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A l’occasion de leur premier appel depuis près de deux ans, Olaf Scholz et Vladimir Poutine ont réaffirmé vendredi 15 novembre leurs positions sur le conflit ukrainien : la chancelière allemande a invité Moscou à négocier « une paix juste » et le président russe a insisté sur des concessions territoriales de la part de Kiev. Cet échange a provoqué la colère de l’Ukraine, qui le considérait ainsi « une tentative de pacification » vers Moscou.
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Lors de cette réunion d’une heure, Olaf Scholz a demandé à la Russie de se montrer “volonté d’entamer des négociations avec l’Ukraine en vue d’une paix juste et durable”selon un communiqué de presse du gouvernement allemand. Vladimir Poutine a réaffirmé que tout accord de paix devrait refléter les « nouvelles réalités territoriales »selon le Kremlin.
C’est la position russe qui se répète depuis des mois. La Russie est ouverte aux négociations de paix, mais avec « concessions » de la part de Kiev : la cession des territoires ukrainiens que Moscou a annexés en 2022 sans les contrôler totalement. Une condition jugée impensable par Kiev.
Kiev s’indigne
La Chancellerie a précisé qu’Olaf Scholz s’était déjà entretenu avec le président ukrainien Volodymyr Zelenskyj et qu’il lui parlerait à nouveau après la rencontre avec le président russe. « Les pourparlers avec le dictateur russe à eux seuls n’apportent pas de valeur ajoutée à la réalisation d’une paix juste »a critiqué le porte-parole de la diplomatie ukrainienne, Georgii Tykhy, demandant à la place « des actions concrètes et fortes » forcer la Russie à faire la paix.
Washington, Paris et Londres étaient au courant de l’intention d’Olaf Scholz d’appeler le dirigeant russe sans que les messages soient arrivés. « coordonné »selon l’entourage du président français Emmanuel Macron. Berlin « a garanti ou garantira » que les alliés de l’UE et de l’OTAN soient informés de cet échange, a-t-on indiqué à la Chancellerie.
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Dans un premier commentaire ce vendredi, le Premier ministre polonais Donald Tusk a salué le fait qu’Olaf Scholz ait déclaré à Vladimir Poutine que « rien sur l’Ukraine » ça n’aurait pas été fait “sans l’Ukraine”. La chancelière allemande l’a également réitéré au dirigeant russe. “détermination” de l’Allemagne et de l’UE en soutien à l’Ukraine « aussi longtemps que nécessaire ».
Le dernier appel téléphonique entre les dirigeants allemands et russes remonte au 2 décembre 2022, soit environ 9 mois après le début de l’offensive de Moscou en Ukraine, le 24 février 2022. Selon le Kremlin, qui a appelé l’échange « franc et détaillé »l’appel a eu lieu “à l’initiative du côté allemand”.
Campagne électorale
Depuis l’invasion russe, l’Allemagne, partenaire énergétique historique de la Russie, est le deuxième fournisseur d’aide militaire à Kiev, après les États-Unis. Mais malgré les demandes répétées de Volodymyr Zelensky, le chancelier Scholz a inlassablement refusé de fournir à Kiev les missiles à longue portée Taurus demandés par Kiev pour mieux se défendre.
Cette crainte d’une escalade avec Moscou, régulièrement exprimée par le dirigeant allemand, lui vaut également les critiques de certains de ses alliés européens qui lui reprochent son manque de détermination. Ils ajoutent aux inquiétudes sur un éventuel désengagement américain d’Ukraine après l’élection à la Maison Blanche de Donald Trump, qui a promis de résoudre le conflit ukrainien. “dans vingt-quatre heures”sans jamais détailler son plan.
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De son côté, Olaf Scholz a récemment appelé à redoubler d’efforts pour mettre fin au conflit par la voie diplomatique, en concertation avec Kiev et les alliés de ce pays. À la mi-octobre, il jugea que le moment était venu « tout faire – au-delà d’un soutien clair à l’Ukraine – pour trouver un moyen d’empêcher cette guerre de continuer ». “Aucune décision ne sera jamais prise indépendamment de l’Ukraine, et jamais sans consultation avec nos partenaires les plus proches”cependant, a-t-il assuré.
Le soutien militaire et financier à Kiev et à la politique de défense de l’Allemagne sera l’un des thèmes de la campagne électorale qui devrait conduire le pays à des élections législatives anticipées le 23 février.
Organisé par Le Nouvel Obs avec l’AFP