recruteur indépendant, quel est ce métier en plein essor ? – .

recruteur indépendant, quel est ce métier en plein essor ? – .
recruteur indépendant, quel est ce métier en plein essor ? – .

Entre novembre 2021 et avril 2024, le nombre de « consultants en recrutement » inscrits sur la plateforme freelance Malt, leader en France, a augmenté de 127 %, soit 7 200 indépendants. Inspirés par la traditionnelle « chasse aux têtes », ces nouveaux experts en détection de talents ont pour mission, grâce à leur réseau, de trouver « le mouton à 5 pattes » que recherchent toutes les entreprises : le candidat qui possède non seulement les compétences techniques requises mais aussi une personnalité parfaitement alignée avec la culture et les objectifs de l’entreprise cliente. Surtout, pour que le « match » fonctionne, ils doivent refléter les aspirations et les valeurs de leurs candidats.

Dans le contexte actuel de « guerre des talents », ces professionnels sont de plus en plus demandés ces dernières années. Pour rappel, les recrutements de cadres se situent à des « niveaux historiques », selon l’APEC, qui prévoit 337 000 postes de cols blancs à pourvoir en 2024, après une année 2023 déjà record. Pas étonnant que les « responsables du recrutement » figurent dans le Top 10. du classement annuel – en 8ème position – des métiers les plus recherchés en France (+20% de croissance en cinq ans) publié en janvier 2024 par LinkedIn. C’est même le 4ème métier qui a recruté le plus de juniors à Bac+5 en 2023.

Pas de diplôme spécifique

Outre un marché du travail florissant pour ces experts, il n’existe pas de véritable barrière à l’entrée. Ce qui le rend d’autant plus attractif. Il n’est en effet pas obligatoire d’avoir étudié les ressources humaines. En témoignent certains profils de nos interviewés : un ancien chargé de compte bancaire, un diplômé en business development ou encore un avocat. Charlie*, 31 ans, inscrit au barreau de Paris, a travaillé pendant un an comme recruteur dans un cabinet à Barcelone. « J’ai été attiré par le côté dynamique du métier, non répétitif, et par l’autonomie qu’il offre. » justifie-t-elle. Et de souligner : « Ce métier n’a pas grand-chose à voir avec les RH. On est plus proche de celui de la vente : on vend un candidat à l’entreprise, et l’entreprise au candidat. »

Ces recruteurs nouvelle génération opèrent directement et le plus souvent sur LinkedIn, terrain de chasse de 950 millions de professionnels dans le monde, dont 28 millions en France. Ils viennent prêter main forte aux services RH des entreprises, qui outre le recrutement doivent s’occuper de la rémunération, de la formation ou encore de l’amélioration des conditions de travail des salariés. Fanny, 38 ans, ex-DRH dans de grands groupes le confirme : « Le recrutement fait partie du périmètre RH mais entre toutes nos missions, nous n’avons pas le temps de tout faire. C’est vraiment un travail à part entière. » Source de frustration, elle a décidé il y a deux ans de changer d’avis, devenant recruteuse indépendante ou comme elle aime à dire « entremetteur de talents ».

Jusqu’à 15 000 euros par recrutement

Autre avantage du métier : on peut très bien gagner sa vie. Les recruteurs sont rémunérés à la commission et sont traditionnellement rémunérés à la fin de la mission, c’est-à-dire lorsque le candidat signe son contrat de travail. En moyenne, il perçoit 25 % du salaire annuel brut de la recrue. A cette commission peuvent s’ajouter d’éventuels frais journaliers facturés au client pendant la durée d’une mission (jusqu’à 650 euros par jour pour certains sur Malt par exemple).

Robin, pas encore 30 ans et déjà six ans dans le secteur, est devenu indépendant en 2019, après avoir constitué un solide réseau de profils grâce à un emploi RH au sein de la scale-up Doctrine, un logiciel de service destiné aux professionnels du droit. Revendiquant 55 profils recrutés en moins de deux ans dans ce premier emploi, il fait vite le calcul : « En tant que salarié je pourrais gagner en moyenne 3 500 euros brut par mois (environ 70 000 euros par an fixe) alors qu’en étant indépendant, en identifiant une fois un profil élevé comme un PDG, je peux toucher pour un recrutement entre 10 000 et 15 000 euros. »

En tant que freelance, les contrats peuvent évidemment prendre fin du jour au lendemain. D’autant que le secteur du recrutement est « l’un des plus exposés en temps de crise », rappelle Virgile Raingeard, co-fondateur et PDG de Figures, logiciel de gestion des rémunérations pour les RH.

« Le réveil des entreprises »

Le marché reste néanmoins prometteur, du fait de l’externalisation croissante du recrutement dans les TPE/PME, notamment en région. Face à certaines pénuries sectorielles (notamment dans le bâtiment, la santé, les transports…), les recruteurs indépendants n’ont aucune difficulté à trouver des clients. Preuve de ce dynamisme, une vingtaine de plateformes d’intermédiation ont vu le jour ces dix dernières années, comme Good Recruiter ou Odyssée RH (160 consultants), qui propose aux patrons de TPE/PME de recruter un responsable RH pour 150 euros par mois.

Parmi ceux qui comptent, le Mercato de l’emploi lancé en 2016 recense 482 recruteurs indépendants. Leurs clients (également de grandes entreprises comme la SNCF, SFR ou Ag2r La Mondiale) paient en moyenne entre 4 000 et 6 000 euros selon le profil du candidat recruté).

“C’est moins un boom des recruteurs qu’un réveil des entreprises” note sa fondatrice Jenny Gaultier-Vallet. La majorité (70 %) de ses quelque 3 000 clients n’avaient jamais fait appel à un cabinet de recrutement auparavant. Signe que les consultants en recrutement ont encore de beaux jours devant eux…

Un recrutement raté peut coûter cher !

Si embaucher un chasseur de têtes coûte un certain prix, recruter mal peut coûter encore plus cher. En moyenne, selon ManPower, HR Voice et Opensourcing, un recrutement raté coûterait à l’employeur entre 30 000 et 150 000 euros selon le profil (étude datée de 2022).

 
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