Sur le théâtre de la défense des libertés, Ali Lmrabet se distingue par son rôle singulier : celui de l’avocat de circonstance, pour peu qu’il serve sa tentative d’outrage aux institutions marocaines. Il est cette fois au chevet d’Hamid Elmahdaouy, chroniqueur sur YouTube « reconverti en zélé défenseur de l’ordre dans la police marocaine » selon Lmrabet lui-même, il est prompt à voler. Le même Elmahdaouy qui n’a pourtant jamais cessé d’épuiser avec une implacabilité presque méthodique.
Il semblerait qu’Ali Lmrabet ait (du coup) découvert les vertus de la clémence. Peu importe si les archives regorgent d’attaques féroces au cours desquelles Lmrabet a tenté de démanteler chaque sortie, chaque posture de son ancien-nouvel allié. Peut-être faudrait-il voir dans cette soudaine bienveillance un simple calcul stratégique. Après tout, rien ne semble plus attrayant pour Lmrabet que de jouer le rôle du chevalier blanc lorsqu’il s’agit d’attaquer les institutions officielles. Défendre Elmahdaouy, condamné (en première instance), devient alors l’occasion idéale d’afficher la posture de défenseur de la liberté d’expression, se repositionnant sur l’échiquier des batailles médiatiques. Peu importe que cette posture paraisse creuse, du moment qu’elle permet à Lmrabet de continuer à occuper le devant de la scène.
Difficile cependant d’oublier les torrents d’insultes qu’Ali Lmrabet a adressé à Hamid Elmahdaouy, quelques mois plus tôt seulement. Qui ne se souvient pas des propos méprisants dans lesquels il qualifiait Elmahdaouy de marionnette, incapable de cohérence, qui trahissait les idéaux qu’il prétendait défendre ? Mais aujourd’hui, tout cela semble être relégué aux oubliettes. Lmrabet préfère ignorer ses propres attaques, nous invitant à ne retenir que son magnanime geste de soutien.
Elmahdaouy, fait aujourd’hui l’objet de poursuites pénales. Le voilà élevé par Lmrabet au rang de martyr, dernier défenseur de la vérité ! Ali Lmrabet, quant à lui, excelle dans l’art de déformer les faits pour mieux l’adapter à sa rhétorique. Celui qui choisit “ces causes” avec un discernement troublant. « Ne soyez pas comme Hamid Elmahdaouy, a conseillé l’ancien journaliste ; ne soyez pas le porte-parole d’un homme qui a lui-même trahi les principes qu’il prétendait incarner.
Devant les juges (en 2017),« Hamid a préféré accabler les militants rifains plutôt que de risquer sa vie »il avait accusé Lmrabet qui, aujourd’hui, ne défend ses acolytes que pour les pousser plus loin.