à Roquefort, une route végétale pour remplacer le pétrole

à Roquefort, une route végétale pour remplacer le pétrole
à Roquefort, une route végétale pour remplacer le pétrole

l’essentiel
Ce 14 juin à Roquefort, une partie de la D656 a été recouverte d’un enduit végétal. Une démarche plus vertueuse pour l’environnement qui pourrait être étendue à d’autres routes du Lot-et-Garonne.

C’est une première dans le Lot-et-Garonne. Une route plus verte vient d’être tracée. A Roquefort, non loin d’Agen, une partie de la D656, en construction depuis deux semaines, a été refaite avec un revêtement spécial. Il s’agit d’un enrobage végétal qui porte le nom de Veregoad. Bien qu’il ressemble visuellement à un revêtement classique, il présente des performances environnementales bien plus intéressantes.

« Au lieu d’avoir un liant bitumineux standard, nous avons un liant à base de produits biosourcés issus de la filière forestière », explique Emmanuel Elhorry, chef de service de l’entreprise de travaux publics Colas qui réalise le projet. En clair, le bitume classique, issu du pétrole, a été remplacé par la résine de pin ou d’avoine produite localement, à Layrac. Utilisé pour apporter cohésion et durabilité dans le temps, ce substitut biosourcé a été couplé à l’utilisation d’un béton bitumineux semi-granuleux à base de matériaux de granulats recyclés.

Une empreinte carbone réduite de 30%

« Nous utilisons des pierres et du bitume de l’ancienne route que nous mélangeons à nouveau, ce qui nous permet d’économiser de la matière et de faire fonctionner l’économie circulaire », explique le chef de service de l’entreprise Colas.

Guillaume Laousse (chef de chantier), Jérôme Fauché (responsable de la cellule route Agenais au Conseil Départemental et Emmanuel Elhorry, responsable de l’agence Colas dans le Lot-et-Garonne.
Photo – Lucy Warnock

Des techniques de plus en plus utilisées sur les chantiers. « Il y a quelques années, cela ne se faisait pas du tout. Désormais, cela devient la norme », estime Emmanuel Elhorry. Et pour cause : l’avantage écologique non négligeable. « Nous réduisons l’empreinte carbone de 30 % par rapport à un revêtement bitumineux traditionnel, tout en conservant les mêmes performances. » En effet, ce type d’asphalte est aussi résistant que l’asphalte classique et convient à tout type de circulation. Autre avantage : il est produit à température abaissée, autour de 120°C au lieu de 160°C, ce qui permet d’économiser de l’énergie et de réduire encore l’empreinte carbone.

Une route de cobaye

« C’est une planche de test. A coût équivalent et à garantie équivalente, nous participons à une empreinte environnementale améliorée, certifie Jérôme Fauché, chef de l’unité des routes de l’Agenais au Conseil départemental. S’il donne de bons résultats en termes de vieillissement, il n’y aura aucune contre-indication à ne pas utiliser ce procédé sur d’autres voies. Les travaux ont coûté environ 400 000 euros. Au total, 600 tonnes d’asphalte ont été épandues sur 650 mètres.

« Aujourd’hui, l’empreinte écologique sur les travaux de construction est prépondérante, poursuit le dirigeant. « Nous sommes intéressés par des alternatives techniques respectueuses de l’environnement. » Fermée au public depuis le 30 mai, la route sera à nouveau praticable ce vendredi soir, désormais plus verte et adaptée au monde de demain.

 
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