C’est une scène qui marquera les esprits qui s’est déroulée hier soir à la résidence préfectorale. Un peu avant 21 heures, un groupe d’individus mené par Rodrigue Petitot, le président du RPPRAC et Gladys Roger, la trésorière de l’association, a pénétré dans l’enceinte du domicile du préfet.
Les manifestants voulaient à tout prix rencontrer François-Noël Buffet, ministre de l’Outre-mer, arrivé en Martinique quelques heures plus tôt.
Cette intrusion a donné lieu à un face-à-face tendu entre Rodrigue Petitot et Jean-Christophe Bouvier, le préfet de Martinique. Ce dernier a indiqué qu’aucune demande officielle de réunion n’avait été formulée par les dirigeants de l’association. Parallèlement, le ministre a reçu les élus de l’île après s’être entretenu à la descente de l’avion avec Serge Letchimy, le président du conseil exécutif de la CTM.
Le petit groupe a ensuite été repoussé par les forces de l’ordre vers l’entrée de la résidence préfectorale. Un groupe d’environ 70 supporters les y attendait. Ils ont occupé une portion de la route Didier pendant plusieurs heures dans la soirée. Un cordon de CRS assurait la sécurité des élus et des invités qui sortaient de la résidence du préfet.
« Nous allons poursuivre nos actions »
Ce mardi matin, Rodrigue Petitot, a indiqué avoir fait une demande officielle pour être reçu par François-Noël Buffet avant son départ de la Martinique
Nous avons refait une demande sur le site de la préfecture pour être reçu par le ministre. En plus de cela, nous continuerons à boycotter les centres commerciaux. Nous allons poursuivre nos actions. Nous nous réservons le droit de déclarer comme d’habitude les actions futures les plus décisives. Si le ministre refuse de nous recevoir et ne nous voit pas, le peuple en tirera les conclusions, car si celui qui est payé par ses impôts refuse de faire le travail pour lequel il a été élu, c’est à lui d’en tirer les conclusions. . Nous ne sommes pas compliqués dans ce que nous disons. Nous imposons, parce que nous ne sommes pas venus mendier, pour imposer ce qui est juste. Cela signifie que nous sommes dans une France dite une et indivisible. Donc, ce n’est pas normal que dans la nourriture, on essaie de nous montrer que nous ne sommes pas français. Si aujourd’hui, ce monsieur veut venir ici et agir de manière à nous montrer que nous ne sommes pas français, qu’il le fasse, qu’il le dise franchement et nous prendrons nos responsabilités, comme je l’ai toujours dit.
« Inacceptable, inimaginable, intolérable »
Ce lundi matin, Jean-Christophe Bouvier a réagi officiellement à l’incident survenu hier soir.
Cela indique que“Vers 20h45, quatre individus, menés par Rodrigue Petitot, ont forcé le cordon de sécurité qui protégeait le portail d’entrée de la résidence préfectorale, domicile du préfet”.
Le préfet confirme être intervenu pour refuser l’accès au président du RPPRAC qui souhaitait absolument s’entretenir avec le ministre de l’Outre-mer qui recevait les élus de l’île.
Il a insisté sur le fait qu’il était inacceptable de pénétrer par effraction dans une maison privée, sans autorisation. Il a rappelé que toute association ou syndicat pouvait, lors d’un déplacement officiel, demander audience en contactant la préfecture. Il a souligné qu’aucune demande ne lui était parvenue et a demandé aux intrus de quitter les lieux immédiatement.
« Ce comportement est inacceptable, inimaginable, intolérable »a conclu le représentant de l’Etat.