Un militant opposé aux projets pétroliers kidnappé en Ouganda

Un militant opposé aux projets pétroliers kidnappé en Ouganda
Un militant opposé aux projets pétroliers kidnappé en Ouganda

Défenseur des droits humains et de l’environnement, l’Ougandais Stephen Kwikiriza a été enlevé, mardi 4 juin, à Kingfisher, une ville située au bord du lac Albert, à l’ouest de l’Ouganda. Il aurait été kidnappé par l’UPDF, les forces de défense du pays.

Silence radio depuis le 4 juin

Kwikiriza a confirmé son arrestation dans un SMS envoyé à son collègue de l’Environment Governance Institute (EGI), une ONG spécialisée dans la gestion des ressources naturelles de la région des Grands Lacs. Puis, silence radio. Aucun de ses téléphones ne répond, sa famille est sans nouvelles de lui depuis quatre jours. On ignore où se trouve Stephen et dans quel état il se trouve. déplorent les Amis de la Terre.

L’organisation de défense de l’environnement n’a aucun doute sur le motif de l’arrestation du militant. Il est un opposant notoire aux projets pétroliers de Total Énergies et de son partenaire chinois, la China National Offshore Oil Company (Cnocc), en Ouganda.

Ils regroupent deux zones de forage comptant 419 puits, Tilenga et Kingfisher, et un oléoduc chauffé de 1 443 km pour exporter des hydrocarbures vers un port de la côte tanzanienne, l’East African Crude Oil Pipeline (Eacop). Le groupe français domine le montage du projet avec plus de 56% des parts.

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Sur son site Internet, Total Énergies parle développement des ressources du lac Albert […] comme un projet exemplaire en termes de prospérité partagée et de développement durable. Sur le terrain africain, des faits récurrents indiquent le contraire. Les arrestations arbitraires de riverains dont les terres sont concernées par les forages ou de militants qui les défendent sont nombreuses. a confié l’avocat ougandais Maxwell Atuhura à Ouest de la Franceen décembre 2023. Lui-même a été placé en garde à vue en mai 2021.

Les rapporteurs de l’ONU s’impliquent

En décembre 2019, l’agriculteur Fred Mwesigwa et le leader communautaire Jelousy Mugisha avaient déjà été menacés et interrogés pendant neuf heures à l’aéroport de Kampala, la capitale. Ils revenaient de Paris où ils avaient témoigné dans le procès intenté par plusieurs ONG contre Total et ce projet. Quatre rapporteurs spéciaux de l’ONU ont immédiatement envoyé une lettre aux multinationales pétrolières et aux autorités ougandaises pour dénoncer ce harcèlement .

Avec le début des forages, la répression s’est aggravée. Outre l’enlèvement de Stephen Kwikiriza, le 4 juin, sept autres Ougandais ont été arrêtés le 27 mai devant l’ambassade de Chine à Kampala. Ils tentaient de présenter une pétition soulignant les effets néfastes du projet pétrolier, notamment la perte de leurs terres, la dégradation de l’environnement et les atteintes aux droits des communautés locales. Ils resteront en prison jusqu’au 20 juin.

« Une enquête urgente »

Hier, Human Rights Watch s’est joint à la coalition Stop Eacop pour appeler à la libération de Stephen Kwikiriza. Nous sommes profondément préoccupés par sa détention apparemment non reconnue. Les autorités ougandaises devraient enquêter de toute urgence et de manière impartiale sur la détention de Kwikiriza et obtenir sa libération immédiate. , signe l’avocat Myrto Tilianaki. D’autres ONG demandent à Total Énergies et à la société chinoise CNOOC d’intervenir auprès de ses partenaires ougandais.

 
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