Mardi 12 novembre, les députés russes ont voté en faveur d’une législation interdisant la promotion d’un mode de vie sans enfants. Cette mesure, qui répond à une crise démographique aggravée par la guerre en Ukraine, vise à renforcer la défense de « valeurs traditionnelles » cher au Kremlin.
De lourdes amendes pour les promoteurs d’un mode de vie sans enfants
En vertu de cette nouvelle législation, les personnes qui encouragent un mode de vie sans enfants à travers les médias, les films ou la publicité risquent de lourdes amendes. Les sanctions varient selon la nature des infractions : une amende pouvant aller jusqu’à 400 000 roubles (soit environ 4 000 euros) pour les particuliers, et jusqu’à 800 000 roubles (8 000 euros) pour les fonctionnaires. Les entreprises responsables de telles promotions pourraient se voir infliger des amendes pouvant aller jusqu’à 5 millions de roubles (près de 47 000 euros). Nina Ostanina, présidente du comité des familles de la Douma, a expliqué que la législation vise à « protéger nos jeunes des idéologies inutiles » qui menacent selon elle les fondements de la société russe.
Une réponse à la crise démographique persistante en Russie
Au-delà de la défense des valeurs traditionnelles, cette loi cherche à répondre à la profonde crise démographique que traverse la Russie depuis l’ère soviétique. Malgré l’adoption de nombreuses politiques natalistes au fil des années, celles-ci n’ont pas réussi à endiguer un déclin démographique persistant. Le Kremlin a également décrit la situation actuelle comme « catastrophique » pour l’avenir du pays. En 2023, le taux de fécondité en Russie était de 1,41 enfant par femme, un chiffre bien inférieur au seuil nécessaire pour stabiliser la population, selon les données de Rosstat, l’agence statistique russe.
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