Pour les aéroports, la menace de Ryanair de réduire sa présence en augure d’une « rupture sociale » dans la région – Libération

Pour les aéroports, la menace de Ryanair de réduire sa présence en augure d’une « rupture sociale » dans la région – Libération
Pour les aéroports, la menace de Ryanair de réduire sa présence en France augure d’une « rupture sociale » dans la région – Libération

Face à la volonté du gouvernement d’augmenter les taxes sur les billets d’avion, Ryanair menace de cesser de desservir dix aéroports français. De quoi craindre « une rupture sociale », prévient le Syndicat des aéroports français ce jeudi 21 novembre.

Le harcèlement est à peine caché. Selon l’Union des Aéroports de (UAF), la menace de Ryanair de cesser de desservir dix aéroports régionaux français augure d’un «caisses sociales»a-t-elle prévenu ce jeudi 21 novembre, exhortant le gouvernement à abandonner son projet “déraisonnable” augmentation des taxes sur le transport aérien. “Nous pensons que ce n’est pas une menace, c’est une information” destiné aux pouvoirs publics, a déclaré le président de l’UAF, Thomas Juin. Le gouvernement “Il ne pourra pas dire quand les compagnies aériennes vont fermer et quand les plans sociaux vont être déclenchés dans les aéroports, ce qu’il ne savait pas”» argumenta-t-il.

Triplement de la taxe de solidarité

En quête de fonds pour réduire un déficit budgétaire plus important que prévu, le gouvernement a prévu dans son projet de loi de finances (PLF) 2025 un triplement de la taxe de solidarité sur les billets d’avion et une augmentation de la fiscalité des passagers des jets privés, pour un total de d’un milliard d’euros. Une bonne nouvelle pour les finances et le climat puisque le transport aérien est responsable de 7 % de l’empreinte carbone du pays, en partie grâce à son prix plus abordable que certains trajets ferroviaires.

Mais Ryanair, premier transporteur aérien européen en nombre de passagers, ne voit pas les choses de cet oeil. L’entreprise a annoncé mercredi qu’elle envisageait de réduire sa capacité « depuis et vers les aéroports régionaux français jusqu’à 50 % à partir de janvier 2025 si le gouvernement français poursuit son projet à courte vue »ce qui affectera, selon lui, la rentabilité de ses lignes.

La compagnie low-cost irlandaise a évoqué le nombre d’une dizaine d’installations françaises potentiellement concernées par l’arrêt de son activité, sans les nommer. Elle en dessert actuellement 22, dont deux proches de la région parisienne, Beauvais (Oise) et Vatry (Marne), a priori non concernées.

Pour Thomas June, « le gouvernement ne mesure pas les caisses sociales ce que cela représentera dans la région, non seulement pour les aéroports eux-mêmes, mais aussi pour la manne que cela représente dans le secteur du tourisme”. Certaines plateformes « Déverser chaque année des dizaines de millions d’euros dans de petites zones »il a ajouté.

Le ministre des Transports « pas impressionné »

« Ce projet de loi est vraiment déraisonnable pour le transport aérien en France »insisted Thomas Juin. « Le gouvernement va détruire dans quelques semaines, et je pèse bien mes mots, ce que les aéroports régionaux ont construit en 20 ans » en attirant les compagnies low-cost, selon lui.

Plus tôt jeudi, le ministre délégué aux Transports François Durovray a au contraire minimisé les annonces de Ryanair. “Nous sommes assez habitués aux coups de semonce du patron de Ryanair qu’il ne réalise pas”il a dit sur RMC : “Cela ne m’impressionne pas beaucoup.”

 
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