Hallucination ou réalité ? Ce que révèle la science

Hallucination ou réalité ? Ce que révèle la science
Hallucination ou réalité ? Ce que révèle la science

« Lors d’une crise cardiaque, j’ai perdu connaissance. Je me suis immédiatement retrouvé dans un espace blanc, lumineux et sans limites. Devant moi, des êtres lumineux formaient un arc. Parmi eux, une figure masculine se distinguait par son charisme et l’intensité de son amour. J’ai tout de suite pensé : « Je suis mort », mais je n’avais pas peur. J’étais dans un bonheur incroyable, je ne m’étais jamais senti aussi vivant. C’était comme un retour à la maison. » Vingt ans plus tard, Fabienne Raoul, ancienne ingénieure nucléaire, se souvient encore avec émotion de cet épisode extraordinaire qui a bouleversé sa vie.

Révélé au grand public en 1975 avec la publication de La vie après la mortet le Dr Raymond Moody, les expériences de mort imminente (EMI) sont rapportées par des personnes ayant survécu à un état de mort clinique, c’est-à-dire un arrêt cardio-respiratoire prolongé. Depuis les années 1970, les progrès des soins intensifs ont permis à un nombre croissant de personnes survivant à une mort clinique de signaler une EMI. Selon plusieurs études internationales, 10 à 20 % des patients réanimés après un arrêt cardiaque ont des expériences de ce type.

Ces phénomènes ont également été observés lors de coma ou sous anesthésie. Baptisé “experts”Les témoins de ces événements décrivent avoir quitté leur corps, traversé un tunnel, vu une lumière vive et ressenti un amour et une paix extraordinaires, souvent accompagnés de rencontres avec des êtres lumineux ou des êtres chers perdus.

Expériences négatives

“Pendant la décomposition, les gens se voient flotter au-dessus de leur corps, peuvent entendre des conversations ou capturer par télépathie les pensées de ceux qui prennent soin d’eux.explique le Dr Patrick Theilllier, ancien chef du bureau de contrôle médical du Sanctuaire de Lourdes et auteur de nombreux ouvrages sur l’EMI. Ils peuvent alors se déplacer vers d’autres endroits. On parle souvent d’un tunnel qui s’ouvre sur un paysage d’une grande beauté. Ces étapes sont suivies de rencontres avec des êtres connus ou inconnus, et parfois avec une entité lumineuse d’où émane un amour indescriptible. Certains voient leur vie défiler devant eux et connaissent une sérénité sans précédent. Cependant, une barrière leur dit que leur heure n’est pas encore venue, les renvoyant à contrecœur à leur vie terrestre. »

« Les gens reviennent transformés »

Cependant, certaines personnes décrivent des expériences terrifiantes, appelées «Hémi négatif». Ces épisodes peuvent inclure une sensation de vide, une peur profonde, des visions d’entités menaçantes ou de paysages sombres, accompagnés de bruits inquiétants et parfois de sentiments de damnation. Ils sont moins souvent signalés que les EMI positifs. Mais quelle que soit leur nature, les Hemis marquent profondément ceux qui les ont vécus, modifiant leur perception de l’existence et renforçant leur croyance en l’existence d’une vie après la mort.

La suite après cette annonce

De nombreuses études scientifiques ont exploré ces phénomènes pour découvrir si les EMI sont de simples hallucinations ou si elles correspondent à une réalité tangible. Pour Charlotte Martial, neuropsychologue et chercheuse à l’Université de Liège, « L’EMI pourrait être une réaction au stress : une expérience subjective qui permettrait à l’organisme de faire face à des situations extrêmement dangereuses en mobilisant toutes ses ressources, comme un mécanisme de survie. »

L’être humain est corps et âme

Ancien chef du service d’anesthésie-réanimation chirurgicale de l’hôpital de Sarlat, le Dr Jean-Pierre Postel estime que « Emi est une sorte de garde-fou pour le cerveau contre l’inacceptable. Le cerveau se rend compte que c’est la fin et que nous n’allons nulle part, alors il se raconte une histoire qui peut rendre cette fin moins désespérée. Il s’agit seulement d’une expérience aux périphéries de la mort qui ne constitue en aucun cas une preuve de l’existence d’un au-delà. Un peu comme un ordinateur qui présente un défaut et dont les informations réapparaissent. »

Formé selon une approche matérialiste, la plupart des médecins soutiennent que la conscience est étroitement liée à l’activité cérébrale, note le Dr Theillier. Cependant, les témoignages d’Emi suggèrent le contraire, rapportant non seulement des pensées, mais aussi des connaissances jusqu’alors inconnues. Comme cette femme qui découvre l’existence d’un frère décédé avant sa naissance, une information jamais partagée par ses parents mais confirmée à son réveil. Ou des personnes dans un coma profond dans une salle d’opération capables de reproduire des conversations tenues à l’extérieur.

Les résultats d’une étude réalisée en 2014 par des chercheurs de l’Université de Southampton ont toutefois contesté cette approche matérialiste en indiquant que la conscience peut persister jusqu’à trois minutes après un arrêt cardiaque, même en l’absence d’activité cérébrale provoquée par le manque d’oxygène du cœur.

“Cependant, cela n’explique pas pourquoi les personnes qui ont vécu ces expériences en reviennent transformées.” » commente le Dr Theillier, qui croit que la science ne pourra jamais expliquer les EMI. « Ces expériences ne peuvent être comprises que dans le cadre de l’anthropologie chrétienne, qui reconnaît que l’être humain est corps et âme et qu’il existe une âme ouverte à la dimension spirituelle. » Une idée similaire à celle développée par le prix Nobel de physiologie et de médecine en 1963, le neurophysiologiste John Eccles : « Nous devons reconnaître que nous sommes des êtres spirituels dotés d’une âme qui existent dans un monde spirituel ainsi que des êtres matériels dotés d’un corps et d’un cerveau qui existent dans un monde matériel. »

Témoins, un film d’enquête sur Emi

Les perceptions rapportées par les témoins en état de mort clinique sont-elles de nature hallucinatoire ou réelle ? Alors que de nombreux scientifiques affirment que ces expériences sont le résultat des derniers sursauts d’un cerveau en difficulté, certains suggèrent que notre conscience peut fonctionner indépendamment de notre corps physique.

C’est la réalisatrice Sonia Barkallah qui explore le phénomène Emi, déjà auteur d’un premier film sur le sujet (Faux départ en 2010), a sollicité des experts scientifiques et des chercheurs. Comparez leurs théories avec les témoignages troublants de personnes ayant vécu l’expérience d’Emi. Un documentaire captivant mené avec la rigueur d’une enquête policière. Au cinéma à partir du 6 novembre.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Le rebond du dollar et la persistance des sorties de capitaux maintiennent la roupie sous pression
NEXT Cyrille Melchior dénonce un « acte doublement criminel »