Alors que le syndicat des pilotes de ligne a annoncé une grève ce jeudi 14 novembre pour protester contre la hausse des taxes sur le transport aérien, Le Figaro détaille le prix d’un billet d’avion.
Le prix des billets d’avion a trouvé son chemin jusqu’au cœur de l’Assemblée nationale. Lors de l’examen du projet de loi de finances, vendredi 8 novembre, les députés ont approuvé la hausse de la fiscalité sur le transport aérien proposée par le gouvernement. Selon le rapporteur général du Budget Charles de Courson, le dispositif va augmenter les taux de la taxe sur les billets d’avion. Pour un vol en classe économique vers une destination européenne, le prix augmentera le prix du billet de 6,90 euros par exemple. Mais cette taxe n’est qu’un des nombreux éléments qui composent le prix d’un billet d’avion.
Une partie fixe
Le prix d’un vol contient d’abord une partie fixe. Il s’agit de taxes telles que la Taxe sur le transport aérien de passagers (TTAP), la Taxe sur la pollution sonore aérienne (TNSA) ou encore la TVA. Selon un document Air France-KLM détaillant ses tarifs, ils représentent 9 % du prix d’un billet Paris-New York et 24 % d’un billet Paris-Nice.
Cette partie fixe contient également les redevances aéroportuaires et de navigation. Ces derniers paient « les services et installations proposés par les gestionnaires d’aéroports, qu’il s’agisse des équipements destinés à l’accueil des passagers, des services de contrôle aérien ou des infrastructures nécessaires à l’exploitation des aéronefs »précise AirFrance-KLM dans son document. Au total, cette partie fixe constituée de taxes et frais représente 40 % du prix d’un billet Paris-Nice et 17 % sur un vol entre Paris et New York.
Le coût du carburant
Le carburant représente une autre part non négligeable du prix d’un billet d’avion. Si l’on se réfère aux chiffres d’Air France-KLM, le carburant représente 21 % du prix d’un Paris-Nice et 29 % du prix d’un Paris-New York. Cette part peut varier en fonction du prix du kérosène, entraînant mécaniquement une fluctuation des prix. Ce pourcentage varie également en fonction de la marge et des services proposés par l’entreprise. Pour les compagnies low-cost, le carburant occupe une dépense plus importante dans le prix des billets que pour les compagnies traditionnelles.
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Bénéfices et ventes à perte
Enfin, le prix d’un billet d’avion est constitué des marges pratiquées par les compagnies aériennes. Cette part peut varier en fonction des prestations et prestations proposées. Dans le cas des compagnies aériennes low-cost, le prix du billet augmente en fonction des options choisies. Ryanair ou EasyJet offrent par exemple la possibilité d’enregistrer des bagages en soute moyennant un supplément. Cette part de profit varie également selon un algorithme propre à chaque entreprise. Ces dernières peuvent par exemple faire fluctuer les prix en fonction du taux de remplissage de l’appareil ou du calendrier.
Il arrive aussi que des compagnies proposent des billets d’avion à des prix imbattables qui ne couvrent même pas les taxes et frais. Comment ? En vendant à perte et en espérant se rattraper sur le billet aller-retour ou sur d’autres passagers qui paient cher un billet acheté à la dernière minute. En août 2023, l’ancien ministre français des Transports Clément Beaune souhaitait supprimer cette pratique et militait pour “l’instauration d’un prix minimum du billet d’avion” en Europe afin de « lutte contre le dumping social et environnemental ». Un projet rejeté d’emblée par les compagnies aériennes. En 2020, le PDG de Ryanair, Edward Wilson, avait critiqué un projet similaire en Autriche qu’il considérait comme « digne de la Corée du Nord ».