Femmes d’affaires | Oui, les choses bougent et il y a de l’espoir

Femmes d’affaires | Oui, les choses bougent et il y a de l’espoir
Femmes d’affaires | Oui, les choses bougent et il y a de l’espoir

Le plafond de verre s’est brisé dans le monde des affaires, mais il tient bon. Malgré tout, les choses avancent. Ces dernières années ont ouvert la porte à une autre forme de leadership, plus inclusive. Sans compter que les programmes et initiatives destinés à faire progresser les femmes se multiplient.

Ruth Vachon est présidente-directrice générale du Réseau des femmes d’affaires du Québec (RFAQ) depuis 2010. Elle est donc à l’avant-garde des changements qui s’opèrent lentement mais sûrement au Québec pour les femmes.

Elle cite l’exemple des cellules d’accompagnement RFAQ, qui souhaitent stimuler la coopération entre femmes d’affaires et entrepreneurs. « Ces cellules existent depuis 35 ans et elles évoluent avec le temps », souligne-t-elle. Plus il y a de femmes qui progressent dans les organisations, plus il y a d’opportunités pour les femmes entrepreneures. »

Christina Constantinidis, professeure au département de gestion à l’ESG UQAM, est d’accord. Les réseaux de femmes d’affaires constituent selon elle un levier très puissant.

« Ils offrent du financement, de l’entraide et la possibilité de rencontrer des femmes qui vivent la même réalité que nous. Lorsqu’on est dans un environnement masculin, on peut se sentir seul. L’atmosphère informelle vous permet de laisser tomber le masque et d’être vous-même. Cela conduit à des collaborations commerciales et à une confiance mutuelle. »

Elle souligne également que les modèles sont extrêmement importants pour les femmes.

Voir des femmes occuper des postes élevés ou diriger des organisations peut influencer la décision de se lancer soi-même en affaires, d’occuper ce type de poste.

Christina Constantinidis, professeure au département de gestion de l’ESG UQAM

Ruth Vachon ajoute que l’effet boule de neige de toutes ces petites initiatives est réel. « Les prix Femmes d’affaires du Québec permettent, par exemple, de voir une multitude de modèles dans tous les groupes sous-représentés. C’est l’une des meilleures façons de montrer la force de l’ambition. »

Diversifier la chaîne d’approvisionnement

Le RFAQ a également lancé le projet Maïa plus tôt cette année, pour aider les femmes propriétaires de petites entreprises à faire affaire avec de grandes entreprises. L’idée est bienvenue, alors que seulement 1% des achats annuels dans les chaînes d’approvisionnement des grandes entreprises sont réalisés auprès de PME dirigées par des femmes.

Nous frappons aux portes des entreprises pour que les entrepreneurs aient des contrats. La plateforme connecte les femmes entre elles. C’est un grand progrès.

Ruth Vachon, présidente-directrice générale du RFAQ

En quelques mois, Maïa a déjà réussi à rallier une dizaine de grandes organisations à travers le pays. « Elles peuvent ainsi facilement diversifier leurs fournisseurs tout en stimulant la croissance de petites entreprises appartenant à des femmes. »

Le RFAQ poursuivra la construction de la plateforme au cours des prochains mois afin de « maximiser son impact ». «Le marché dans lequel les femmes doivent travailler ensemble est formidable», estime le PDG.

Action dans la région

Certains incubateurs ou accélérateurs se concentrent désormais sur les femmes ou, à tout le moins, proposent des programmes spécifiquement destinés à elles.

Les initiatives se multiplient à Montréal, mais aussi de plus en plus en régions, constate Ruth Vachon. COlab, un organisme du Saguenay–Lac-Saint-Jean, a notamment mis sur pied un programme ciblant les étudiants des secteurs des sciences, des technologies, de l’ingénierie, des arts numériques et des mathématiques qui ont un projet d’entreprise.

« L’organisation souhaite leur inculquer l’esprit entrepreneurial, leur donner des compétences en leadership et en réseautage et les accompagner dans leur approche commerciale », explique Christina Constantinidis.

Prends ta place

Michel-Ann Champagne a repris le groupe Expertbâtiment fondé par son père en 2022. Si son chemin est tracé depuis ses 18 ans, il a néanmoins été semé d’embûches. Elle raconte notamment s’être vu refuser un contrat d’inspection parce qu’on préférait avoir un homme.

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PHOTO DENIS GERMAIN, COLLABORATION SPÉCIALE

Michel-Ann Champagne, PDG d’Expertbâtiment

Je sentais que j’avais l’obligation d’être qualifié et efficace. Je le vois encore parfois au conseil d’administration avec les générations plus âgées.

Michel-Ann Champagne, PDG d’Expertbâtiment

Elle s’est taillée une place à la tête de l’entreprise en faisant des études dans le domaine – en génie civil – avant d’occuper tous les postes possibles au sein de l’organisation. « J’ai grandi avec l’entreprise », résume-t-elle.

Sous sa direction, Expertbâtiment a changé son approche. « Ma façon de faire est beaucoup plus collaborative. Je me suis entouré de personnes avec qui je pourrais bâtir une entreprise correspondant à mes valeurs. »

Même si l’entreprise de 178 salariés ne dispose pas de programme pour les femmes, c’est la parité à tous les niveaux. «Nous sommes très bien équilibrés dans notre répartition hommes-femmes», se réjouit Michel-Ann Champagne. Nous avons des conseillers, des gestionnaires de projets (avec et sans e), des directeurs, des vice-présidents et un président. »

 
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