L’homme interpellé mardi soir à Toulon dans un train en provenance de Marseille (Bouches-du-Rhône) est soupçonné d’avoir sauvagement tué un SDF à Lyon ce week-end : des images de vidéosurveillance le montrent en train de frapper sa victime à l’aide d’un ciment de serrure.
Mais quand a commencé son parcours criminel ? L’homme est désormais soupçonné de nombreux autres meurtres ou attentats “avec le même mode opératoire”, selon un enquêteur, à Rotterdam (Pays-Bas), Dijon (Côte-d’Or), Strasbourg (Bas-Rhin) et Évry (Essonne). . ).
Ce qui s’est passé?
C’est aussi cette dernière affaire qui pourrait permettre d’élucider les autres : mardi soir, la police ferroviaire a été contactée après l’agression d’une jeune femme à bord d’un train parti de Marseille quelques minutes plus tôt. Peu après, des policiers ont interpellé un homme à la gare de Toulon.
Il se présente comme un Camerounais de 32 ans et dit s’appeler Lévis E. La police vérifie son dossier : il est soumis à une obligation de quitter le territoire français (OQTF)… mais surtout à un mandat d’arrêt. « Après vérification du dossier des personnes recherchées, [les policiers] il s’est rendu compte qu’il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt délivré par un juge d’instruction d’Évry”, a indiqué le procureur de Toulon, Samuel Finielz. Une Source policière évoque plusieurs meurtres et tentatives de meurtre ces dernières semaines. Y compris l’affaire Évry.
Près de parisienla victime du train, Marjorie, a décrit un homme “très tendu”, le visage presque caché, vêtu tout de noir. Il l’aurait poussée, avant de la frapper et de la menacer lorsqu’elle exigeait des excuses. « Par peur, je lui ai dit de partir loin », dit-il. Sa seule réponse est « Je te vois, je t’attends ». Il a alors alerté les contrôleurs, qui ont appelé la police.
L’homme est placé en garde à vue au commissariat de Toulon. Il devrait être transféré à Évry d’ici jeudi soir, selon le parquet de Toulon. Des analyses sont désormais en cours, notamment sur l’ADN.
Combien y a-t-il de victimes ?
Sauf évolution, c’est précisément dans la capitale des Gaules que le dernier crime a été commis : lundi matin, un sans-abri de nationalité moldave, prénommé Emilio, a été retrouvé mort, avec une large blessure à la tête. A côté de lui, un foutu bloc de béton. CCTV a filmé le meurtre et une enquête pour meurtre aurait été ouverte. Progrès.
Combien y avait-il de victimes avant ? À Rotterdam, dans la nuit du 4 au 5 novembre, un autre sans-abri de 37 ans a été agressé de la même manière, selon la vidéosurveillance. La victime, grièvement blessée, a survécu mais est toujours dans le coma. La police néerlandaise avait émis un avis de recherche montrant un homme noir, âgé d’une trentaine d’années, portant un pantalon bleu et des chaussures à lacets rouges ou orange. Il est également « en possession de gros sacs de courses » – comme ceux qu’il porte dans la vidéo de l’assassinat de Lyon.
«Cet homme un homme dormant dans la rue à Rotterdam a été grièvement blessé avec une grosse pierre », indiquait l’avis de recherche. Le suspect a été repéré peu après dans un train international à destination de la Belgique.
“Nous vérifions s’il est aussi notre homme”, déclare un porte-parole de la police de Rotterdam, qui espère des progrès aujourd’hui. A Strasbourg, une semaine avant Rotterdam, le 31 octobre, au moins une agression similaire a été commise : la victime “n’est pas décédée, son pronostic était menacé” mais “son état aurait tendance à se stabiliser” selon nos confrères de ADN. Le parquet a ouvert une enquête pour vérifier s’il existe ou non un lien avec les autres attaques.
Une semaine plus tôt, le 22 octobre, une personne avait été violemment agressée à Évry, une affaire qui a motivé le mandat d’arrêt. La victime a été hospitalisée, ses jours étant en danger.
Une OQTF notifiée à Dijon
Fin juillet, une agression a été commise à Dijon, qui serait liée à celle de Lyon et/ou aux autres : une infirmière qui quittait son travail avait reçu “une pierre au visage”, selon le Bien public. Selon le témoignage de la victime recueilli ce mercredi, « ilLa photo prise à Rotterdam correspond à celle de son agresseur. « J’ai probablement eu affaire à un tueur en série. Je me dis que j’ai eu de la chance dans mon malheur”, conclut-elle.
« Le suspect avait été identifié comme un homme ayant récemment fait l’objet d’une OQTF (obligation de quitter le territoire français) notifiée à Dijon », précise le procureur de la République de Dijon, Olivier Caracotch. Après l’agression contre l’infirmière, “le 2 août 2024, le parquet de Dijon a émis un mandat de perquisition à son encontre”, ajoute-t-il.