« Le Département ne servira pas de béquille à l’État »

« Le Département ne servira pas de béquille à l’État »
« Le Département ne servira pas de béquille à l’État »

Dès le début de son intervention, François Sauvadet a fermement souligné le rôle spécifique des départements face aux nouvelles contraintes budgétaires imposées par l’État. Il a exprimé son soutien aux victimes de Valence, en mentionnant « un drame meurtrier dont nous devons tirer les leçons pour prévenir de nouvelles catastrophes climatiques » et appelant à la relance du Beauvau de la sécurité civile pour renforcer les moyens de financement du SDIS. “ Nous ne pouvons pas faire plus pour financer notre SDIS », a-t-il insisté.
Dans le cadre du projet de loi de finances, le président a souligné que « tout le monde devra faire face à la situation difficile provoquée par le fait que l’État a augmenté la dette publique ». Il a insisté sur la responsabilité de chacun.

Un déficit insoutenable pour les départements
Le contexte est difficile surtout pour les Départements exposés à « une explosion des charges sociales dans un contexte de dépenses imposées sans compensation « . La part sociale dans le budget est passée de 56% à 70% alors que les ressources ont diminué” nous n’avons plus de marge de manœuvre car nous n’avons plus recours à la taxe foncière, les compensations ne suffisent pas « . Pour le département de la Gold Coast, il y a une perte de 35 millions d’euros alors que les dépenses sociales atteignent 70 millions d’euros. ” Le déficit cumulé atteint ainsi 100 millions d’euros sur un budget total de 600 millions d’euros. Or, le gouvernement nous demande de contribuer à combler un déficit national de 5 milliards d’euros, un fardeau qui n’est pas le nôtre. C’est d’autant plus incompréhensible que les départements, bien que particulièrement vulnérables, sont tenus d’assumer 44 % de cette dette, soit 2,2 milliards d’euros. Cela touche particulièrement les collectivités disposant d’un budget supérieur à 40 millions d’euros, ce qui touche environ 450 d’entre elles. »
Pour la Côte-d’Or, cette contribution au recouvrement de la dette de l’Etat s’élève à 21 millions d’euros. ” Cela devient insupportable ; 80 % des départements risquent d’être gravement touchés. Bientôt, nous ne pourrons peut-être plus financer nos politiques publiques. »
Demain François Sauvadet rencontrera le Premier ministre en espérant “lui expliquer que l’effet ciseaux devient insupportable et qu’il va falloir faire des choix”. Pour lui, cette situation « jecela exige que chacun – l’État et les parlementaires élus – prenne ses responsabilités ».

Optimiser la gestion et gagner en efficacité
François Sauvadet a tenu à souligner que le département n’a pas attendu cette crise pour adopter des mesures d’efficacité. Elle a identifié deux « lignes rouges » qu’elle refuse de franchir : le maintien de l’implantation territoriale et le maintien des compétences adaptées aux enjeux actuels. ” Nous n’abandonnerons pas nos quartiers et nos territoires ruraux “, a-t-il déclaré.
Pour répondre aux défis budgétaires et accroître l’efficacité, une première résolution a été adoptée concernant la réorganisation des services. Le Président souhaite mobiliser davantage les ressources numériques, notamment pour la gestion des routes, des fluides et de l’immobilier. Un nouveau pôle administratif « Données et Intelligence Artificielle » sera créé qui comprendra la cybersécurité et la lutte électronique. La création d’un nouveau data center à Beaune, prévue en juin 2025, assurera la sécurité des données du département.
Parallèlement, la gestion de tous les actifs sera centralisée pour prioriser les interventions, notamment pour réaliser des économies d’énergie. Les agents du département seront prochainement regroupés au sein du Campus Territorial Osmose, un bâtiment écologique qui permettra d’économiser 30 % d’énergie et 400 000 euros de loyer par an.

Réactions de l’opposition
Les élus de l’opposition ont apporté différents points de vue sur les annonces du président. Patrick Audard, conseiller départemental de Chenôve, s’est déclaré favorable à la position de François Sauvadet, affirmant que « le département ne doit pas rembourser la dette imputable à l’État et doit rester attentif à ses missions de solidarité et d’aménagement du territoire ».
Il s’est toutefois dit préoccupé par la réorganisation des services qui, selon lui, crée « un climat anxiogène » créé par la réorganisation des services. Rappelant le vote défavorable d’un syndicat, il s’est interrogé sur la qualité du dialogue social. En réponse, François Sauvadet a répondu que « une seule organisation syndicale a voté contre » et que le dialogue est permanent.
Catherine Hervieu, conseillère départementale du canton de Dijon-3, a insisté sur la nécessité de revoir la fiscalité pour apporter des ressources aux collectivités. “ Un projet de réouverture pour trouver des ressources pour les collectivités et le département avec la notion de citoyenneté pour les services payants », a-t-il déclaré, invitant à un débat contradictoire et démocratique sur les futurs choix budgétaires.
« L’argent public doit aller à ceux qui en ont le plus besoin. » Le président Sauvadet a conclu en annonçant la préparation du débat d’orientation budgétaire, rappelant que le département continuera à soutenir les plus vulnérables malgré les contraintes.

Jeannette Monarchi

Prochaines réunions le 25 novembre pour la présentation du rapport d’orientation budgétaire et les 16 et 17 décembre pour la séance budgétaire.

 
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