En décembre 2023, Gabriel Attal, alors ministre de l’Éducation, dévoile son projet de répondre à l’exigence
à l’école, prévoyant notamment la mise en place de groupes de niveaux en français et en mathématiques au collège ou d’une épreuve de mathématiques en première année pour le baccalauréat.
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Près d’un an plus tard, Anne Genetet annonçait ce qu’elle présentait comme acte 2
de choc de la connaissance
».
Le ministre a notamment indiqué que le système controversé de groupes de niveaux – rebaptisés depuis groupes de besoins –, mis en place cette année en 6e et 5e et qui devait initialement être étendu l’année prochaine aux 4e et 3e, serait partiellement prolongé, avec une heure par semaine, soit en mathématiques, soit en français
dans ces cours.
Dans un contexte budgétaire contraint – le projet de loi de finances prévoyant la suppression de 4 000 postes dans l’Éducation nationale – cette mesure nécessitera la création un maximum de 1 500 postes, avec une partie redéploiement, une partie recrutement
de nouveaux enseignants, dit-elle.
Elle s’accompagnera du renforcement d’autres systèmes de soutien, devoirs faits
(pour faire ses devoirs au collège) et cours de réussite
(pour les étudiants en difficulté), pour lequel le ministre promet deux fois plus de ressources
.
Concernant le certificat, la répartition entre contrôle continu et examen sera modifiée à partir de la rentrée prochaine, pour que l’épreuve finale pèse 60% de la note finale contre 50% aujourd’hui
une mesure initialement envisagée pour cette année.
Et à partir de la session de juin 2027, le certificat sera rendu obligatoire pour entrer en deuxième année, au choix en acte 1
mais initialement pour la session 2025.
L’épreuve de mathématiques de première année du baccalauréat sera mise en place à partir de juin 2026
sur le même modèle que le test français, comme prévu.
« Régression historique »
Des annonces reçues avec consternation, voire colère, par les syndicats, qui avaient déjà vivement contesté celles de Gabriel Attal.
C’est une forme d’enracinement du choc des savoirs dans le paysage éducatif
a réagi Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, le principal syndicat des collèges et lycées. Ce n’est pas un bon signal que le ministre mène une politique contestée
.
En 4e et 3e année, on a une sorte de recyclage de la mesure des groupes. On a l’impression qu’il fallait à tout prix l’étiquette choc du savoir
ajoute-t-elle, regrettant une décision politique, même homme politique
.
Ces groupes causent beaucoup de problèmes
ajoute Jean-Rémi Girard du Snalc (collèges et lycées). Nous craignons de nous retrouver dans une nouvelle mise en œuvre compliquée, même si nous n’avons pas du tout pris la mesure de ce qui se passe en 6ème et 5ème.
.
Quand il y a un acte 1 qui ne marche pas, on évite de faire un acte 2
a jugé pour sa part Elisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale de SE Unsa, exprimant son colère
.
Les quelques choses qui ont changé sont essentiellement dues au manque de ressources.
ajoute-t-elle. Les annonces ne montrent absolument pas de remise en question
.
Les syndicats déplorent également l’annonce d’un certificat obligatoire pour entrer en deuxième année en 2027, mesure à laquelle ils s’opposent et que la précédente ministre de l’Éducation nationale Nicole Belloubet n’a pas voulu mettre en place.
Pour la première fois dans l’histoire du système éducatif français, donner au certificat un tel rôle bloquant à l’entrée au lycée ne nous semble pas être une bonne politique.
fustige Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale du Sgen-CFDT.
C’est une régression historique inacceptable
renchérit Eric Nicolet, secrétaire général du SUI-FSU, syndicat des inspecteurs de l’éducation nationale.
Pour lui, il s’agit d’une mesure d’exclusion d’élèves issus principalement des familles les plus pauvres de notre pays, qui seront désormais expulsés du système scolaire à l’âge de 16 ans
.