Notre actualité meilleur pistolet en santé est obligé de commencer son mandat en supprimant les services. Ne blâmons pas Geneviève Biron, la PDG de Santé Québec. Regardons plutôt les choix insensés de François Legault qui a poussé le Québec au bord de l’insolvabilité.
Legault s’est toujours vanté d’être comptable. C’était l’un de ses atouts les plus importants lorsqu’il a fait campagne aux élections de 2018, où il a triomphé de Philippe Couillard.
Il a dénoncé la négligence du tandem Couillard-Barrette et l’austérité qui, selon lui, avait miné notre système de santé.
La confiance qu’il dégageait dans sa capacité à bien gérer les finances publiques et notre système de santé lui a valu une victoire majoritaire.
Ses décisions de baisser les impôts en même temps qu’il envoyait des chèques aux familles (500 $ au printemps 2022 et entre 400 $ et 600 $ à l’automne 2022) ne sont pas le fruit du hasard, 2022 étant une année électorale.
Quoi de plus simple que d’acheter les votes des citoyens avec leur propre argent ?
Mais l’effet de cette décision d’augmenter les dépenses tout en réduisant les impôts a été catastrophique pour les finances publiques du Québec.
On commence à en voir l’ampleur avec les coupes dans les soins de santé.
AUSTERITÉ MASSIVE DE LA CAQ
Cette semaine, nous apprenons que le CISSS de Laval suspend l’embauche de 569 postes qui avaient été affichés, notamment pour les infirmières.
Le CISS reconnaît franchement que cette démarche s’inscrit « dans le cadre du retour à l’équilibre budgétaire et du gel des recrutements décrétés par le gouvernement ».
D’autres économies verront les services d’échantillonnage du CUSM privés des personnes les plus expérimentées, qui seront transférées vers les laboratoires.
Les technologues médicaux travaillent avec des hématologues, des microbiologistes, des oncologues, des immunologistes ainsi que des médecins dans les cliniques de transplantation pendant 25 ans en moyenne.
Il ne s’agit pas seulement de prélever du sang.
Ils seront remplacés par des infirmiers auxiliaires, dont personne ne doute de la compétence pour le travail spécifique de prélèvement.
C’est une économie, car ils gagnent un peu moins l’heure que les technologues qui ont une formation de niveau cégep, mais à quel prix pour le patient dans la chaîne de soins ?
Le gouvernement a annoncé simultanément que pour éviter les « dédoublements », les salariés du système de santé ne peuvent plus travailler dans plusieurs établissements du réseau, ils doivent en choisir un.
C’est une bureaucratie insensée ! Nous nous privons de l’expérience et de l’expertise de ceux qui travaillent le plus dur.
Pour quoi?
UN CRI
La semaine prochaine, Legault nous présentera sa mise à jour économique. On sait déjà que le ministre des Finances va annoncer des coupes d’un milliard de dollars dans les soins de santé, d’où ces coupes.
Ils doivent présenter des chiffres qui évitent que la cote de crédit du Québec soit affectée et que tout coûte encore plus cher, parce qu’on paierait plus d’intérêts.
Le grand comptable Legault ne savait malheureusement pas compter.