Cinq ans après la catastrophe de Notre-Dame de Paris, les plans de sécurité des 87 cathédrales appartenant à l’État ont été revus, avec de nouvelles mesures destinées à protéger ces édifices des flammes.
Les essentiels du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve la meilleure actualité régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en contact avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse email pour vous envoyer la newsletter « Les incontournables du jour : notre sélection exclusive ». Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien présent en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité
La flèche du XIXe siècle s’effondre, de gigantesques flammes lèchent les clochers millénaires : les images de l’incendie de Notre-Dame de Paris, le 15 avril 2019, font le tour du monde. Le choc est absolu.
Cinq ans plus tard, l’enquête policière, toujours en cours, pointe une conjonction fortuite de plusieurs facteurs. Outre les graves manquements aux normes de sécurité électrique révélés par le Canard enchaînél’absence de réaction des personnes présentes dans la cathédrale malgré plusieurs alarmes incendie, a permis aux flammes de se propager pendant 35 minutes.
Mais comment éviter et prévenir les dégâts, pour certains irréparables, que peut provoquer un incendie accidentel comme celui de Notre-Dame ? Depuis cinq ans, les pouvoirs publics tentent d’éviter de nouveaux sinistres dans de nombreuses églises françaises, dont beaucoup bénéficient d’installations électriques vétustes.
“L’incendie de Paris a été une véritable prise de conscience de la vulnérabilité de nos cathédrales», souffle Christine Diacon, directrice régionale des affaires culturelles à la Drac du Centre-Val de Loire. “Cela a créé un état de choc qui a resensibilisé tout le monde et clarifié les différentes mesures à prendre.« .
Depuis le sinistre, partout en France, chaque Drac, sous la responsabilité du ministère de la Culture, a mis à jour à plusieurs reprises les plans de sécurité de leurs cathédrales, »au cas par cas“L’objectif : réduire au maximum.”le plus grand danger qui existe“pour ces bâtiments, en supposant que”le risque zéro n’existe pas« .
A ces nouveaux plans de sécurité s’ajoutent des audits commandés dont les résultats seront connus l’année prochaine. “Ils permettront d’améliorer ce qui reste à améliorer», explique à nos confrères de l’AFP Anne Embs, conservatrice régionale des monuments historiques, citant par exemple l’installation de portes coupe-feu dans les combles des cathédrales ou l’installation de caméras thermiques comme améliorations possibles à venir. Points “très demandé» par le ministère, assure-t-elle.
Mais beaucoup a déjà été fait et la révision des plans de sécurité s’est avérée très utile »,deux des cathédrales de la région, Orléans et Chartres, sont actuellement à des niveaux de référence, et les trois autres ont reçu des avis favorables», abonde Christine Diacon.
La prise de conscience ne concerne pas seulement l’amélioration de la protection des bâtiments mais aussi des ouvrages : les cathédrales doivent adopter un plan de sauvegarde des biens culturels.
Un autre travail majeur a été réalisé sur les carences en matière de surveillance humaine, les bons réflexes peuvent parfois faire gagner de précieuses minutes. Concernant la cathédrale Sainte-Croix d’Orléans, des formations ont eu lieu pour les sacristains et les bénévoles.pour leur permettre de réagir le plus efficacement possible afin d’éviter le même « pire scénario »», a déclaré à l’AFP l’administrateur de la cathédrale d’Orléans, Yann de Pinieux.
Mais chacun reconnaît que c’est pendant les périodes de travail que les risques d’incendie restent les plus grands. À Notre-Dame de Paris, ou plus récemment à la cathédrale de Rouen en juillet dernier, c’est lors des phases de restauration que des incendies se sont déclarés.
“Nous sommes conscients de ce danger», assure Christine Diacon. “Nous essayons de clarifier davantage les programmes de sécurité pendant les périodes de travail.
A Orléans par exemple, où un très long chantier sera réalisé en 2025 et pendant deux ans sur la flèche en plomb de la cathédrale, les mesures de sécurité ont été drastiquement renforcées, pour un surcoût estimé entre 1 et 1,5 million d’euros. euros.
Ainsi, le nouveau protocole prévoit «des mesures très fortes pour soutenir ce projet», notamment un isolement de la zone, un système de détection incendie indépendant ou encore une présence humaine 24h/24 et 7j/7 sur le site.
Les pompiers ont également été complètement intégrés à l’équation. Dans chaque cathédrale, ils interviennent régulièrement pour que chaque pompier puisse apprivoiser au maximum ces édifices si particuliers.
Toutes les casernes échangent également sur leurs expériences et tentent de mutualiser leurs équipements. L’achat d’une grande échelle de 60 m partagée entre plusieurs départements de la région Centre-Val de Loire est notamment étudié.
Surtout, «Avant l’incendie de Paris, il fallait lever les doutes au moment du déclenchement de l’alarme incendie, avant le départ des pompiers sur place.», rappelle Franck Maillard, responsable du groupe de prévention du SDIS dans le Loiret.
“Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Dans une dizaine de minutes, nous aurions un groupe pour intervenir sur le bâtiment d’Orléans.« Des ajustements récents, selon lui.
“On a bien profité de l’incendie, malheureusement, pour se dire, qu’aurait-on fait ?», explique Franck Maillard. “Aujourd’hui, nous sommes vraiment prêts à faire face à ce type de catastrophe.“