TRIBUNE
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À 8 ans, Trump était déjà millionnaire, bien loin du self-made man qu’il prétend être. Les démocrates ont échoué parce qu’ils n’ont pas su affronter le patrimoine, mère des inégalités, démontre Ismaël Le Mouël, entrepreneur social.
par Ismaël Le Mouël, entrepreneur social, diplômé de l’Ecole Polytechnique et d’HEC, co-fondateur et ex-président de HelloAsso
Une « catastrophe ». C’est le mot qui revient à plusieurs reprises dans les messages de mes amis ces derniers temps. C’est le terme convenu pour commenter la victoire de Donald Trump. Sans très bien savoir pourquoi ce qualificatif m’énerve. Je vois cela comme une forme de déconnexion et de mépris de classe. Comme si les Américains n’avaient pas bien voté et qu’il fallait leur faire la leçon. Bien sûr, la victoire d’un milliardaire narcissique ne me rend pas heureux. Mais c’est, à mon sens, avant tout un symptôme et une opportunité.
Premier symptôme d’une gauche américaine incapable de contrer le discours de Donald Trump. Était-ce si difficile ? L’histoire que Donald Trump raconte de lui-même est simple : c’est un self-made man qui réussit tout. La vérité est pourtant bien éloignée de cette belle imagination. Le père de Donald Trump est un magnat de l’immobilier, qui a très tôt apporté la richesse à sa famille. Donald Trump reçoit environ 200 000 dollars par an dès son plus jeune âge. A 8 ans, il est déjà millionnaire, et pourra à 25 ans reprendre l’entreprise familiale, qu’il rebaptisera « Trump Organization ». Nous sommes loin d’être un self-made-man…
Les démocrates ont donc raté l’occasion de mettre dans toutes les têtes qu’ils étaient face à un héritier de la pire espèce, et ainsi de remporter cette élection. Qui a envie de voter pour un héritier dans un monde dominé par l’idéologie du mérite ? S’ils ont raté cette opportunité, c’est parce que l’héritier
