L’impatience des élus locaux se fait de plus en plus sentir alors que 50 millions de dollars dorment au niveau fédéral pour aider les villes québécoises en situation d’itinérance. Le gouvernement Legault tarde à accepter ce montant, affirmant vouloir les meilleures conditions pour les Québécois.
Après les organismes de l’Outaouais, c’est au tour des élus locaux de faire pression sur le gouvernement du Québec pour qu’il agisse.
Le député libéral de Pontiac, André Fortin, invite le gouvernement Legault à réfléchir à ce qui pourrait arriver si nous n’acceptons pas cet argent rapidement.
Le député libéral de Pontiac, André Fortin. (Photo d’archives)
Photo : Radio-Canada / Nickolas Persaud
Honnêtement, je pense qu’il faut un adulte dans la salle au Québec
il proteste. Nous ne pouvons pas nous permettre de dépendre de l’argent du gouvernement fédéral parce que nous ne parvenons pas à nous entendre sur les conditions, à cause d’un petit différend fédéral-provincial.
Pourquoi ça bloque ?
Alors que l’investissement empiète sur un champ de compétence provinciale, Québec veut poser ses conditions, explique la députée provinciale de Hull, Suzanne Tremblay.
Ce que nous faisons, c’est discuter avec le gouvernement fédéral pour être [certain] que l’argent que nous devons dépenser peut être dépensé là où se trouvent les besoins réels
explique le député caquiste.
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Suzanne Tremblay est députée caquiste de Hull. (Photo d’archives)
Photo: Radio-Canada / Maude Ouellet
Suzanne Tremblay souhaite que les villes de Montréal, Québec et Gatineau aient leur juste part.
Ces trois villes s’unissent pour exiger un financement à court terme pour résoudre la crise des sans-abri dans une lettre ouverte publiée vendredi.
Ce différend entre Québec et Ottawa est inacceptable
juge la mairesse de Gatineau, Maude Marquis-Bissonnette, dans cette lettre qu’elle a cosignée avec la mairesse de Montréal, Valérie Plante, et le maire de Québec, Bruno Marchand.
Besoins immédiat
et important
Le temps presse, insiste le conseiller municipal de Gatineau, Steve Moran, surtout à l’approche de l’hiver.
Les besoins sont immédiats et importants
dit celui qui est également le commissaire aux sans-abri de la ville. Il demande que les deux parties parviennent à un accord rapidement
.
La situation empire de jour en jour.
Il ajoute que la Ville de Gatineau sort de sa compétence en agissant sur l’itinérance, alors même qu’il s’agit d’une compétence provinciale. Je demanderais la même chose aux autres niveaux de gouvernement
dit-il.
Son collègue, le conseiller municipal Denis Girouard, soutient la sortie publique des trois maires. Je pense que c’est tout à fait réaliste de dire que les maires en ont assez, la situation doit être au niveau provincial
il explique.
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Denis Girouard est conseiller municipal du district Lac-Beauchamp, à Gatineau. (Photo d’archives)
Photo : Radio-Canada / Camille Kasisi-Monet
Un camp itinérant a été créé dans son quartier cet été, dans le parc du Lac-Beauchamp.
Face à ces négociations entre les paliers gouvernementaux et aux revendications des villes, Denis Girouard n’a pas d’espoir de voir une solution à court terme.
On peut envoyer 92 lettres, mais si on ne parle à personne au niveau provincial, personne ne bougera.
De son côté, le député fédéral de Gatineau, Steven McKinnon, déplore que la Ville de Gatineau doive fournir des sommes enregistrements
pour répondre à la crise des sans-abri.
Selon le ministre responsable des Services sociaux du Québec, Lionel Carmant, des ententes devraient être annoncées prochainement.
Avec les informations de Charlotte Tremblay et Véronique Prince