem
Agence France-Presse
En guerre contre le Hezbollah au Liban et le Hamas palestinien à Gaza, Israël a mené de nouvelles frappes sur ces deux fronts.
Une frappe israélienne a visé lundi soir le quartier densément peuplé de Zokak el-Blatt, dans le centre de Beyrouth, selon une Source sécuritaire. Dans le territoire palestinien assiégé de Gaza, les raids ont fait au moins huit morts selon la Défense civile.
Israël affirme vouloir mettre hors de danger ces deux mouvements alliés de l’Iran, son ennemi juré.
Il s’est engagé à détruire le Hamas après l’attaque menée par ce mouvement islamiste sur son sol le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, et cherche à stopper les tirs de roquettes du Hezbollah libanais sur son territoire.
Au Liban, « les écoles publiques et privées et les établissements d’enseignement supérieur privés qui dispensent des cours en présentiel » resteront fermés jusqu’à mardi inclus par arrêté du ministère de l’Éducation.
« Il n’y a plus de région sûre […] Vous pouvez être chez vous et vous faire bombarder», a déclaré Heba, une enseignante de 44 ans, qui n’a pas voulu donner son nom.
Dimanche, deux frappes aériennes israéliennes dans le centre de Beyrouth ont tué au moins 10 personnes, selon le ministère de la Santé. L’un d’eux a tué le principal porte-parole du Hezbollah, Mohammad Afif, ainsi que quatre membres de son équipe médiatique.
Afif faisait partie du cercle rapproché de l’ancien leader du mouvement, Hassan Nasrallah, lui-même tué par un avion israélien le 27 septembre dans la banlieue sud de Beyrouth. Ses funérailles ont eu lieu à Saïda, au sud du Liban, où l’aviation israélienne a effectué de nouveaux raids.
Une centaine de projectiles sur Israël
Israël a largement décimé la direction du Hezbollah, mouvement accusé par ses détracteurs au Liban de constituer un « État dans l’État ». Il a confirmé avoir tué Afif, décrit comme le « chef de la propagande » du mouvement.
Même affaibli, le Hezbollah continue de tirer quotidiennement des roquettes sur Israël et prétend repousser les troupes israéliennes au sud du Liban, où elles ont lancé une offensive terrestre le 30 septembre.
Une centaine de projectiles ont été tirés lundi depuis le Liban, selon l’armée israélienne. Une femme a été tuée dans le nord d’Israël selon les pompiers.
Après un an de violences transfrontalières et après avoir affaibli le Hamas, Israël a lancé le 23 septembre d’intenses bombardements sur les bastions du Hezbollah.
Il dit vouloir éloigner ce mouvement des régions frontalières du sud Liban et assurer le retour de quelque 60 000 personnes déplacées vers le nord d’Israël.
Depuis le 8 octobre 2023, plus de 3 510 personnes ont été tuées au Liban selon le ministère de la Santé, soit la majorité depuis le 23 septembre. Côté israélien, 45 civils et 78 militaires ont été tués.
Au Liban, des dizaines de milliers d’habitants ont également été déplacés.
« Très positif »
L’UNESCO a annoncé placer sous « protection temporaire renforcée » 34 sites culturels du Liban menacés par les bombardements israéliens, dont ceux de Baalbeck (Est) et de Tyr (Sud).
Concernant une proposition de trêve américaine entre Israël et le Hezbollah, un responsable libanais a déclaré que les autorités de Beyrouth avaient une position « très positive » et a souligné qu’elles finalisaient leurs « remarques » avant de transmettre leur réponse aux États-Unis. Uni.
Le Hamas s’est également déclaré prêt à un cessez-le-feu conditionnel.
Toutefois, les deux guerres n’ont jusqu’à présent montré aucun signe de ralentissement. Israël affirme vouloir poursuivre la guerre jusqu’à ce que ses « objectifs » soient atteints.
“Ils criaient”
Lundi, des frappes israéliennes ont tué huit personnes dans la bande de Gaza, dont quatre membres d’une même famille dans le camp de déplacés d’Al-Mawassi (sud), selon la Défense civile.
« Il y a eu une puissante explosion, qui a provoqué un incendie, puis ce fut le chaos. Les femmes et les enfants criaient », a déclaré un témoin, Said Al-Burai.
Les raids ont visé un bâtiment qui a été détruit dans la ville de Gaza, dans le nord du pays, a indiqué un secouriste.
Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d’Israël depuis la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a fait 1.206 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles, dont des otages tués ou morts en captivité. .
Ce jour-là, 251 personnes ont été kidnappées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarés morts par l’armée.
En représailles, l’armée israélienne a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d’une offensive terrestre à Gaza, qui a fait au moins 43.922 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables. par l’ONU, a déplacé la quasi-totalité des quelque 2,4 millions d’habitants et provoqué une catastrophe humanitaire.
Considéré comme une organisation terroriste par Israël, les États-Unis et l’Union européenne, le Hamas a pris le pouvoir à Gaza en 2007, deux ans après le retrait d’Israël du territoire qu’il occupait depuis 38 ans.