Ces missiles d’une portée maximale de plusieurs centaines de kilomètres permettraient à l’Ukraine d’atteindre les sites logistiques de l’armée russe et les aéroports d’où décollent ses bombardiers.
Selon les sources, les missiles ATACMS fournis par les États-Unis devraient dans un premier temps être utilisés dans la région frontalière russe de Koursk, où des soldats nord-coréens ont été déployés pour soutenir les troupes russes. New York Timesqui citait des responsables américains s’exprimant sous couvert d’anonymat.
Pourquoi cette décision ?
Selon ces responsables, la décision de Washington d’autoriser l’Ukraine à utiliser ces missiles est intervenue en réaction au déploiement des troupes nord-coréennes. Les troupes russes comptent actuellement environ 50 000 soldats.
Même si les responsables américains interrogés par le New York Times indiquent que ce feu vert à l’utilisation de missiles à longue portée ne changera probablement pas le cours de la guerre, Joe Biden estime que le message envoyé à la Corée du Nord l’emporte sur le risque d’escalade.
Moscou n’a pas encore réagi, mais le président russe Vladimir Poutine a averti qu’une telle décision signifierait que les pays de l’OTAN entreraient en guerre contre la Russie.
Alliés
Plusieurs pays, dont les Etats-Unis, ont jusqu’à présent refusé de donner leur feu vert, par crainte d’une escalade avec Moscou.
Le président russe Vladimir Poutine a prévenu qu’une telle décision signifierait exactement cela. « Les pays de l’OTAN sont en guerre contre la Russie ».
La décision américaine pourrait pousser d’autres alliés à emboîter le pas, notamment le Royaume-Uni.
Le chancelier allemand Olaf Scholz, dont le pays est le deuxième fournisseur d’aide militaire à l’Ukraine depuis le début de l’invasion russe en février 2022, refuse implacablement de fournir les missiles Taurus à longue portée demandés par Kiev.
La Pologne, voisin de l’Ukraine et l’un de ses plus fervents partisans, a salué la décision américaine.
« A l’entrée en guerre des troupes nord-coréennes et à l’attaque massive de missiles russes, le président Biden a répondu avec un langage que Poutine pouvait comprendre »a estimé le chef de la diplomatie polonaise, Radoslaw Sikorski, sur X.
Car l’annonce américaine intervient le même jour que l’une des attaques russes les plus importantes de ces derniers mois contre l’Ukraine.
Selon John Hardy, du groupe de réflexion américain Fondation pour la défense des démocraties, « Permettre à l’Ukraine de frapper des cibles hautement prioritaires à travers la Russie pourrait placer Kiev dans une meilleure position pour d’éventuelles négociations ».
« Encourager également Moscou à accepter un moratoire sur les grèves contre les infrastructures énergétiques critiques »» ajoute ce chercheur spécialisé dans la Russie.
“En un jour”
Dans sa campagne pour le retour à la Maison Blanche, Donald Trump n’a pas hésité à critiquer les dizaines de milliards de dollars alloués par Washington à l’Ukraine depuis le début de l’invasion russe.
Le président élu a régulièrement déclaré pendant la campagne électorale qu’il pouvait mettre fin à la guerre “en un jour”avant même de prendre ses fonctions le 20 janvier, sans jamais expliquer comment.
L’Ukraine craint un affaiblissement du soutien américain, au moment où ses troupes luttent sur le front, ou qu’on lui impose un accord impliquant des concessions territoriales à la Russie.
Le président sortant Joe Biden cherche à accélérer l’acheminement de l’aide militaire à Kiev et continue de mettre en place des mécanismes permettant aux alliés européens de prendre le dessus.
L’OTAN s’est déjà vu confier la coordination de l’aide militaire à l’Ukraine, auparavant fournie uniquement par les Américains.
De l’enveloppe votée au printemps par le Congrès américain, il reste environ 9,2 milliards de dollars à allouer, dont 7,1 milliards à prélever sur les stocks d’armes américains et 2,1 milliards pour financer des contrats d’achat d’armes, selon le Pentagone.