« Des gens de confiance s’occupent de mes filles »… la mère du disparu de Nérac continue de nier le meurtre

« Des gens de confiance s’occupent de mes filles »… la mère du disparu de Nérac continue de nier le meurtre
« Des gens de confiance s’occupent de mes filles »… la mère du disparu de Nérac continue de nier le meurtre

Dans un interrogatoire où elle s’est montrée très virulente, la mère des disparus de Nérac a réaffirmé ce mercredi 19 juin devant la cour d’assises que ses filles étaient toujours en vie.

Pour cette troisième journée du procès des disparus de Nérac devant la cour d’assises du Lot-et-Garonne, mercredi 19 juin, Naïma Bel Allam, accusée du meurtre de ses deux filles multihandicapées, a été interrogée sur les faits. Un témoignage houleux, où la mère de famille de 56 ans s’est emportée à de nombreuses reprises contre le président. On avait parfois l’impression que c’était elle qui interrogeait le magistrat.

“J’essaie de dire le moins de mensonges possible”

Sans surprise, cette dernière est restée avec sa version originale : elle a confié Inès et Nawal à un tiers à l’étranger « en mars 2017 ». « Depuis juin 2024, mes filles sont en vie. Je ne supporte pas que quelqu’un pense qu’il est mort”, a-t-elle insisté à la barre. Même devant sa mère, partie civile dans cette affaire et qui, à la barre, l’a suppliée en larmes de dire la vérité, elle n’a pas révélé où se trouvaient les petits. Dans un échange en arabe, la langue maternelle de sa mère, elle a répondu : « Tu sais maman, je ne veux pas te faire souffrir. C’est pourquoi je garde tout au fond de moi. Les filles sont en sécurité. Je ne peux pas parler parce que beaucoup de choses m’ont blessé. Jamais de ma vie je ne dirais où ils se trouvent en présence de personnes extérieures à la famille. » Une famille de cinq personnes dont Naïma Bel Allam n’était pas vraiment proche. Loin de là. Elle avait pris ses distances avant la disparition d’Inès et Nawal en décembre 2016 et ne voyait ses frères et sœurs que très sporadiquement. L’expert psychiatre a évoqué « le véritable traumatisme qui a été le rejet de sa famille », notamment de sa mère, après le mariage avec son cousin, père de ses enfants.

Tout au long de son interrogatoire, l’accusée a répondu aux questions avec une assurance déconcertante. «J’essaie de dire le moins de mensonges possible», a-t-elle déclaré au président. La tache de sang dans la chambre de ses filles, où l’ADN d’Inès a été retrouvé sous le plancher ? « Elle était là depuis que j’ai emménagé dans la maison. Et c’était la chambre des enfants, Inès a dû se blesser avec une écharde et saigner.» Le détour de 35 km en voiture par la forêt de la Durance ? «Je n’ai aucun sens de l’orientation. Et je savais que j’étais suivi. C’était pour tromper la police et la justice. » Le financement actuel de la garde de ses filles ? “Je ne peux pas vous donner cette information.”

“Elle pense être manipulée par les institutions”

Naïma Bel Allam a également affiché sa grande colère contre les institutions, les établissements de santé et la justice. Répétant que l’Etat français “allait lui prendre ses filles”, que “la présomption d’innocence n’avait pas été respectée”. Pour l’expert psychiatre appelé à témoigner, l’accusé « possède des mécanismes de défense psychotiques, comme le déni, la projection et le clivage ». Et « elle pense être manipulée par les institutions ».

Lors de son intervention, Naïma Bel Allam a donné au tribunal une information qu’elle n’avait jamais révélée : « C’est un groupe de personnes de confiance qui s’occupent de mes filles ». Et si elle reste secrète, c’est pour se protéger, pour protéger ses filles et les personnes qui s’en occupent. Elle a rencontré ces nouveaux tuteurs au Maroc en 2015. « La garde de mes filles s’effectue de la même manière qu’avant 2016, sinon mieux », explique Naïma Bel Allam. Elle affirme avoir régulièrement des nouvelles de ses filles, qui seraient aujourd’hui adultes, ainsi que des photos. ” Elles sont belles. Inès se déplace seule avec son fauteuil roulant. Nawal a moins évolué à cause de son accident vasculaire cérébral. » « Pourquoi n’es-tu pas allé avec eux ? », a demandé le tribunal. « J’ai d’abord dû installer mes filles. Et j’ai dû mettre de l’ordre dans mes affaires. »

Me Brussau, conseil du père des filles, lui a rappelé que « confier des enfants à des personnes à l’étranger n’est pas un délit pénal. Je ne comprends pas pourquoi vous ne dites pas où sont vos enfants alors que vous risquez la prison à vie ? » « Si vous êtes reconnu coupable, vous ne reverrez plus jamais vos filles », a ajouté l’avocat de la partie civile.
« Je peux tenir le coup en sachant que mes filles sont en sécurité », a déclaré Naïma Bel Allam. Je suis capable de me priver pour pouvoir emmerder cette pute de la justice française. »

 
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