Lodève s’ouvre vers ses deux rivières

Lodève s’ouvre vers ses deux rivières
Lodève s’ouvre vers ses deux rivières

Lodève part à la reconquête de Soulondres et de Lergue. Début 2025, trois équipes de maîtrise d’œuvre, issues du concours international lancé le 8 novembre, chercheront la meilleure manière de sortir de l’ornière de la négligence industriellecreusé à la fin du XXe siècle : « La ville tirait sa force motrice de ses rivières, auxquelles elle tourne désormais le dos », décrit le sous-préfet Eric Suzanne.

La foi en l’architecture

En octobre 2025, avec la participation des représentants des habitants, le jury désignera le lauréat qui accompagnera la transformation de la ville. La compatibilité du projet avec le risque d’inondation est l’un des nombreux défis auxquels il devra répondre. La vulnérabilité du territoire se concentre à proximité de deux parkings aériens. Les voitures chargées par la crue de 2015 ont marqué les mémoires, et les alertes préfectorales de plus en plus fréquentes entretiennent la conscience des risques générés par les épisodes cévenols.

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L’ambition vient de loin. « Depuis 2008, Lodève développe une stratégie de rénovation urbaine, avec l’objectif de reconstruire la ville sur elle-même »rappellent les auteurs de la requête déposée par la mairie et la sous-préfecture, sous le titre « Les rivages qui nous lient ». Passionné d’architecture, Eric Suzanne la considère « une Source de richesse » et « l’expression de la foi en l’avenir ».

Bon étudiant en politiques publiques

Ces deux ingrédients répondent au besoin de quartier prioritaire de la politique de la ville, dont le périmètre se confond avec celui du centre de Lodève. Plus de la moitié des 3 700 habitants vivent en dessous du seuil de pauvretéaprès la fin des activités de Cogema et Dim.


Pour sortir de cette spirale, Lodève répond à toutes les politiques de soutien auxquelles elle peut accéder : ville centrale de la région Occitanie, elle a initié une opération de revitalisation territoriale (ORT) et une opération programmée de rénovation de logements en rénovation urbaine (Opah-RU)suite à sa sélection dans le programme Les petites villes de demain. Une procédure de site patrimonial remarquable a débuté en 2019.

Employabilité et réutilisation

En 2020, une consultation citoyenne a validé l’idée de reconquérir les banques : « Des connexions douces entre les quartiers, de nouveaux espaces publics et des logements le long des rivières structurent le projet »résume Gaëlle Lévêque, qui met en avant plusieurs particularités : « le plus petit des 10 arrondissements de demain, et « le seul dont le maire est une femme ». Peut-être aussi le plus complet, de la gestion de l’eau au logement et à l’espace public en passant par la participation citoyenne.

Pour réaménager les berges du Soulondres et de la Lergue, le maire envisage de mobiliser une entreprise d’emploi, agréée par la région. Les chômeurs de longue durée utiliseront des matériaux déconstruits, fournis par la plateforme locale La Grande Conserve. Le travail de la pierre sèche redonnera vie à un savoir-faire ancestral et à une ressource locale. L’assèchement et la végétalisation contribueront à la requalification urbaine et au ralentissement du ruissellement.

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Un risque cache l’autre

Rendre le projet compatible avec le risque d’inondation passera par une sensibilisation du public. Les nouvelles traversées fluviales seront fermées en cas de fortes pluies. ” Mais les problèmes de ruissellement épargnent la ville basse, confrontée à des contraintes de gestion plus que d’urbanisme », précise Arnaud Le Beuze, directeur du centre de transition écologique à la communauté de communes Lodevois & Larzac.

Plus haut dans la ville, le risque torrentiel a motivé une étude qui contribue à affiner le plan d’urbanisme intercommunal local, actuellement en enquête publique. Pour objectiver les règles, la communauté de communes a mandaté le bureau d’études Alisé Géomatique.

La modélisation des vulnérabilités a permis de distinguer les zones vulnérables et intermédiaires : l’inconstructibilité est imposée aux premiers, tandis que dans les seconds, les œuvres doivent prouver qu’elles n’entraînent ni aggravation ni exposition supplémentaire.

 
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