un gouvernement RN, une possibilité « terrifiante » pour ces personnes minoritaires

un gouvernement RN, une possibilité « terrifiante » pour ces personnes minoritaires
un gouvernement RN, une possibilité « terrifiante » pour ces personnes minoritaires
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STÉPHANE DE SAKUTIN / AFP « Avoir des ancêtres morts dans des camps de concentration parce qu’ils étaient juifs, je crois que sous un gouvernement d’extrême droite, le pire est possible. »

STÉPHANE DE SAKUTIN / AFP

« Avoir des ancêtres morts dans des camps de concentration parce qu’ils étaient juifs, je crois que sous un gouvernement d’extrême droite, le pire est possible. »

EXTRÈME DROITE. “ Comment vas-tu ? » Au lendemain des élections européennes du 9 juin où près de 37 % des voix sont allées à l’extrême droite, et après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, le sentiment d’urgence se mélange à l’étonnement.

« Terrifiée », « Comme une envie de quitter la France et l’Europe », « En tant que personne LGBT, je me dis qu’un tiers des adultes que je rencontre potentiellement veulent me faire du mal », « Anxieux et en colère ». Face à la possibilité que Jordan Bardella accède à Matignon et que le RN obtienne la majorité à l’Assemblée nationale, plusieurs personnes racisées, LGBT+ ou musulmanes ont confié leur choc et leurs inquiétudes au HuffPost, voir leurs droits visés.

Crainte d’un recul des droits des personnes LGBT+

Paul a 19 ans, c’était la première fois qu’il votait à ces élections européennes. Dimanche soir, alors qu’il regardait les résultats avec son copain, il dit avoir pris un « grosse claque » avant le score de Bardella, puis avant l’annonce de la dissolution de l’Assemblée par Emmanuel Macron. “J’ai beaucoup pleuré lundi matin, il dit. Où allons-nous avec ça? »

« En tant qu’homosexuel et transgenre, j’ai peur pour mes droits et pour ceux de toutes les minorités. Mariage pour tous, droits des familles homosexuelles, droit à la transition… il soupire. Ce n’est déjà pas simple avec le gouvernement actuel, mais un gouvernement RN sera clairement pire. » Il réfléchit désormais à quitter la France, de peur de ne plus pouvoir vivre librement son identité de genre et son orientation sexuelle. « Ce qui est absolument terrifiant, c’est de devoir considérer que nos identités pourraient disparaître, que nous pourrions devoir partir parce que nous ne serons plus considérés comme des êtres humains égaux, avec des droits. »

Son inquiétude est largement partagée par Corentin, qui évoque un « une violence extraordinaire » au moment des résultats. Le jeune homme de 27 ans se sent menacé à bien des égards en tant que personne bisexuelle et handicapée. « Je suis restée coincée dans l’idée qu’il y avait tellement de gens qui voulaient me faire du mal, ainsi qu’à mes compatriotes de la communauté LGBT+ et aux personnes handicapées. Autant de gens qui refusent d’accepter nos identités. » S’il avoue avoir peur pour certains de ses droits, il s’inquiète surtout de la montée du racisme et de la transphobie.

L’angoisse de voir la violence s’aggraver

Dans les réponses des personnes interrogées, la peur du danger pour soi et pour les autres est palpable. Myriam, la trentaine, a passé la nuit post-électorale remplie d’un sentiment d’anxiété et d’impuissance. “J’ai du mal à imaginer un autre scénario possible que celui du RN au pouvoir, décrit-elle. Je ressens beaucoup de colère.

Ses craintes – l’avortement en danger, les droits des femmes en général, la montée de la xénophobie… – sont aussi alimentées par son histoire familiale. « Ayant des ancêtres morts dans des camps de concentration parce qu’ils étaient juifs, je crois que sous un gouvernement d’extrême droite, le pire est possible. Je crains que la violence contre les personnes minoritaires – LGBTQIA, racisées ou étrangères, personnes handicapées physiques et/ou mentales – soit très grave. »

Une crainte largement partagée par toutes les personnes interrogées. “Je ressens de la terreur à l’idée d’un risque accru de violences quotidiennes (racisme, sexisme, LGBTphobie), de violences quotidiennes dans la rue contre mon couple queer” confie Mai, une personne d’origine asiatique de 32 ans qui dit, lundi 10 juin, être dans un cycle « d’étourdissement, de cynisme, de dépression, de panique, de remise en question » depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale. “Au fond, ce qui me terrifie, c’est aussi que si l’extrême droite obtient le pouvoir, je ne vois pas pourquoi elle le rendrait.”

Yasmine, de son côté, prédit un « explosion d’islamophobie « . « La stigmatisation des personnes musulmanes et/ou maghrébines est déjà très forte lors de la recherche d’un emploi ou d’un logement, explique la jeune femme d’origine algérienne. Avec un gouvernement RN, ces discriminations vont certainement se multiplier, voire être légitimées. » Lorsqu’elle pense à ses projets parentaux, elle dit avoir peur de donner naissance à un enfant racisé en France.

Lorsqu’on les interroge sur les choses qui leur donnent de l’espoir, de nombreuses personnes échouent. “Je suis assez pessimiste” dit Yasmine. “Là, c’est dur d’avoir de l’espoir” confie Paul, qui ne lâche rien et compte se mobiliser dans les trois prochaines semaines. “Ça donne envie de se battre et de pleurer en même temps” conclut-il.

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