Le Premier Prix du roman dans le domaine français a été décerné à Laure Gauthier pour Mélusine rechargée (Corti).
L’œuvre lauréate se déroule dans un futur proche, presque semblable au nôtre, où Mélusine, la légendaire fée serpent, fait son retour. Elle réapparaît au coin d’une rue d’une métropole aseptisée, où des images omniprésentes, finement orchestrées, cachent la désolation des paysages et la maîtrise des émotions. Ce monde post-démocratique, saturé de pollution, est parsemé de décharges à ciel ouvert (OSD), de zones touristiques améliorées (ZTA) et de forêts où ne subsistent que des tiques, des escargots géants et quelques moineaux.
Les systèmes de surveillance omnipotents ont généré un langage tronqué, saturé d’acronymes, tandis que des comités veillent à tout prix à entretenir artificiellement des illusions pour divertir les Crossing Touristes (TT). Mélusine revient avec un objectif : proposer de nouvelles pratiques et rêver d’autres rivages à habiter…
Laure Gauthier, qui vit à Paris, a déjà, entre autres, publié des essais et des recueils de poésie, comme pierre kaspar (La lettre volée, 2017) et les corps caverneux (LansKine, 2022).
Le Prix du premier roman en domaine étranger a été décerné à Greta Olivo pour La couleur noire n’existe pas (Phébus, translation Romane Lafore).
Livia a tout pour elle : une vie prometteuse, une famille aimante, des regards fascinants. Elle court vite, très vite, enchaînant les victoires sur les pistes. Mais un jour, une ombre la fait trébucher juste après la ligne d’arrivée. Petit à petit, les objets commencent à disparaître, engloutis par un mal insidieux qui ronge sa rétine. Face à l’inévitable progression de la maladie, Livia comprend qu’elle ne pourra plus gagner comme elle l’avait imaginé. Avec le soutien de son tuteur, Emilio, elle va devoir redéfinir sa façon d’habiter le monde, tout en découvrant sa véritable identité. Qui a dit que le noir ne pouvait pas être une couleur ?
Greta Olivo, née en 1993 à Rome, s’est librement inspirée de sa propre histoire familiale pour façonner son personnage.
Présidé par Charles Dantzig, le jury est composé de : Annick Geille (Présidente d’honneur) Pauline Dreyfus, Jean-Claude Lamy, Gilles Pudlowski, Jean-Pierre Tison et Maud Ventura. L’année prochaine le jury accueillera 3 nouveaux membres : Philippe Jaenada, Maylis de Kerangal et Mohamed Mbougar Sarr.
Les lauréats 2024 succèdent à Charles Salles, et son Visage B (Table ronde) pour le roman français, et Tom Crewe et La nouvelle viepour le roman étranger (Christian Bourgois, traduction Etienne Gomez).
Crédits photos : Britchi Mirela CC BY SA 4.0
By Hocine Bouhadjera
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