pourquoi la décision d’Emmanuel Macron embarrasse à la fois le camp présidentiel et l’opposition

pourquoi la décision d’Emmanuel Macron embarrasse à la fois le camp présidentiel et l’opposition
pourquoi la décision d’Emmanuel Macron embarrasse à la fois le camp présidentiel et l’opposition

En déclenchant des élections législatives anticipées, le chef de l’Etat a remis en jeu sa majorité relative à la surprise générale. Un pari risqué alors que le Rassemblement national vient de réaliser un score historique aux élections européennes.

L’annonce a surpris tout le monde, y compris dans son propre camp. Une heure après la révélation des résultats des élections européennes de 2024, Emmanuel Macron a annoncé dimanche 9 juin la dissolution de l’Assemblée nationale. « J’ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote », a déclaré le chef de l’Etat lors d’une allocution télévisée, après le très mauvais score de sa majorité et la victoire historique du Rassemblement national. Cette décision a suscité des réactions contrastées, mais aussi de nombreuses interrogations sur la stratégie du président de la République.

Dans la majorité, passé la surprise d’hier soir, nous défendons lundi matin un choix logique et “courageux”. « Après un tel choc dans l’opinion publique, la réponse doit être à la hauteurjuge François Patriat. Pourrait-on laisser ce chemin difficile se poursuivre à l’Assemblée nationale, où c’est un carnaval permanent ? Pour le sénateur de Côte-d’Or, il faut “mettre les Français avant leurs vrais choix”. La dissolution permet donc au chef de l’Etat de « reprendre le contrôle dans un moment dramatique », assure l’élu Renaissance. Un ministre anonyme mentionne également « un pari, avec sa dose de risque, mais un choix de clarté et de responsabilité ».

“Il était impossible de rester assis après le vote d’hier.”

Un ministre sous couvert d’anonymat

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En déclenchant ce scrutin anticipé, Emmanuel Macron impose un calendrier très serré à son propre parti et aux oppositions, qui sortent toutes affaiblies du scrutin européen, à l’exception bien sûr du RN et dans une moindre mesure du Parti socialiste. Dimanche soir, le président a fixé la date du 30 juin pour le premier tour, optant pour le délai le plus court prévu par l’article 12 de la Constitution. Conséquence directe : les candidatures devraient être déposées vendredi 14 juin, selon plusieurs sources, ce qui laisserait à peine cinq jours aux partis pour former d’éventuelles alliances et désigner leurs candidats dans 577 circonscriptions.

La contestation s’annonce très difficile à gauche, alors que les anciens alliés de la gauche Nupes sont divisés pour les élections européennes et que la campagne a été marquée par les invectives. Dès dimanche soir, des militants insoumis rassemblés à Paris scandaient des slogans hostiles à Raphaël Glucksmann. La tête de liste PS-Place publique ayant récolté le meilleur score des listes de gauche, son camp espère prendre la direction d’une éventuelle nouvelle alliance à gauche. “L’union doit se faire sur la base de la ligne dégagée ce soir par le score de Glucksmann”, a estimé le porte-parole du PS Dieynaba Diop auprès de l’AFP. Mais La France insoumise ne l’entend pas de cet oeil.

Le coordinateur du mouvement de gauche radicale, Manuel Bompard, a rappelé sur - que « ce rassemblement doit reposer sur un programme clair »comme ça arrive “celui des Nupes”qui a amené la gauche aux élections législatives de 2022, alors que pPlusieurs dirigeants de gauche, comme Olivier Faure (PS), Marine Tondelier (Les Ecologistes-EELV), François Ruffin (LFI) ou Fabien Roussel (PCF), réclament un “front populaire”. Tous les quatre se sont rencontrés dès lundi midi, selon les informations de -, avant même la rencontre proposée par La France insoumise dans l’après-midi.

Les domaines de discorde entre les rebelles et les autres groupes de gauche ne manquent pas. Guillaume Garot, député socialiste sortant de Mayenne, a déclaré lundi sur France Bleu qu’il refuse de travailler avec La France insoumise, dont il critique les agissements. « excès ». Evoquant l’affaire Quatennens, la députée écologiste Sandrine Rousseau a estimé dimanche sur BFMTV que la question de son investiture “pose”.

Pour remporter les élections anticipées, le camp présidentiel mise aussi sur « une coalition centrale, avec tous les députés sortants qui veulent travailler avec nous », explique François Patriat. Concrètement, Stéphane Séjourné, le secrétaire général de Renaissance, également ministre des Affaires étrangères, a annoncé lundi sur France Inter que son parti « donnera la nomination » aux députés sortants, y compris les députés de l’opposition, pour autant qu’ils « une partie du champ républicain » et ils veulent « s’impliquer dans un projet clair » autour de la majorité présidentielle. Pour l’ancien ministre Clément Beaune, député sortant du 7e arrondissement de Paris, cela « champ républicain » exclut le RN et LFI.

Cette main tendue aux oppositions pourrait semer la zizanie à droite, notamment chez les Républicains, en léger recul aux élections européennes, après avoir déjà drastiquement reculé aux législatives de 2022. “Il est hors de question d’entrer en coalition avec ce pouvoir qui a tant fait mal à la France”licencié Eric Ciotti sur le réseau social

LLa marge de manœuvre pour obtenir de futurs rassemblements semble étroite, mais les macronistes réclament un geste barrière contre le RN. Quand il y a un risque d’élection d’un député du Rassemblement national, qui est notre premier adversaire politique, mais aussi de La France insoumise, il est préférable de voter pour une autre personne, d’une autre formation politique.»s’est défendu Clément Beaune sur -.

Le bureau exécutif du parti présidentiel doit se réunir mardi à 18 heures pour discuter de cette stratégie et examiner les circonscriptions. Mais l’appel à un front républicain et les éventuelles faiblesses de LR et de la gauche peuvent-elles suffire à permettre à Emmanuel Macron de limiter la casse lors des urnes fin juin ? Le camp présidentiel devra aussi réussir à mobiliser les électeurs, dont près de 54% ont rejeté le second tour des dernières législatives.

“La dissolution peut créer un électrochoc face à la montée du RN.”

François Patriat, sénateur de Côte-d’Or

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“Mais lors de cette campagne européenne, aucun argument rationnel n’a fonctionné”, regrette ce premier macroniste. Fort de sa dynamique européenne (avec 31,37% des voix), le parti de Marine Le Pen cherchera à transformer la tentative du scrutin anticipé qu’il a tant réclamé durant cette campagne, et qu’il dit avoir anticipé avec un « plan Matignon ». .

A l’extrême droite, une rencontre doit avoir lieu avec Marion Maréchal, transfuge partie à la Reconquête, qui a obtenu 5,47% des voix en tête de liste du parti créé par Eric Zemmour. Car le Rassemblement national devra élargir son électorat s’il veut faire mieux qu’en 2022. Ce scrutin lui a permis de remporter 89 sièges à l’Assemblée, encore loin de la majorité (289), mais bien au-dessus des prévisions des sondages.

Pour contrer cette montée de l’extrême droite, les macronistes comptent sur le retour à la campagne d’Emmanuel Macron. Dimanche, le chef de l’Etat a promis aux Français qu’il avait entendu leurs « préoccupations » et qu’il ne les laisserait pas “pas sans réponse”. Il a également prévenu qu’il parlerait “dans les jours à venir” partager un “orientation”qui servira de programme à la nouvelle bataille électorale.

 
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