Ce sommet conjoint de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique, accueilli par l’Arabie saoudite, poids lourd régional, appelle à l’unité de tous les territoires palestiniens – bande de Gaza et Cisjordanie occupée – au sein d’un État palestinien, dont il réaffirme que la capitale doit être Jérusalem-Est, occupée par Israël.
Solution à deux États
Le mouvement islamiste palestinien Hamas a exhorté les pays arabes et musulmans à mettre en œuvre les déclarations faites lors de leur sommet et à forcer Israël à mettre fin à son « agression ». « L’affirmation des droits nationaux de notre peuple, dont le premier est la création d’un État palestinien indépendant avec Jérusalem pour capitale, nécessite des efforts immédiats et des solutions pratiques pour forcer (Israël) à cesser son agression et son génocide contre notre peuple. » écrit le Hamas.
Le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu est hostile à la soi-disant solution à deux États réunissant les États israélien et palestinien pour résoudre ce conflit vieux de plusieurs décennies, souhaitée par la majeure partie de la communauté internationale. Vouloir créer un Etat palestinien n’est pas “aujourd’hui” un projet “réaliste”, a déclaré lundi le ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Saar. « Un État palestinien […] sera un État du Hamas », a-t-il déclaré.
Condamnation d’un “génocide”
Les participants au sommet ont également « fermement condamné » les actions de l’armée israélienne, qualifiées de « crime de génocide ». […] Ces dernières semaines, notamment dans le nord de la bande de Gaza », où l’armée israélienne mène depuis le 6 octobre une offensive meurtrière. Ils ont appelé la communauté internationale à « interdire l’exportation ou le transfert d’armes et de munitions vers Israël » et ont condamné « la poursuite des attaques des autorités israéliennes […] contre l’ONU.
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a mis en garde contre la « forte probabilité de famine » dans le nord du territoire palestinien, dénonçant « l’utilisation de la faim comme arme de guerre ».
La guerre à Gaza a été déclenchée après l’attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1 206 personnes, pour la plupart des civils. L’offensive lancée par Israël pour anéantir le mouvement islamiste palestinien a fait plus de 43.600 morts, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU, plongeant la bande de Gaza assiégée dans une catastrophe humanitaire.
Depuis le 23 septembre, Israël mène également une guerre ouverte au Liban voisin contre le Hezbollah.
Les frappes israéliennes ont tué lundi au moins sept personnes, “pour la plupart des femmes et des enfants”, à Saksakieh, au sud du Liban, et au moins huit autres dans le village d’Ain Yaacoub, au nord, visé par un rare raid à une telle distance de la frontière. avec Israël, a indiqué le ministère de la Santé. Selon une Source sécuritaire libanaise, la frappe au nord a visé un membre du Hezbollah, faisant partie d’une famille de déplacés du sud du Liban.
Quelle est la position des États-Unis ?
Le sommet de Riyad, consacré à la situation au Moyen-Orient, a représenté l’occasion pour ses participants de définir leurs attentes à l’égard de la future administration du président élu américain Donald Trump. Lors de son premier mandat, ce dernier avait multiplié les gestes en faveur d’Israël, notamment en transférant l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, mais avait également contribué à la normalisation de ses liens avec Bahreïn, les Émirats arabes unis, le Maroc et le Soudan. via les accords d’Abraham. Jusqu’alors, parmi les 22 pays de la Ligue arabe, seules l’Égypte et la Jordanie entretenaient des relations formelles avec Israël.
« Le monde attend » que la future administration Trump mette « immédiatement » fin aux guerres à Gaza et au Liban, a déclaré à Riyad le premier vice-président iranien Mohammad Reza Aref. Il a qualifié les assassinats des dirigeants du Hamas palestinien et du Hezbollah libanais de « terrorisme organisé » de la part d’Israël.
Plus tôt, le dirigeant de facto de l’Arabie Saoudite, Mohammed ben Salmane, avait déclaré qu’Israël devrait « s’abstenir d’attaquer » l’Iran, au milieu des échanges de frappes et de menaces entre les deux pays. Le prince héritier saoudien a qualifié l’Iran de « république sœur », signe de réchauffement entre les deux puissances régionales rivales, qui a mis fin en 2023 à sept ans d’éloignement.