Certaines voitures électriques pourraient coûter plus cher, à partir du 4 juillet. Mercredi 12 juin, l’Union européenne a annoncé qu’elle appliquerait des surtaxes à certains modèles importés de Chine, alors même qu’ils étaient déjà taxés à 10 %. La mesure vise à favoriser les constructeurs européens qui, pour certains, font désormais l’effort de fabriquer des voitures électriques sur le Vieux Continent.
Selon les experts de l’industrie automobile, cités notamment par le New York Times, cette hausse des taxes sur les voitures électriques chinoises risque de peser sur le portefeuille du consommateur, «leur faisant plus de mal qu’aux fabricants chinois« .
Il n’est toutefois pas établi que tous les droits de douane soient répercutés sur le prix de vente. Cependant, pour tous les modèles produits par BYD, l’augmentation sera de 17,4 %. L’Union européenne annonce également des hausses de 20 % pour les voitures produites par le groupe Geely, et jusqu’à 38,1 % pour celles du groupe Shanghai Automotive Industry Corporation (SAIC).
Les constructeurs européens seront également concernés
Difficile donc, pour l’instant, d’imaginer quelle sera la hausse des prix. En appliquant simplement les droits de douane supplémentaires à la valeur des véhicules, on en déduit qu’un BYD Dolphin – le petit modèle du géant automobile chinois – devrait désormais coûter environ 39 815 €, contre 33 990 € avant taxes. Une Seal, berline phare de la marque qui concurrence la Tesla Model 3, devrait coûter environ 51 170 €, contre 46 990 € hors taxes.
Même les marques américaines ou européennes devraient être concernées. Tesla a par exemple délocalisé une partie de la production des Model 3 et Y en Chine. Ces voitures devraient donc être soumises à une taxation de 21% à leur arrivée dans l’Union européenne. Le constructeur a prévenu, sur son site, en indiquant que «Le prix du modèle 3 devrait augmenter à partir du 1er juillet 2024 en raison d’éventuelles augmentations des taxes à l’importation« . À tel point que le prix d’achat d’une Model 3 pourrait passer de 39 990 € à environ 48 890 €.
Idem pour Dacia. Le constructeur roumain affilié au groupe Renault produit la Spring en Chine, une petite citadine électrique qui a déjà été exclue du système de bonus écologique en France. Disponible à partir de 18 900 € au moment de la rédaction de cet article, il pourrait voir son prix bondir jusqu’à environ 22 870 €. Et devenir moins attractif, bien sûr.
Chez les constructeurs européens, il faut aussi s’attendre à des hausses de prix chez Smart, dont les nouveaux SUV électriques sont tous fabriqués dans l’Empire du Milieu. A partir de 33 815 €, la Smart #1 risque de voir son prix atteindre plus de 40 900 €. Cotée 37 315 €, la Smart #3 pourrait voir son prix atteindre 45 150 €. Enfin, la nouvelle Mini Cooper électrique pourrait coûter au moins 41 140 €, au lieu des 34 000 € initialement réclamés par son constructeur, le groupe BMW.
Les MG frappent fort
Quant à Geely, le nom de cet industriel chinois ne vous dit peut-être rien, mais l’entreprise possède des constructeurs européens, comme Volvo et sa filiale Polestar. Selon les informations du quotidien britannique The Times, la firme suédoise envisage de délocaliser sa production de Chine vers la Belgique, justement pour éviter de nouvelles taxes. Notamment celui des EX30 et EX90, nouveaux modèles électriques dans lesquels le constructeur place de l’espoir. D’autant que l’EX30 est l’un de ses modèles les plus abordables, avec un tarif de 39 100 € en France. S’il était surtaxé de 20 %, son prix pourrait monter jusqu’à 46 920 €.
Mais les voitures les plus taxées devraient sans aucun doute être celles du constructeur MG Motor. Historiquement britannique, elle est passée sous le contrôle du groupe chinois SAIC, et a délocalisé sa production en Chine au milieu des années 2010. Sauf retour des usines en Europe, les voitures électriques plutôt abordables de MG devraient subir une forte augmentation de leur prix, étant donné que SAIC subira une surtaxe de 38,1 %. La MG4, la compacte la plus vendue par la marque en France, risque de voir son prix passer de 29 990 € à 41 416 €.
Il n’est toutefois pas certain que ces majorations seront appliquées le 4 juillet. Les droits définitifs seront imposés dans les quatre mois suivant cette date. Cela laisse le temps aux autorités chinoises de négocier avec Bruxelles. Et sans doute éviter que les exportations de leurs voitures vers l’Europe ne chutent drastiquement.
