un match pris en otage par les tensions politiques entre Paris et Jérusalem

un match pris en otage par les tensions politiques entre Paris et Jérusalem
un match pris en otage par les tensions politiques entre Paris et Jérusalem

IOIl n’y aura pas foule dans les couloirs du Stade de ce 14 novembre à Saint-Denis. Et pas seulement parce que l’équipe israélienne, qui affronte la France lors d’un match de Ligue des Nations, n’est pas un grand nom du football international. Cela est également dû au climat de tension qui entoure cette rencontre après les graves incidents du 31 octobre à Amsterdam où des supporters du Maccabi Tel-Aviv ont été violemment agressés et blessés alors qu’ils avaient eux-mêmes allumé les premières mèches avec les anti-arabes.

La crainte de nouveaux incidents à Paris a classé ce match comme “à haut risque”, mais il se déroulera sous une forte présence policière, tandis que sur le plan politique, la tension entre Paris et Tel-Aviv, attisée par un incident diplomatique à Jérusalem-Est. lors de la visite du ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot le 7 novembre, il est au plus bas. Et si le public est peu nombreux, deux invités illustres seront présents en tribune : le président de la République Emmanuel Macron et le Premier ministre Michel Barnier.

L’ambassadeur a été convoqué

“Il s’agit d’adresser un message de fraternité et de solidarité après les actes antisémites intolérables qui ont suivi le match d’Amsterdam”, a déclaré l’Elysée. Mais la présence des deux chefs de l’exécutif français à Saint-Denis doit aussi être vue comme un signe de pacification envers Israël alors que son ambassadeur à Paris, Joshua Zarka, a été convoqué mardi au Quai d’Orsay pour s’expliquer sur ce qui s’est passé. par la police israélienne le 7 novembre dans une propriété française à Jérusalem.

“Il s’agit d’envoyer un message de fraternité et de solidarité après les actes antisémites intolérables qui ont suivi le match d’Amsterdam”

Alors que le ministre s’apprêtait à pénétrer dans le domaine d’Eléona, l’un des quatre « domaines nationaux » dont la France a hérité à Jérusalem et qui héberge une communauté carmélite sous protection diplomatique sur le Mont des Oliviers, des policiers israéliens, qui sont entrés armés et sans autorisation , a arrêté deux gendarmes français en civil avant de les relâcher, provoquant le départ de Jean-Noël Barrot. Selon les autorités israéliennes, cet acte visait à “protéger” le ministre et l’ambassade de France en avait été informée.

Chirac et Macron, oui

Version démentie par Paris qui, faisant preuve de mépris pour les pratiques diplomatiques, a décidé de convoquer mardi l’ambassadeur d’Israël à Paris au Quai d’Orsay. Joshua Zarka a rappelé “que la France ne tolérera pas l’entrée des forces israéliennes dans les zones dont elle a la charge, dont elle garantit la protection, et réaffirme avec force que cet incident ne doit plus jamais se reproduire”.

Ce type de friction franco-israélienne n’est pas le premier. En 2020, Emmanuel Macron a ordonné aux policiers israéliens de quitter l’église Sainte-Anne, autre lieu de présence française à Jérusalem, après avoir attaqué des forces de l’ordre françaises. Mais l’épisode le plus célèbre remonte à 1996, lorsque Jacques Chirac, alors président, perdit patience face aux soldats israéliens qui le bousculaient trop fort lors de sa promenade dans la vieille ville de Jérusalem et Sainte-Anne.

«Bienvenue en France»

Le contexte de cet automne 2024 est bien sûr celui de la guerre sans fin qu’Israël mène à Gaza et au Liban sous les critiques de ses alliés occidentaux, dont la France. Et c’est pour exiger un cessez-le-feu à Gaza et “le respect du droit international humanitaire” que Jean-Noël Barrot s’est adressé le 7 novembre à son nouvel homologue Israël Katz, demandant “une formule polie et exigeante pour souligner la désapprobation française face au refus israélien”. ouvrir toute perspective politique.

« Le conflit israélo-palestinien est utilisé pour s’en prendre aux Juifs de France »

Du côté israélien, on constate une colère croissante mêlée d’inquiétude face à la résurgence des actes antisémites en France et en Europe. “Les supporters et footballeurs israéliens sont les bienvenus en France”, tente de clarifier les idées du ministre français de l’Europe Benjamin Haddad, qui juge que “le conflit israélo-palestinien est utilisé pour s’en prendre aux juifs de France”. Mais les autorités israéliennes ont averti leurs compatriotes qu’il serait imprudent d’assister au match France-Israël, et encore moins de montrer des signes de leur judéité.

L’affichage d’une banderole « Palestine libre » au Parc des Princes par les supporters du PSG lors d’un match de Ligue des Champions n’a pas amélioré l’ambiance. Ni l’annonce – finalement démentie – de la venue à Paris du ministre israélien des Finances Bezalel Smotrich, figure de l’ultra-sionisme, à l’occasion d’un gala « Israël pour toujours » organisé la veille du match France-Israël par des personnalités du extrême droite.

 
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