ils s’engagent en Nouvelle-Aquitaine pour préserver le deuxième poumon de la planète

C’est la Journée mondiale des océans ce samedi 8 juin. Selon les Nations Unies, les océans sont en danger, menacés par le réchauffement climatique et les activités humaines. Par exemple, la pollution plastique des océans « devrait doubler d’ici 2030, avec des conséquences désastreuses sur la santé humaine, l’économie mondiale, la biodiversité et le climat ». prédisent les Nations Unies. Pourtant, les océans sont essentiels à notre existence sur terre : » ils nous font respirer, manger, réguler le climat et abriter 80 % de la vie dans le monde.. Alors que la France accueillera le Sommet des Nations Unies sur les océans à Nice en juin 2025, il est urgent d’agir pour préserver les océans qui couvrent 70 % de la planète. Dans le Sud-Ouest, sur la façade atlantique, les initiatives sont nombreuses. France Bleu vous en présente trois.

Collectes citoyennes de déchets sur la façade atlantique

L’ONG Surfrider Foundation, dont le siège européen est basé à Biarritz, permet aux citoyens, où qu’ils se trouvent en Europe, de collecter leurs déchets sur les plages, notamment de la côte atlantique, ou aux abords des cours. d’eau (car 80 % des déchets dans l’océan proviennent de l’intérieur des terres, ndlr). L’opération s’appelle Initiatives Océanes. Elle a débuté en 1996. Rien qu’en 2023, elle a permis de collecter et de recenser plus de 2,1 millions de déchets dans le monde, principalement dans le golfe de Gascogne, la Manche, la mer du Nord et la mer Méditerranée, grâce à l’engagement de plus de plus de 23 000 citoyens bénévoles. Plusieurs dizaines de collectes sont réalisées sur la façade atlantique au Sud-Ouest. « L’objectif est de comprendre la pollution, d’identifier les principales sources de pollution, d’essayer d’agir à la Source de cette pollution pour avoir un impact plus large. Notre volonté est aussi de récolter des données de terrain, explique Aurélien Strmsek, chef de projet pour les initiatives océaniques. Nous demandons aux organisateurs de trier les déchets et de les compter.

Collecte citoyenne des déchets dans le cadre d’initiatives océaniques.
Surfrider Foundation Europe

Grâce à cette opération d’initiatives océaniques, Surfrider a pu obtenir des avancées positives en matière de protection des océans, à commencer par sensibilisation globale et citoyenne au problème“, ce qui se traduit notamment par une augmentation du nombre de collectes et de participants chaque année.

D’un point de vue scientifique, toutes les données collectées lors des collectes citoyennes volontaires alimentent les recherches d’universitaires et de plusieurs experts, notamment de l’Agence européenne de l’environnement, qui enrichissent les connaissances globales. « Ces collections permettent aussi de découvrir de nouvelles pollutions, comme pollution des granulés plastiques industriels qu’il y a eu récemment en Gironde ou en Bretagne, et d’agir. Les citoyens sont donc un peu attentifs au littoral et aux voies navigables.» explique Clément Moreno qui s’occupe des projets de sciences participatives au sein de Surfrider Foundation.

Ces données issues des collectes citoyennes de déchets sur le littoral et dans les cours d’eau sont également utilisées pour faire du lobbying auprès des entreprises et des décideurs, au niveau local, national ou européen. Il soutient les demandes que nous pouvons faire pour changer les lois, assure Clément Moreno. Des initiatives océaniques ont par exemple permis d’aboutir à la directive européenne sur les plastiques à usage unique entrée en vigueur en 2019. « Les articles en plastique à usage unique ont été interdits, notamment les pailles, les cotons-tiges, les couverts, etc. »

Une course aux déchets organisée à Bordeaux en mars 2024.
Surfrider Foundation Europe

Une application mobile landaise pour signaler les déchets dans l’océan

Le Landais Aymeric Jouon, docteur en océanographie basé à Tarnos, a fondé la start-up Je nettoie ma mer qui développe des services de gestion des pollutions marines. En 2020, il développe une première version d’une application mobile pour téléphones portables, du même nom que son entreprise. Cette application participative permet aux particuliers de signaler les déchets flottants dans l’océan en les prenant en photoce qui permet de les géolocaliser et de calculer une prévision de dérive. Un bateau baptisé « The Collector » part aussitôt les récupérer.

Le bateau collecteur de la start-up landaise Je nettoie ma mer.
Le bateau collecteur de la start-up landaise Je nettoie ma mer.
© Je nettoie ma mer

La start-up peut déployer son bateau grâce au soutien des communautés côtières, via un contrat de nettoyage. Durant l’été 2023, grâce à l’application, le bateau de la start-up Je nettoie ma mer a pu récupérer 1,8 tonne de plastique au large de Biarritz, a indiqué Aymeric Jouon sur France Bleu Pays Basque, notamment des emballages plastiques, des sacs, des bouteilles. . « Jusqu’à présent, nous n’avions qu’un seul bateau à proposer, nous ne pouvions donc cibler qu’un seul client. Nous sommes en train de lever des fonds pour pouvoir construire de nouveaux navires pour les proposer à d’autres collectivités, comme le Bassin d’Arcachon », explique Aymeric Jouon. Le Landais vise onze bateaux opérationnels en 2028, des navires financés à 75 % par l’Union européenne.

Grâce aux informations collectées via l’application, aux images envoyées par les citoyens, »nous pourrons apprendre à reconnaître les déchets flottants sur les images satelliteajoute le chercheur. “Nous sommes soutenus par quelques universités dans le développement de nos outils, l’université de Cantabrie en Espagne, l’université de Lisbonne au Portugal, l’Agence spatiale européenne sur les questions de détection des déchets spatiaux.”

L’application I clean my sea est téléchargeable gratuitement sur le site de la start-up ainsi que sur Google Play et Apple Store.

Le Landais Aymeric Jouon, basé à Tarnos, a fondé la start-up Je nettoie ma mer.
Le Landais Aymeric Jouon, basé à Tarnos, a fondé la start-up Je nettoie ma mer.
© Je nettoie ma mer

Des crèmes solaires biarrotes respectueuses de la biodiversité marine

Des entreprises du Sud-Ouest s’engagent également pour la préservation de l’océan, comme les Laboratoires de Biarritz qui emploient une quarantaine de personnes. L’entreprise, fondée par des amoureux du surf il y a plus de dix ans, propose des crèmes solaires bio respectueuses de la biodiversité marine. Certains produits comme l’octocrylènedes études l’ont montré, sont nocifs pour la vie marine, mais heureusement, ce n’est pas le cas de tous les filtres qui entrent dans la composition actuelle des crèmes solaires. assure Agnès Castelli, responsable de la communication scientifique et RSE des laboratoires de Biarritz. La pharmacienne explique qu’avant même de composer la formule de ses crèmes solaires, les laboratoires de Biarritz fabriquent choix d’ingrédients très stricts “pour être sûr qu’il est scientifiquement prouvé qu’ils sont sûrs”, et faites attention à leur origine : « nous disposons d’un extrait breveté de l’algue rouge Gelidium sesquipedale, spécifique de la Côte Basque, nous en avons fait un extrait antioxydant présent dans tous nos produits solaires ».

Si les crèmes solaires des Laboratoires de Biarritz respectent les écosystèmes marins, c’est grâce à leur « un très haut degré de naturalitéexplique Agnès Castelli. En crème solaire bio, nous avons des ingrédients 100% naturels. C’est important car en général, la nature aime la nature.. Une fois la formule d’une crème solaire établie, “Nous faisons tests de biodégradabilité et d’écotoxicité vérifier que la formule est non écotoxique », poursuit le pharmacien des Laboratoires de Biarritz.

Des tests d’écotoxicité sont réalisés par des laboratoires indépendants sur le zooplancton, le phytoplancton, les algues, les crustacés, les bactéries aquatiques, les coraux, etc. « Nous avons fait des tests dans l’eau de mer, l’eau douce et le niveau des sédiments. C’est très important car l’écosystème marin, c’est plusieurs niveaux trophiques, plusieurs chaînes alimentaires qui ont des interactions entre elles, donc il est important de vérifier à différents niveaux s’il n’y a pas d’impact de l’énergie solaire. Ces tests sont effectués « avec des conditions de concentration extrêmes, parfois jusqu’à 100 mg/l, qui n’existent pas en réalité », précise Agnès Castelli.

Agnès Castelli, responsable de la communication scientifique et RSE des Laboratoires de Biarritz.
Agnès Castelli, responsable de la communication scientifique et RSE des Laboratoires de Biarritz.
© Laboratoires Biarritz
 
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