Les milieux économiques ne croient pas que la France soit réduite à deux camps prêts à entrer en guerre. – .

Les milieux économiques ne croient pas que la France soit réduite à deux camps prêts à entrer en guerre. – .
Les milieux économiques ne croient pas que la France soit réduite à deux camps prêts à entrer en guerre. – .

C’est à Macron de jouer. Il est évident pour tous les observateurs qu’Emmanuel Macron est responsable du « chaos politique actuel » et des explosions de violence qui risquent de survenir. Depuis le début de son mandat, il a commis des erreurs davantage par imprudence que par incompétence ou même ambition.

Il est arrivé au pouvoir parce qu’une majorité de Français a compris qu’il était capable de relever les grands défis du pays. La France était menacée de déclassement à cause de la mondialisation, à cause aussi de ses habitudes socioculturelles, à cause de son modèle social, culturellement excessif et généreux. Il n’a pas répondu à ces défis. Il a détruit ou paralysé de nombreux corps intermédiaires, syndicats, élus locaux et pour calmer le jeu et calmer la colère sociale, il a distribué beaucoup d’argent, sans protéger l’avenir et la souveraineté.

D’où la surdose de dette publique, les dysfonctionnements des grands services publics, malgré les ressources considérables qui leur sont consacrées, d’où le manque d’autorité dans toutes les couches de la société.

C’est désormais à lui de reprendre le contrôle de lui-même. C’est l’analyse et la recommandation que lui font de nombreux patrons. Il doit gouverner différemment. Et commencez par regrouper et motiver vos équipes. Arrêtez de parler tout le temps, planifiez à l’avance et n’abandonnez pas.

Elle doit, comme dans toute entreprise en difficulté, établir quelques axes sur lesquels l’opinion publique attend du pouvoir.

Premièrement, freiner la vague d’immigration.

Deuxièmement, restaurer les conditions d’une prospérité partagée.

Et troisièmement, résoudre les problèmes de trésorerie.

L’immigration, car cette vague ne semble pas maîtrisée et emporte tout sur son passage. La prospérité, car sans croissance on ne peut rien faire, ni investir pour l’avenir, ni distribuer dans le présent. Et enfin restaurer le trésor, s’affranchir des banques et des marchés car tant que la France aura une telle dette, elle ne sera pas souveraine.

C’est à Emmanuel Macron et à personne d’autre de retrousser ses manches et de trouver le soutien qui lui manque dans la classe politique. Par le biais d’alliances, de coalitions ou d’accords de programmes et d’actions. Bref, faire enfin ce qu’il aurait pu faire en 2022 pour donner une colonne vertébrale à son deuxième quinquennat. Elle a sa base majoritaire à laquelle peuvent adhérer de nombreuses personnalités de gauche comme de droite, parce qu’elles ne sont ni antisémites ni antisionistes et parce qu’elles sont aujourd’hui embarquées (presque de force) dans des galères où elles pensent avoir trouvé une cabine chauffée, c’est-à-dire une assurance de réélection.

De nombreuses personnalités de droite et de gauche sont désemparées par la situation. Ils s’interrogent sur les raisons idéologiques, techniques ou psychologiques qui valent tant de haine à Emmanuel Macron. Parce qu’il n’a visiblement pas perdu toutes ses cartes.

Si les experts en sciences politiques constatent honnêtement que l’enthousiasme qu’il avait suscité lors de son arrivée au pouvoir s’est effondré, ils ne trouvent pas dans les chiffres et les faits de son dossier les raisons d’une telle désapprobation

Le bilan de Macron n’est pas si mauvais si l’on se réfère à la situation précédente, si l’on se compare à nos voisins et si l’on intègre dans l’analyse la crise du Covid, les effets de la guerre en Ukraine et la crise inflationniste.

La France s’en sort plutôt bien.

La croissance est restée positive.

L’emploi est sous pression avec un chômage à son plus bas niveau depuis 30 ans.

La consommation reste forte.

L’inflation est désormais sous contrôle.

Le pouvoir d’achat ne diminue pas, il a même augmenté ces deux dernières années.

Il y a plus de créations d’entreprises que de destructions.

La machine économique est attractive, les investissements étrangers sont donc nombreux.

Le potentiel de l’énergie nucléaire garantit l’indépendance nationale à des prix compétitifs.

Les infrastructures de communication, d’éducation et de santé sont bonnes. Les équipements touristiques sont nombreux et de grande qualité. L’accueil et l’attractivité sont forts. La masse de l’épargne disponible est considérable (plus de 6 000 milliards d’euros).

L’adhésion à l’Europe est forte, solidifiée par une défense nucléaire dont bénéficient tous les pays européens.

Par contre, il reste évidemment des points sombres dans l’image.

Les structures macroéconomiques sont fragiles.

La balance commerciale est déficitaire. Nous importons plus de l’étranger que nous n’en vendons. Absence d’une industrie nationale forte.

Les budgets de l’Etat, des collectivités locales et des entreprises publiques sont déficitaires.

Les dépenses publiques et sociales sont très lourdes (60% du PIB) et absorbent donc plus de la moitié de la richesse créée alors que les services publics ne sont pas satisfaisants.

La dette de la France est très lourde (115% du PIB) pour une dette globale de 3 100 milliards. C’est une dette dont la maturité est supérieure à 10 ans. La moitié de cette dette est souscrite par des étrangers et principalement des fonds de pension anglo-saxons.

Cela dit, au-delà de ces défauts, on se rend compte que les points noirs sont noirs car le ressenti est bien plus lourd que la réalité. Cela est vrai pour les salaires et toutes les prestations sociales. Cela est évidemment vrai pour l’emploi, qui n’a jamais été aussi fort.

Le sentiment alimente donc cette haine du président et de son équipe gouvernementale parce que le pouvoir n’est plus respecté. Il lui manque l’autorité et la confiance de l’opinion publique qui est la base du travail politique.

Il n’y a plus de fracture idéologique insoluble dans ce pays, hormis les positions insupportables des extrémistes qui pratiquent des bêtises islamo-gauchistes, sionistes, antisémites ou plus généralement carrément racistes.

Il existe néanmoins un appétit partagé par tous pour une prospérité qui serait le produit de l’économie de marché, avant même la lutte pour le climat, la gestion de l’immigration ou encore les questions de souveraineté.

Mais il y a surtout un besoin urgent d’explication et de réflexion sur les défis majeurs auxquels sont confrontés le pays ainsi que l’ensemble des pays européens. C’est au président de faire cet exercice avec ses amis (il doit lui en rester quelques-uns), ses alliés objectifs et ils devraient être nombreux. Normalement . La France, ce n’est pas seulement deux camps prêts à entrer en guerre.

 
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