La légende raconte que pour un décathlète, l’épreuve la plus difficile est le 11e : cette nuit qui consiste à célébrer leurs dix travaux d’Hercule après avoir quitté l’arène. Makenson Gletty ne pensait pas qu’il aurait à en vivre une autre… sur la piste.
Pour son retour au Stade olympique mardi matin après une première journée de rêve (trois records battus) puis une courte nuit, le géant haut-savoyard a vécu un moment lunaire sur le 110 m haies qu’il a dû courir… deux fois ! Lors de la première, le jeune niçois n’a pas entendu le début à cause d’un haut-parleur défectueux. Parti plus d’une seconde après tout le monde, Gletty a quand même franchi la ligne en 15”30… mais a surtout demandé à courir à nouveau seul pour réparer cette injustice. Réclamation accordée et, malgré la fatigue et la perte d’élan, l’enfant de Viuz-en-Sallaz a établi un nouveau record (13”88), seul devant le public !
Les poteaux font peur
Le doigt fermement tendu vers la piste italienne, le Français a déclaré au public qu’il faudra compter sur lui dans la course aux médailles. Aux lancers délicats, c’est sur la perche que Makenson Gletty a subi sa deuxième frayeur de la journée après deux tentatives ratées pour son entrée en lice à 4,60 m. Comme son compatriote Kevin Mayer, le géant de 1,92 m évitera le zéro lors de sa dernière tentative avant de monter à 4,90 m.
Les dernières grandes émotions seront pour le 1 500 m. Troisième virtuel au départ, Gletty a contrôlé de loin la fusée allemande Kaul pour décrocher la médaille de bronze. Un décathlon d’un niveau exceptionnel pour un championnat d’Europe puisque l’Estonien Erm s’est imposé avec 8 764 points devant le Norvégien Skotheim (8 635 pts).
Le deuxième meilleur Français de l’histoire derrière Mayer !
Favoris du public, le Haut-Savoyard complète ce podium de haut vol, le le minimum pour les JO de Paris largement dans la poche (8 460 pts). Un total de 8 606 points qui fait de lui le deuxième décathlète français de tous les temps entre Christian Plaziat (8 574 pts) et Kevin Mayer (9 126 pts, qu’il retrouvera les 2 et 3 août au Stade de France pour les JO).
Au pays des pizzas et des pâtes carbonara, les spectateurs romains ont assisté à l’émergence du « Big Mak ».