« La solidarité des usines et de l’Etat fait que les prix des produits finis ne sont pas impactés »

« La solidarité des usines et de l’Etat fait que les prix des produits finis ne sont pas impactés »
« La solidarité des usines et de l’Etat fait que les prix des produits finis ne sont pas impactés »

Quel est l’état de la production laitière au Maroc ?
L’activité laitière a été fortement impactée par une longue sécheresse, aggravée par les effets négatifs à moyen terme de la pandémie de Covid-19, la hausse vertigineuse des prix des principaux intrants et aussi la suspension de l’importation de génisses, notamment d’Allemagne. Cela se traduit par une baisse du cheptel et, par conséquent, de la production laitière d’environ 30% par rapport à la période d’avant-crise en 2019.

Quel effet l’impact de la sécheresse a-t-il eu sur ce secteur ?
La sécheresse prolongée a eu un double impact sur le secteur. D’une part, elle a induit une baisse drastique des ressources en eau tant au niveau des barrages que des nappes phréatiques, ce qui a considérablement réduit la production fourragère dans les périmètres irrigués et conduit les éleveurs à réduire leur cheptel. En revanche, comme 90% du cheptel marocain est élevé en extensif, c’est-à-dire en pâturage, la sécheresse a réduit la superficie herbacée, notamment dans les zones du centre et du sud.

Quels sont les objectifs du secteur laitier au Maroc ?
Concernant les objectifs en matière de production laitière, le plan stratégique Génération Green a fixé l’objectif de produire 3,5 milliards de litres d’ici 2030. Imaginez que l’on passe de 2,5 milliards de litres en 2020 à 2 milliards de litres par an en 2022. Par ailleurs, cette feuille de route vise à améliorer la productivité des vaches de race pure de 4 200 L/V/an en 2022 à 5 500 L/V/an en 2030. Dans le cadre de cette stratégie, nous devons également réduire le colportage de 30 % en 2020 à 10 % en 2030.

Sont-ils réalisables alors que le Royaume connaît une crise structurelle de l’eau ?
Nous sommes dans la 4ème année du plan. Nous devrions actuellement être autour de 2,8 milliards de litres. Mais les contraintes évoquées plus haut font que nous sommes loin de cet objectif phare. Dans le cadre du contrat programme paraphé avec le ministère de l’Agriculture en 2023, plusieurs conventions ont été signées avec Maroc Lait pour reconstituer le cheptel bovin et rattraper son retard…

Les prix du fourrage et des aliments pour animaux en général ont considérablement augmenté. Dans quelle mesure ces augmentations peuvent-elles influencer le prix de vente de ce produit de consommation ?
L’impact du coût de l’aliment est important car il constitue environ 60 % du prix de revient du lait. Malgré une légère baisse des prix de certains aliments par rapport à 2022, les prix actuels sont supérieurs d’environ 70 % à ceux de 2020.

Cette hausse des prix des intrants a été amortie par la solidarité des usines et le soutien de l’Etat, ce qui a permis de ne pas envisager d’augmentation des prix des produits finis pour cette année. Nous espérons qu’une situation favorable, notamment de bonnes pluies, nous aidera à soutenir d’autres actions entreprises par l’État et le secteur laitier, comme le dessalement de l’eau de mer, l’irrigation goutte à goutte, etc.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Manon Aubry dénonce des attaques de l’extrême droite, après la découverte de croix gammées sur des affiches
NEXT Les technologies de la NASA protègent également notre planète