Cinq ans après la catastrophe de Notre-Dame de Paris, qui rouvrira le 8 décembre, les plans de sécurité des 87 cathédrales publiques ont été révisés, de nouvelles mesures qui doivent protéger ces édifices des flammes. « L’incendie de Paris a représenté une véritable prise de conscience de la vulnérabilité de nos cathédrales », estime Christine Diacon, directrice régionale des affaires culturelles, responsable de la Drac du Centre-Val de Loire. “Cela a créé un état de choc qui a resensibilisé tout le monde et clarifié les différentes mesures à prendre.”
Partout en France, chaque Drac, sous la responsabilité du ministère de la Culture, a actualisé à plusieurs reprises les plans de sécurité de ses cathédrales, “au cas par cas”. L’objectif : réduire au maximum « le plus grand danger qui existe » pour ces bâtiments, en admettant que « le risque zéro n’existe pas ». A ces nouveaux plans de sécurité s’ajoutent des audits commandés dont les résultats seront connus l’année prochaine. “Ils amélioreront ce qui reste à améliorer”, explique Anne Embs, conservatrice régionale des monuments historiques, citant par exemple l’installation de portes coupe-feu dans les combles des cathédrales ou l’installation de caméras thermiques comme améliorations possibles à venir. Des points “très demandés” par le ministère, assure-t-il.
« Réagir efficacement »
Mais beaucoup a déjà été fait, et la révision des plans de sécurité s’est avérée très utile, « deux cathédrales de la région, Orléans et Chartres, ont actuellement des niveaux de référence, et les trois autres ont reçu des avis favorables », convient Anne Diacon.
La sensibilisation n’a pas seulement porté sur l’amélioration de la protection des bâtiments mais aussi des ouvrages : les cathédrales ont dû adopter un plan de sauvegarde du patrimoine culturel. Un autre travail important a été réalisé sur les lacunes en matière de surveillance humaine, les bons réflexes peuvent parfois faire gagner de précieuses minutes. Concernant la cathédrale Sainte-Croix d’Orléans, des formations ont été organisées à destination des sacristains et des bénévoles « pour leur permettre de réagir de la manière la plus efficace et d’éviter « le même scénario catastrophe » », déclare l’administrateur de la cathédrale Sainte-Croix. par Orléans Yann de Pinieux.
Mais chacun reconnaît que c’est en période de travaux que les risques d’incendie restent les plus grands. HA Notre-Dame de Paris, ou plus récemment avec la cathédrale de Rouen, en juillet dernier, c’est lors des phases de restauration que les incendies se sont déclarés. « Nous sommes conscients de ce danger », assure Christine Diacon. « Nous essayons de clarifier davantage les programmes de sécurité pendant les périodes de travail. »
“Nous sommes prêts”
Le nouveau protocole prévoit donc « des mesures très fortes pour soutenir ce site », notamment l’isolement de la zone, un système de détection incendie indépendant ou encore une présence humaine 24 heures sur 24 sur le site.
Le service d’incendie a également été pleinement intégré à l’équation. Dans chaque cathédrale, ils interviennent régulièrement pour que chaque pompier puisse apprivoiser au maximum ces édifices si particuliers.
Toutes les cabanes échangent également sur leurs expériences et tentent de partager leur matériel. L’achat d’un grand escalier de 60 mètres partagé entre plusieurs départements de la région Centre est à l’étude.
Surtout, « avant l’incendie de Paris, il fallait lever les doutes au moment du déclenchement de l’alarme incendie, avant que les pompiers ne quittent les lieux », rappelle Franck Maillard, responsable du groupe de prévention du SDIS du Loiret. « Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Dans une dizaine de minutes nous aurons un groupe pour intervenir sur le bâtiment d’Orléans. Des ajustements récents, selon lui. « On a vraiment profité de l’incendie, malheureusement, pour nous dire ce qu’on allait faire ? » précise Franck Maillard. “Aujourd’hui, nous sommes vraiment prêts à faire face à ce type de catastrophe.”
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