Un juge a jugé que Melissa Lucio, une mère condamnée à mort pour le meurtre de sa fille de 2 ans en 2007, était « réellement innocente » dans cette affaire.
Elle est dans le couloir de la mort depuis 2008. Melissa Lucio, une Américaine d’origine mexicaine de 56 ans, est détenue au Texas depuis sa condamnation pour le meurtre de sa fille de 2 ans, Mariah, en 2007. Mais un rebondissement est venu se poser dans cette affaire qui marque l’Amérique.
Le juge Arturo Nelson a en effet déclaré qu’il pensait qu’elle était « vraiment innocente » dans la mort de sa fille, rapportent plusieurs médias dont CBS News.
En 2022, la Cour d’appel pénale du Texas a accordé un sursis à l’exécution dans cette affaire, ordonnant au tribunal de première instance de déterminer si Melissa Lucio était réellement innocente et si les procureurs de l’État avaient présenté de faux témoignages et caché des preuves à la défense.
Épisode 87 : Condamnée à mort pour infanticide, Melissa Lucio en probation
Des documents judiciaires publiés le 14 novembre montrent qu’en octobre 2024, le juge Arturo Nelson a statué qu’il existait des preuves claires et convaincantes que l’enfant était décédée des suites d’une chute accidentelle, et a déclaré que Melissa Lucio « est en fait innocente, elle n’a pas tué sa fille ». »
Soupçonnée d’avoir frappé mortellement sa fille dès le début de l’enquête, la femme qui avait un passé de consommatrice de drogue et victime d’agressions sexuelles l’avait nié « près d’une centaine de fois » à la police avant de lâcher des « aveux totalement extorqués », selon au réalisateur d’un documentaire consacré à cette affaire.
Lors du procès, les handicaps de la petite fille, susceptibles d’expliquer sa chute, n’avaient pas non plus été pris en compte par les experts, selon sa défense, qui assure que les bleus pourraient avoir été provoqués par un trouble de la circulation sanguine. De plus, aucun des enfants de Melissa Lucio ne l’avait accusée d’être violente.
Les nouvelles preuves suggèrent que les ecchymoses de l’enfant correspondent à une lésion cérébrale résultant d’une chute accidentelle dans les escaliers de la maison familiale deux jours plus tôt. Melissa Lucio et deux de ses enfants avaient néanmoins signalé la chute à la police et aux services de protection de l’enfance.
“Aucun juré rationnel n’aurait pu la déclarer coupable du meurtre de sa fille après avoir entendu toutes les preuves de son procès initial ainsi que toutes les nouvelles preuves”, a écrit le juge Arturo Nelson.
«La meilleure nouvelle que nous puissions recevoir»
Le procureur du comté de Cameron, Luis Saenz, qui n’était pas en fonction au moment du procès initial, a également reconnu que les preuves qui auraient pu étayer l’innocence de la mère avaient été supprimées, selon un communiqué de presse d’Innocence Project.
L’affaire est désormais devant la Cour d’appel pénale du Texas, qui décidera d’accepter ou non la recommandation du juge Nelson.
«C’est la meilleure nouvelle que nous aurions pu recevoir à l’approche des vacances», ont déclaré John et Michelle Lucio, le fils et la belle-fille de Melissa Lucio. Rejoints par le fils de Bobby Alvarez, un autre enfant de Melissa Lucio, ils ont ajouté “en priant pour que notre mère rentre bientôt à la maison”.
“Il est temps que ce cauchemar se termine.”
En avril 2022, la star et influenceuse Kim Kardashion s’était émue sur les réseaux sociaux par la lettre écrite par les enfants de Melissa Lucia au gouverneur du Texas Greg Abbott, le seul à pouvoir empêcher l’exécution en lui accordant un sursis. ceci ou en graciant le condamné. Un soutien qui a ensuite permis de médiatiser cette affaire.
« Il y a tellement de questions non résolues autour de cette affaire et des preuves qui ont été utilisées pour la condamner », a-t-elle écrit sur X.
« Melissa Lucio a vécu le cauchemar de tous les parents lorsqu’elle a perdu sa fille après un tragique accident », a déclaré l’avocate de Melissa Lucio, Vanessa Potkin, « après 16 ans dans le couloir de la mort, il est temps que ce cauchemar prenne fin. Melissa devrait être à la maison en ce moment avec ses enfants et petits-enfants.
Hugues Garnier Journaliste BFMTV