C’était une star, comme Ricky Johnson et Jeremy McGrath avant lui. Une attraction après avoir amené le niveau technique du supercross dans une nouvelle dimension avec des fouets et des combinaisons. Il n’avait jamais quitté les États-Unis. En novembre 2008, James Stewart arrive à Paris. Le choc… A quelques jours du 40ème anniversaire du SX de Bercy/Lille/Paris, rappelons-le !
Le Tiger Woods du supercross, premier Afro-Américain à briller dans une discipline tout-terrain. Et comment ! James Stewart remporte des titres amateurs depuis que Big Jack, son père, l’a mis sur une moto. Il n’avait alors que 4 ans. Stewart est une pépite couvée par Kawasaki et Fox, dans la lignée de l’autre “monstre” de l’époque, Ricky Carmichael. Le voici champion SX450 en 2007 avec les greens au terme d’une saison au cours de laquelle il a remporté 13 des 16 SX du calendrier. Il a été blessé en 2008 mais a fait un retour en force à l’extérieur avant d’annoncer sa signature avec Yamaha RedBull San Manuel où il a remplacé Chad Reed sous Larry Brooks. Coup de foudre pour les fans français qui ne connaissent « JS7 » qu’en vidéo, Bercy annonce sa venue pour novembre, quelques semaines après sa première course de SX à l’US Open de Las Vegas. Une performance car au-delà du paquet de dollars nécessaire, il fallait obtenir l’accord de l’usine Yamaha. Fait. Les places se vendent comme des petits pains chauds. Bercy attend la star qui arrive à Roissy 4 jours avant le spectacle. D’un point de vue organisationnel, nous nous occupons de son arrivée. Les « gars » de Dirt Dictator essaient de déposer Bubba au Novotel adjacent au POPB. Il est également accompagné de deux motocyclistes de la police d’État, passionnés de supercross. En 2008, nous sommes en pleine ère des vidéos, des DVD et des clips. Pour la première fois, les organisateurs orchestrent une présentation des pilotes pas comme les autres. Un clip est tourné spécifiquement pour initier l’arrivée de Bubba dans l’arène. Perruque afro dans son lit, réveillé par le téléphone, Bubba s’habille, arpente les couloirs de l’hôtel, atteint la réception où l’attend son YZF avant de pénétrer dans les couloirs du POPB où il croise ici et là des pompons. des pom-pom girls, un vendeur de bonbons et un gorille terrifié, le tout sur le rythme électronique des Daft Punk. Bubba est accueilli dans l’arène comme une rock star, perruque afro sur la tête. Et qui dit rock star, dit encadrement particulier.
Protection rapprochée
Nous lui préparons un box spécial dans le paddock pour lui garantir une tranquillité d’esprit. On lui trouve également un garde du corps. Le corpulent et massif (mais toujours souriant !) Christophe Meyer (plus tard manager d’Antoine Méo et des coureurs de sable du team Honda-SR) endosse le rôle comme un gant. Quelle époque ! L’hystérie éclate parmi le public qui découvre la combinaison de Stewart, ses amortis et cette maniabilité si particulière. Bubba n’utilise presque jamais l’embrayage. Contrôlez la puissance avec l’accélérateur et jouez avec les vitesses sans changer de vitesse. C’est Big Jack, son père, qui l’initie très jeune à cette technique. James est fasciné par l’ambiance : « Je n’avais pas réalisé à quel point il était fort même si j’avais vu les vidéos avec McGrath. », confie le nouveau protégé d’Aldon Baker. Et comme prévu, malgré Windham, Vuillemin et d’autres, Bubba remporte toutes les courses auxquelles il participe. Il est bon de revenir l’année prochaine. Cette fois on passe au 4ème dimension en termes de cérémonie d’ouverture. 15 ans avant Thomas Jolly et les Jeux Olympiques de Paris (oui !), la Larivière Organisation fête l’arrivée de la JS7 à Bercy dans la Seine (ha, ha !). Stewart explore la « piscine parisienne » la nuit au guidon d’un jet ski au pied des fabuleux monuments parisiens. Le cheval n’est pas en argent. C’est mécanique mais tout aussi coloré. On voit des spectateurs sur le rivage. Bubba est une nouvelle fois accueilli en héros au ministère des Finances qui jouxte le POPB. Il enfourche son YZF et entre dans un Bercy brûlant. Bon sang, c’était quelque chose !