La cour d’assises de Liège a ouvert lundi le procès de Fabrice Luaza Mvuama, accusé d’avoir commis le meurtre de Bradley Wawa Bologna, l’enfant de 5 ans de sa compagne. Ses avocats annoncent qu’ils contesteront l’intention homicide. Benamine Bologna comparaît également devant la cour d’assises pour répondre des accusations de non-assistance à son enfant. Sa défense exigera son acquittement.
Les faits se sont déroulés le 2 août 2020 à Liège. Fabrice Luaza Mvuama, un Congolais de 35 ans, est soupçonné d’avoir tué Bradley Wawa Bologna (5 ans) en lui donnant un coup de poing au ventre. Il est également accusé de coups et blessures sur sa compagne, Benamine Bologna, une Italienne de 28 ans. Cette dernière est accusée de n’avoir pas porté secours à son fils qui était exposé à un grave danger.
Chute accidentelle
L’hôpital du CHU des Bruyères avait dénoncé le décès suspect de Bradley Wawa Bologna, qui avait été déposé aux urgences de l’hôpital par Fabrice Luaza Mvuama, le compagnon de sa mère, le 2 août 2020. L’enfant ne présentait aucun rythme cardiaque et aucun système de réanimation. avait échoué.
Un premier diagnostic a révélé qu’il était décédé des suites d’importantes lésions hépatiques, suite à une fracture du foie. Fabrice Luaza Mvuama avait soutenu que cette blessure résultait d’une chute en faisant du vélo. Mais l’enquête a rebondi après les déclarations d’un proche de la mère de l’enfant, qui a dénoncé des actes de violences.
Fabrice Luaza Mvuama était alors soupçonné de s’être mis en colère contre l’enfant, d’avoir perdu le contrôle et de lui avoir violemment frappé le ventre. Il a ensuite évoqué la thèse d’une chute en vélo, avant de revenir sur ses dires et d’affirmer une chute accidentelle sur une chaise.
L’autopsie de la victime a révélé que l’enfant avait reçu plusieurs coups au niveau de l’abdomen. Ces blessures importantes sont compatibles avec une chute de vélo ou avec des coups puissants portés intentionnellement.
Maman a poursuivi
A la lecture de l’acte d’accusation, le procureur général Xavier-Montiel Corte a rappelé que cet accusé présente un risque de récidive, une dépendance au cannabis et un casier judiciaire, avec plusieurs condamnations.
“Il n’y a rien de pire que de parler de la mort d’un enfant”, a indiqué Me Solfrini lors de la présentation de la ligne de défense de Fabrice Luaza Mvuama. L’avocat a souligné que son client devait être condamné, mais il nie toute intention de tuer. « Un ou plusieurs coups ont causé la mort, mais Fabrice Luaza Mvuama n’avait pas l’intention de tuer »a insisté la défense.
Benamine Bologna est soupçonnée de ne pas avoir aidé son enfant alors qu’elle savait qu’il était battu et lui criait dessus. Elle ne serait pas intervenue par crainte des violences de Fabrice Luaza Mvuama, qui l’aurait déjà frappée à plusieurs reprises entre août 2019 et août 2020. Les experts ont souligné qu’elle ne présente pas de trouble mental, mais qu’elle est un sujet intellectuellement plus fragile que la population moyenne.
La défense de Benamine Bologne annonce qu’elle plaidera pour son acquittement. « Elle est une victime, car son garçon a été tué par l’accusé. Elle ne devrait être que sur le banc des parties civiles et non sur celui des accusés», a indiqué M. Berbuto.
