Pour les amateurs de sport, soutenir une équipe est bien plus qu’une simple passion : c’est un véritable ascenseur émotionnel. Si la victoire vous fait éclater de joie et de fierté, la défaite peut laisser un goût amer, voire un véritable coup dur pour le moral. Supporters et experts s’accordent à dire que soutenir ne se limite pas à regarder des matchs, mais cela signifie être aux côtés de son équipe, partager ses émotions et l’intégrer à son quotidien.
Olivier La Roche, qui vit à Winnipeg, a commencé à soutenir les Canadiens de Montréal dès qu’il était en âge de parler. Il se souvient avoir été captivé par le logo de l’équipe lorsqu’il avait environ trois ans.
Mon père et les membres de ma famille regardaient souvent le match ou en parlaient devant moi.
dit-il. Mais personnellement, je n’ai jamais joué au hockey en club ou quelque chose comme ça
il a ajouté.
Alyssa Houde est une partisane des Dolphins de Miami, une équipe de la Ligue nationale de football, ainsi que des Blue Bombers de Winnipeg.
Je regarde les matchs des Blue Bombers depuis que je suis petit et pour moi, il était logique de soutenir une équipe locale. [Winnipeg]
dit-elle.
Pour Alyssa Houde, lorsque les Blue Bombers gagnent, tout Winnipeg gagne. Elle espère que l’équipe remportera le match entre les Blue Bombers et les Roughriders en finale de la division Ouest de la Ligue canadienne de football, samedi.
Photo : Radio-Canada / Avec l’aimable autorisation d’Alyssa Houde
À l’approche de la finale de la division Ouest de la Ligue canadienne de football entre les Blue Bombers et les Roughriders de la Saskatchewan, elle est prête à vivre des émotions fortes.
Pour le match de ce week-end, c’est juste un match vraiment excitant et je ne sais pas comment les Bombers peuvent changer leur jeu pour gagner.
dit-elle. Mais j’ai mon billet, j’ai hâte. j’espère qu’ils gagneront
pense-t-elle.
Elle ressent beaucoup de fierté à soutenir l’équipe de Winnipeg qui, selon elle, a toujours fait honneur à Winnipeg.
Cela me remplit vraiment de fierté, la fierté d’être de Winnipeg, de les soutenir. Je suis fier qu’ils aient remporté la Coupe Grey ces dernières années.
Soutenir, c’est aller au-delà des matchs
Selon les experts, être supporter d’une équipe sportive va au-delà de soutenir une équipe qui performe bien et gagne fréquemment.
Le professeur au Département des sciences de l’éducation de l’Université du Québec en Outaouais, Jérémie Verner-Filion explique que pour certains, être passionné par leur équipe sportive peut occuper une très grande place, voire une trop grande place dans leur identité
.
Olivier La Roche confirme ce constat. Il a toujours soutenu les Canadiens de Montréal pour ces mêmes raisons.
Ces derniers temps, les choses vont très mal, mais peu importe s’ils fonctionnent bien ou mal, cela a toujours été pour l’équipe, l’identité, la culture et les Français. Il ne s’agit pas seulement de sport.
M. La Roche a prêté allégeance à l’équipe qui existait bien avant l’arrivée des Jets de Winnipeg.
Quand j’ai commencé à suivre le hockey, entre trois et cinq ans [les Canadiens de Montréal] j’étais déjà mon équipe
. Lors de la création de l’équipe de Winnipeg, ce Winnipegois de 23 ans ne voulait pas changer d’allégeance.
Je ne pensais pas que c’était bien de trahir mon équipe. Je suis toujours resté avec les Canadiens de Montréal. Ce ne sont pas seulement les résultats qui comptent, mais aussi la culture, la langue, la passion
il confie.
Pour moi, c’est une Source de joie, une Source de fierté de pouvoir suivre une équipe qui représente non seulement le français au Canada, mais aussi une classe et une histoire immense.
Quade Marchinyshyn est venu de Thunder Bay pour soutenir son équipe des Jets de Winnipeg qui affrontait l’Avalanche du Colorado, jeudi, au Centre Canada Vie.
Nous avons eu des difficultés ces dernières années, mais cela n’a pas d’importance. Nous ne changerons jamais d’équipe. Tu sais, nous restons toujours avec l’équipe en laquelle nous croyons
» dit-il en parlant de la performance des Jets en séries éliminatoires en avril dernier.
Nous soutenons toujours notre équipe, quoi qu’il arrive. Dans le bon, le mauvais, les hauts et les bas
dit-il.
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Robert Vallerand est professeur de psychologie à l’Université du Québec à Montréal et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les processus motivationnels et le fonctionnement optimal.
Photo : Site Internet de Radio-Canada / Université du Québec
Deux catégories de supporters
Les professeurs Robert Vallerand et Jérémie Verner-Filion expliquent qu’il existe deux types de supporters, ceux dont la passion est harmonieuse et ceux dont la passion est obsessionnelle.
Et ce que l’on constate de manière générale, c’est que les comportements et attitudes des supporters qui ont une passion obsessionnelle sont généralement moins modérés.
explains Mr. Verner-Filion.
Alyssa Houde et Olivier La Roche se considèrent comme des supporters harmonieux.
Quand ils gagnent, c’est vraiment super excitant, je suis très content. Mais quand ils perdent, nous sommes tristes, évidemment. Mais je ne laisse pas cela affecter d’autres aspects de ma vie
explains Alyssa Houde.
Le partisan des Bombers souligne toutefois que c’est parfois difficile de vraiment lâcher toutes ces émotions
. Cependant, comme d’autres partisans, elle estime que les victoires sont plus importantes pour les gens qui savent vraiment ce que c’est que de perdre et qui ont [grosse perte] comme ça
.
Comme l’explique Quade Marchinyshyn, dans les hauts et les bas, on sourit, on prend la défaite avec grâce et on passe au prochain match
.
Et quand la victoire arrive enfin, elle fait le plus grand bien.
Robert Vallerand explique que, si l’on ajoute une autre activité agréable dans laquelle on peut s’investir, eh bien la passion obsessionnelle, tranquillement, diminuera, permettant à la passion harmonieuse de suivre son cours
.
Les personnes les plus heureuses seraient celles qui sont passionnées par diverses activités dans leur vie. Ils éprouvent beaucoup d’émotions positives qui contribuent à leur bien-être.