En 1981, Françoise Hardy et Jacques Dutronc nous ouvrent les portes de leur maison corse

Difficile d’approcher, le couple Hardy-Dutronc ! Deux personnalités très affirmées. Très compliqué. En général, Françoise, les yeux gris absents, se tait tandis que Jacques, les yeux bleus couverts de lunettes noires, rit. Et ils vivent, selon un rythme à la fois original et banal. Alors, en vacances, ils passent des journées très, très spéciales. A Monticello, village corse accroché à la montagne, près de Calvi, ils ne sortent que rarement de leur jardin. Pour une course essentielle uniquement. Ils ne nagent pas et ne se promènent pas.

D’ailleurs, Thomas, leur fils de 8 ans, refuse de se baigner dans la mer et ne va en ville avec papa que pour jouer une partie de ping-pong électronique avec lui au bistro. Françoise ne s’expose pas au soleil. Elle déjeune à 11h30, seule, avec une assiette de riz brun arrosé de soja. Mais, vers 13h30, elle assiste au déjeuner familial : tomates du potager en salade, viande grillée au barbecue par Jacques. Elle discute ensuite quelques minutes sous la tonnelle avant de rejoindre sa chambre pour lire un livre.

© Walter Carone

Une simplicité déconcertante

Habillée comme à Paris, jean et chemise, chaussée de ballerines blanches, elle explique avec une étrange simplicité sa conception des vacances et de leur existence : « Les vacances, c’est comme le dimanche. Je n’aime pas vraiment. Bien sûr, j’aime le ciel bleu et la chaleur, mais si je m’écoutais, je ne quitterais pas Paris. Se déplacer me dérange. Je viens ici pour Thomas, pour Jacques. Les vacances sont symbole de repos et de liberté, mais nous sommes dix à la maison. Famille d’amis; Je suis un peu coincé. » Elle ajoute, rassurante : « Je suis très heureuse. La vue et le jardin sont splendides. Je trouve ma maison magnifique. Il a une apparence solide et épurée que j’aime bien. Je voulais très peu d’objets, le minimum. »

J’aime le ciel bleu, la chaleur, mais si je m’écoutais, je ne quitterais pas Paris

Dans le séjour, autour de la cheminée en pierre, un canapé et deux fauteuils en mousse, recouverts de toile turquoise et rouge, trois lampes en plastique rouge, orange et blanc. Une table ronde blanche. Peu de disques. Peu de livres. Françoise, genoux au menton, poursuit : « L’ensemble est moderne, épuré. Jacques aimerait plus de meubles.

Moi non ! Et j’ai pris conscience de mon profond attachement à cette maison lors du premier incendie dans la région, en 1974. Automatiquement évacué, là-bas à L’Île-Rousse, on m’a dit catégoriquement que tout avait brûlé. J’étais désespéré. J’avais l’impression de pleurer un être cher. Je crains aussi cette dépendance à ces pierres. Peu importe, pour cette maison, j’abandonnerais mon métier de chanteur. Je suis tellement déçu. »

Un moment de vie…ensemble

Supplie sur un ton romantique Thomas, le fils, absorbé par sa partie de pétanque : « Maman, un plaisir ! Des pêches hachées, s’il vous plaît. » Françoise s’exécute. Gracieusement.

La seule déviation que je m’autorise c’est le verre de vin rouge du soir

Et Jacques, en vacances, comment est-il ? Françoise (spontanéité insoupçonnée) : « Pour la seule période de l’année nous vivons complètement ensemble. Bien sûr, il a besoin d’amis pour s’exprimer. En tête-à-tête avec moi, il dîne en deux secondes, sans un mot. A plusieurs, et après quelques verres de bière, il se détend et discute. Il plaisante. Il est cyclothymique.

Le matin, quand il en a envie, il rince la vaisselle, nettoie. Il avait toujours ses périodes de ménage. » Elle sourit : « C’est efficace. Il arrose en fin de journée. A noter qu’au déjeuner, il s’est plaint de trop travailler. Mais aujourd’hui, il s’est limité à couper le rosbif. » Elle sourit à nouveau tendrement. Elle a depuis longtemps renoncé à analyser les pensées variées et les idées colorées de la philosophie dutronienne. Éternellement burlesque.

© Walter Carone

Physiquement, comment récupère-t-on ? Françoise : « Cet été, je reçois de l’aide. Je suis mieux organisé car j’en avais assez de rentrer à Paris épuisé. Les machines à laver et la vaisselle essayaient de mal fonctionner. Je ne me suis pas arrêté. Là, finalement, je galère moins. Je me repose. Le matin, je consacre une demi-heure à ma gymnastique. Mais je suis une cure de santé tout au long de l’année. Depuis dix ans, je mange sainement : céréales complètes, protéines, vitamines. Jamais de sauces lourdes. La seule déviation que je m’autorise est le verre de vin rouge du soir. J’ai eu de tels problèmes de peau et de cheveux que ces apparentes contraintes ne me coûtent plus rien.

Est-ce qu’il vous arrive de grossir ? Surveillez-vous votre poids ? Françoise, 37 ans, 1,72 mètre, 52 kilos, ravie, lève le doigt : « J’ai pris du poids une fois. Pendant le tournage d’un film. Je m’ennuyais tellement que je me suis gavé de fromage italien. Avec mon alimentation actuelle, je ne risque rien. »

Je suis obsédé par le manque de temps

Vous ne cuisinez jamais ? ” J’ai cuisiné. Je me suis lancé dans la pâtisserie parce que j’adore pétrir la pâte. Depuis deux ou trois ans, je suis obsédé par le manque de temps. Je veux vraiment apprendre, savoir. Je simplifie au maximum mon existence au profit de l’astrologie, de la psychologie, de la graphologie. Je suis trop en retard dans ces domaines. Alors, cuisine, cinéma, j’ai coupé. Quand je sors acheter trois yaourts, je prends un livre de cours, un manuel. Et si je dois attendre, je les ouvre. Je ne peux pas supporter de perdre une seconde de plus. »

© Walter Carone

Est-ce pour gagner du temps que vous ne bronzez pas et ne nagez pas ? Françoise s’exclame : « Franchement s’allonger face au soleil, c’est inconfortable pour moi. Je suis sonné. Et endurer cette torture pour être plus agréable physiquement pendant les trois jours du retour, non ! Se baigner sur des plages bondées, non ! En faisant le ménage, en faisant la vaisselle, je me tache. J’ai opté pour un jean et une chemise que je lave facilement. Avec l’arrivée de l’enfant, ma vie a considérablement changé. Il y a aussi cette conscience d’instants qui s’échappent… »

Pourtant, avec une patience angélique, Françoise va se battre pendant soixante précieuses minutes avec « l’enfant » pour qu’il accepte de se laver le bout du nez, ou d’abandonner, dans la chaleur accablante, ses chaussettes en laine et ses baskets en cuir. . Oui, mais c’est Thomas, et Thomas est sacré.

 
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