(Gaza) La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé samedi matin la mort de 14 personnes, tuées dans deux frappes israéliennes, l’une “sur une école”, l’autre sur un “camp de tentes pour personnes déplacées”.
Engagée contre le mouvement islamiste sunnite palestinien Hamas et d’autres groupes armés dans la bande de Gaza, ainsi que contre le mouvement islamiste chiite libanais Hezbollah au Liban, l’armée israélienne a annoncé avoir frappé « plus de 50 personnes » au cours des dernières 24 heures. cibles terroristes au Liban et dans la bande de Gaza.
Quatorze Palestiniens ont été tués dans la nuit et samedi matin « lors de deux raids visant une école de la ville de Gaza », au nord, et un « camp de tentes pour personnes déplacées à Khan Younes », au sud de la bande de Gaza, a déclaré Mahmoud Bassal, porte-parole. pour la Défense Civile de ce petit territoire palestinien dévasté par plus d’un an de guerre.
Une frappe de missile sur l’école Fahad al-Sabah, un établissement du quartier Al-Touffah de la ville de Gaza transformé en centre d’hébergement d’urgence, a fait “cinq morts, dont des enfants, et 22 blessés”, selon un communiqué. a précisé M. Bassal dans un communiqué.
L’autre frappe aérienne israélienne “sur des tentes de personnes déplacées à Khan Younès” a fait “9 morts et 11 blessés”, a-t-il ajouté.
La guerre a été déclenchée par l’attaque surprise lancée le 7 octobre 2023 par le Hamas. Cette attaque a fait 1.206 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels et incluant des otages morts ou tués en captivité dans la bande de Gaza.
« Proportionnalité, distinction, précaution »
Plus de 43 550 Palestiniens ont été tués dans la campagne militaire israélienne de représailles contre la bande de Gaza, pour la plupart des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement Hamas pour Gaza, jugées fiables par l’ONU.
En octobre, « au moins 64 attaques contre des écoles – soit près de deux par jour – ont été enregistrées dans la bande de Gaza », a indiqué vendredi l’UNICEF.
Les écoles de Gaza « servent essentiellement de refuges aux enfants et aux familles déplacés », note l’UNICEF, rappelant que « selon le droit international humanitaire, les écoles sont des espaces protégés ».
Depuis le début de la guerre, déplore néanmoins l’agence onusienne, « plus de 95 % des écoles ont été détruites en partie ou en totalité ».
L’armée israélienne accuse régulièrement les combattants du Hamas ou d’autres groupes armés palestiniens de « violer systématiquement le droit international ». [en] utiliser les résidents comme boucliers humains. Elle assure s’efforcer de « minimiser les dégâts causés aux non-combattants avant les attaques ».
Vendredi, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, a estimé que « le niveau sans précédent de morts et de blessés civils » observé à Gaza était « une conséquence directe du non-respect des principes fondamentaux du droit international humanitaire ».
Même si les groupes armés palestiniens utilisent des civils comme boucliers humains, cela ne dispense pas l’armée israélienne de respecter les fondements du droit international humanitaire, qui sont « les principes de proportionnalité, de distinction et de précaution », a souligné en juillet le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme après une enquête. série de frappes israéliennes contre des écoles à Gaza, faisant des dizaines de morts.
Le nord de la bande de Gaza au bord de la famine, prévient l’ONU
La famine menace dans le nord de la bande de Gaza, dans un contexte d’intensification des opérations de l’armée israélienne et d’arrêt quasi total de l’aide alimentaire, prévient samedi un rapport de l’ONU.
Ce rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) met en garde contre « une probabilité imminente et substantielle de famine, en raison de la détérioration rapide de la situation dans la bande de Gaza ».
« Les seuils de famine ont peut-être déjà été franchis ou le seront dans un avenir proche », estime ce rapport.
Le 17 octobre, un précédent rapport de l’IPC, résultat du travail d’experts d’ONG et d’agences des Nations Unies, dont celle pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) basée à Rome, estimait que quelque 345 000 Gazaouis seraient confrontés à une faim à un niveau « catastrophique » entre novembre et avril 2025, soit 16% de la population.
Cette évaluation correspond au niveau le plus élevé du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire, le niveau 5 (3 : crise, 4 : urgence, 5 : catastrophe).
Toutefois, depuis, la situation s’est dégradée dans le nord de la bande de Gaza avec l’effondrement des systèmes alimentaires, une baisse de l’aide humanitaire et une situation critique en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène, souligne le rapport.
« On peut donc estimer que la faim, la malnutrition et la surmortalité due à la malnutrition et aux maladies augmentent rapidement », dit-il.