comment les annonces françaises sont reçues en Ukraine

comment les annonces françaises sont reçues en Ukraine
comment les annonces françaises sont reçues en Ukraine

Avions, entraînements… Quel impact auront, concrètement, les promesses d’Emmanuel Macron sur le terrain ?

Jusqu’à présent, nous avons reçu un billion d’obus, des millions de chars et des centaines de F-16… Ou pas, sourit Vasyl, qui combat depuis plus d’un an dans les rangs de l’armée ukrainienne. « Il semble que le monde soit entré dans une compétition pour savoir qui promettra le plus et tiendra le moins.

La décision d’envoyer des instructeurs français sur le sol ukrainien pour former une brigade de 4 500 hommes, qui fait débat en France, ne s’est pas encore concrétisée. La France n’y ira pas seule, a insisté le chef de l’Etat qui souhaite créer une coalition.

« Nous préférerions avoir des combattants français entraînés par des Ukrainiens »

Et on est loin des opérations extérieures «aux mandats grandiloquents» comme au Kosovo ou en Afghanistan, où des soldats français avaient participé activement aux combats, explique Michael Benhamou, directeur de l’OPEWI, l’Institut européen de guerre. Une situation que déplore Kostyantin, en poste sur le front sud.

“Nous préférerions avoir des combattants français entraînés par des Ukrainiens, il a dit. Nous savons comment les Russes se battent.» Ruslan, un opérateur radio de la région de Donetsk, déplore : « Nous attendons de l’aide et nous payons un prix incroyable, en perdant nos meilleurs soldats. »

La Russie compte 1,2 million de soldats, dont un demi-million mobilisés en Ukraine. Le Kremlin se préparerait à en envoyer 300 000 supplémentaires. Les militaires sont donc lucides : face à un tel déploiement, cette brigade, comme les avions, est avant tout un signal géopolitique. “Si tel est le cas, cela montrera qu’il est possible d’avoir le soutien des pays de l’OTAN sans adhérer à l’OTAN”, a-t-il ajouté. souligne « Rabbi », dans les troupes de choc du 3e Assaut.

Mirage lointain 2000-5

Le Mirage 2000-5 promis par la France pourrait cependant stopper bon nombre de drones kamikaze et de KAB russes, ces redoutables bombes planantes guidées. « Ces avions résoudront peut-être le problème des KAB qui terrorisent nos villes », admet le « rabbin ». Ces bombes peuvent transporter jusqu’à 3 tonnes d’explosifs et faire des ravages.

Les Russes en ont lancé plus de 10 000 depuis le début de l’année, notamment sur des infrastructures civiles et électriques. Avoir plus de trois heures d’électricité par jour est donc devenu un luxe à Kiev.

Sous la pression de la Russie

Les chasseurs français pourraient changer la donne, mais les prochains mois s’annoncent difficiles. La formation des pilotes durera au moins six mois, un retard mortel, alors que les Russes avancent village par village dans la région de Donetsk, malgré un front stabilisé au nord de Kharkiv.

Je viens de lire les annonces de Macron, apparemment, nous recevrons les avions en 2025″, dit « Rabbi ». J’espère que je serai encore en vie d’ici là pour les voir.

Le nombre d’avions qui prendront les couleurs ukrainiennes n’a pas été dévoilé, mais la France en compte 26. L’escadrille appuiera les premiers F-16, qui devraient arriver en juin ou juillet, après plus de deux ans de supplications ukrainiennes et d’atermoiements occidentaux.

“Nous aurions eu besoin de ces avions il y a un an”, fulmine Kostiantine. Autre écueil, l’Ukraine aurait besoin de 130 F-16, selon Volodymyr Zelensky et le pays en obtiendrait sans doute beaucoup moins. Les Ukrainiens devront aussi protéger leurs Mirage.

Temps précieux

Pour l’instant, les hangars dissimulés destinés à assurer la sécurité de ces cibles privilégiées restent à construire. Le groupe d’armement franco-allemand KNDS envisage également d’ouvrir une filiale en Ukraine, une première pour un armurier occidental.

KNDS fabrique les fameux canons César dont l’efficacité donne des sueurs froides aux Russes. Situé dans l’ouest de l’Ukraine, comme les futurs instructeurs, ce centre, dédié à la maintenance du matériel déjà fourni, permettra aux troupes de gagner un temps précieux en réparant les canons sur place plutôt qu’à l’étranger.

L’Ukraine et la France ont également signé un accord pour produire localement des obus de 155 mm spécialement conçus pour les armes du KNDS. Les Ukrainiens en manquent cruellement. Un obus ukrainien est tiré pour dix Russes.

Gagner en autonomie

Ceux fabriqués par KNDS pour leurs armes ajouteraient également 30% de précision et de létalité à leurs frappes, nous apprend une Source proche du dossier.

Reste un défi majeur : construire l’usine et la protéger, là encore, contre les attaques russes, en la faisant fonctionner malgré les coupures d’électricité. La filiale aura également besoin de matériels, et les Russes pourraient cibler les convois de ravitaillement. En cas de succès, cette première filiale ouvrirait la voie à des investisseurs plus prudents et l’Ukraine gagnerait en autonomie.

 
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