« On était en formation, quelqu’un est venu à notre porte pour nous dire : “Il faut sortir, ce n’est pas un exercice.» » Bernadette Denoyelle, professeur de BTS management, avoue qu’elle n’y a pas cru tout de suite, puis elle a vu la police faire la queue dehors et là elle a compris. Toute la zone autour du lycée Picasso d’Avion a été bouclée car, peu avant 11 heures ce jeudi, l’institut a reçu un appel téléphonique d’un individu se présentant comme un étudiant. Il a affirmé avoir posé une bombe dans une salle de classe et avoir eu l’intention de prendre des étudiants en otage.
Une arrestation
Le lycée et ses près de quatre cents élèves ont été évacués, parfois dans la panique. Trois personnes ayant fait une crise d’angoisse ont également été prises en charge par les secours. Christina Gigney, professeur d’économie et de gestion, explique : « J’étais en pause quand quelqu’un est venu me dire dans le couloir qu’un de mes élèves avait posé une bombe dans ma classe. C’était un choc d’entendre mon nom associé à ça ! L’élève en question n’est pas agressif, il est gentil et souriant, mais on savait qu’il ne voulait plus être là. Il a demandé à être redirigé. Nous le soutenons dans ses efforts. Pour le moment on ne sait pas si c’est lui qui a passé cet appel. »
Dès que l’information commence à circuler, les parents arrivent en masse, le téléphone portable attaché aux oreilles et l’inquiétude peinte sur le visage. Périmètre de sécurité oblige, la signalisation les empêche de s’approcher de l’école. Les uniformes veillent à ce que cela soit respecté.
Les pompiers, le SMUR et les policiers sont immédiatement intervenus sur place. Les doutes ont été levés, surtout grâce aux chiens spécialisés dans la détection d’engins explosifs. Cela nous a permis d’éliminer tout risque : c’était une fausse alerte. Vers 12h15, le système a été levé et les étudiants, jusqu’alors garés entre des bandes de ruban adhésif, ont été autorisés à réintégrer l’établissement pour les membres en demi-pension et à rentrer chez eux pour les étudiants externes. Certaines personnes apprécient la situation. D’autres sont encore sous le choc et laissent couler les larmes. La pause déjeuner de deux heures ne sera pas trop longue avant la reprise des cours à 14h00.
Une enquête a été ouverte. Le parquet d’Arras a confirmé l’interpellation d’un mineur. Des contrôles à cet égard sont en cours.