Qu’en disent les experts du Haut Conseil pour le Climat ? – .

Qu’en disent les experts du Haut Conseil pour le Climat ? – .
Qu’en disent les experts du Haut Conseil pour le Climat ? – .

DDes hôpitaux débordés, des opérations reportées, une vague de surmortalité dans les rangs des personnes les plus vulnérables. Il y a quatre ans, c’était la dramatique réalité du Covid-19. Mais demain, après-demain et pour les temps à venir, une menace plus diffuse se dessine pour la population française, bouleversée par les graves impacts du réchauffement climatique. “Les systèmes de santé européens sont aujourd’hui incapables de faire face à l’apparition simultanée d’épidémies de maladies à transmission vectorielle et de maladies liées au stress thermique”, constate le Haut Conseil pour le climat (HCC), en référence à la combinaison mortelle qui se profile à l’horizon. horizon d’étés étouffants : épidémies de dengue et de chikungunya provoquées par la dispersion des moustiques alors que frappent de féroces canicules.

Le HCC, qui évalue les politiques climatiques du pays et conseille les pouvoirs publics, publie ce jeudi 20 juin son sixième rapport annuel. L’un de ses messages clés est facile à comprendre : nous ne sommes pas prêts. « Les efforts d’adaptation restent en décalage avec les besoins alors que les aléas climatiques s’aggravent », regrette Corinne Le Quéré, la climatologue franco-canadienne qui préside le Haut Conseil. Le constat n’est guère surprenant. Il y a trois mois, le rapport annuel de la Cour des comptes, qui avait pour thème principal l’adaptation de l’action publique au changement climatique, mettait les mêmes mots sur les mêmes maux.

La prose du Haut Conseil pour le Climat est enrichie d’exemples concrets. « En juin 2019, la canicule a entraîné la fermeture de plus de 1 800 écoles et entraîné le report des examens nationaux du diplôme de brevet pour 800 000 étudiants », rappelle-t-il. 33 000 décès ont été imputables à la chaleur entre le 1er juin et le 15 septembre sur la période 2014-2022. Des épisodes de retrait-gonflement des argiles, provoqués par les sécheresses, ont poussé les autorités à reconnaître l’état de catastrophe naturelle pour plus de 6.700 communes en 2022. Et ce ne sont évidemment que le début d’impacts en cascade, selon le Haut Conseil qui exhorte le L’Etat doit « protéger la population », sous-titre de son rapport.

Les objectifs 2030 à portée de main

Pour ce faire, le gouvernement aurait tout intérêt à mettre enfin à jour les documents d’urbanisme qui relèvent de sa compétence. Les experts notent que ni le plan national d’adaptation au changement climatique, ni la programmation énergétique pluriannuelle, ni la stratégie nationale à faible émission de carbone n’ont été mis à jour alors même que la loi l’exige. Ils sont censés relier les deux piliers de la politique climatique : d’une part l’adaptation à un réchauffement en partie inévitable, de l’autre la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Ces signes de désinvolture contrastent avec les résultats. Selon des données provisoires, la France a réduit ses émissions de 5,8 % en 2023 par rapport à 2022, après une baisse plus modeste de 2,7 % en 2022. Il s’agit d’une accélération notable. « Les émissions brutes en 2023 sont les plus faibles depuis le début des inventaires », note le HCC. « Environ un tiers de la baisse enregistrée en 2023 est due à des facteurs conjoncturels, comme la reprise de la production électrique par le nucléaire ou la baisse du cheptel en élevage », précise Corinne Le Quéré.

Le déclin de la politique agricole

Néanmoins, pour la première fois, la France se retrouve à peu près alignée sur l’objectif européen de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 55 % en 2030 (par rapport à 1990). En revanche, la perspective à long terme, la neutralité carbone en 2050 – qui consiste à ne pas émettre plus de gaz carbonique que nous n’en captons – n’est pas en bonne voie. Une simple comparaison illustre l’inquiétude. L’empreinte carbone des Français – les gaz à effet de serre émis par leur mode de vie – est en moyenne de 9,2 tonnes par personne et par an. Nous sommes d’accord qu’il ne faut pas qu’elle dépasse 2 tonnes pour que le pays puisse jouer son rôle dans la stabilisation du réchauffement à 1,5°C. Un trou.

Seule une action publique résolue et cohérente pourrait le combler. Ce n’est pas vraiment le cas. Illustration au niveau européen, la PAC (politique agricole commune) vient d’être révisée par les 27 États membres, affolés par le mécontentement des agriculteurs que leurs représentants ont canalisé contre les réglementations environnementales. « On peut s’attendre à l’avenir à une diminution du kilométrage des haies, ce qui aura un impact direct sur le stockage du carbone », mentionne Jean-François Soussana, l’un des membres du HCC.

 
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