multi-condamné, le principal accusé nie être « un gentleman violent »

multi-condamné, le principal accusé nie être « un gentleman violent »
multi-condamné, le principal accusé nie être « un gentleman violent »

Des empreintes de pas sanglantes autour d’un corps inerte gisant au sol, défiguré et vêtu d’une salopette : la scène a marqué les témoins de cette macabre découverte. Le 10 avril 2021, vers 19 heures, le corps sans vie de Pierre Sourgen, 67 ans, a été retrouvé par un riverain dans le local technique d’une résidence située rue Edgar-Degas à Floirac.

Appelés à l’aide, les pompiers n’ont pas réussi à réanimer le sexagénaire grièvement battu. Très vite, face à ce « grand fracas au visage » selon les conclusions de l’autopsie, la piste d’un acte d’origine criminelle, provoqué par l’intervention d’un ou plusieurs tiers, s’impose.

Depuis jeudi 7 novembre, quatre jeunes comparaissent devant la cour d’assises de Gironde pour meurtre et complicité de meurtre. Une jeune fille est jugée pour non-assistance à personne en danger. Elle serait restée passive face aux événements.

Déchaînement de violence

Les investigations policières ont été guidées par des informations anonymes fournissant un nom, alimentées par l’exploitation des lignes téléphoniques autour de ce premier suspect et complétées par une enquête de voisinage et des prélèvements ADN de mégots de cigarettes ou de canettes abandonnés non loin du lieu du crime et sous les semelles. de baskets saisies lors de la perquisition.

Dans la boite, c’est une pile électrique, un détonateur prêt à exploser

Arrêtés cinq jours après les faits, les accusés cherchaient un endroit à l’abri des regards pour fumer des joints et boire de l’alcool. Ce jour-là, le retraité, qui avait passé l’après-midi à bricoler, était là. A-t-il fait une remarque sur leur présence ou une pensée sur la jeune femme, les a-t-il insultés ? Il en résulte un déchaînement de violence gratuite de la part de jeunes ivres de vodka et drogués, distribuant des coups de pied et des coups de poing.

Les versions concordantes des quatre accusés accentuent le rôle central de Romain Barros, notamment parce qu’il serait revenu sur les lieux pour porter le coup. Il avait 21 ans au moment des faits et est depuis en détention provisoire. “Je n’ai aucune activité, je ne bouge pas, quand je demande à travailler on me dit ‘liste d’attente’, quand je veux faire du sport ‘liste d’attente’, j’en ai marre”, rage-t-il.

Plusieurs condamnations

Dans la boîte, c’est une pile électrique, un détonateur prêt à exploser. Enfant du quartier Benauge de Bordeaux, il a quitté l’école en CM2 – « Je ne vais pas recommencer maintenant, je n’aime pas ça » – a été placé à de nombreuses reprises, notamment dans un centre éducatif et a d’abord été incarcéré à 16 ans. « Ma mère ne pouvait pas me gérer. Je ne l’écoutais pas, je ne pensais qu’à moi », aboie-t-il.

Il est tombé dans la drogue à l’adolescence – « toujours du cannabis, je ne touche à rien d’autre » – ainsi que dans l’alcool. Insolent, provocateur, il « ne pense rien » à ce que les gens pensent de lui, s’adresse au procureur général avec mépris. Romain Barros se décrit en quelques mots, se sait « impulsif », se dit « positif » et nie être « un gentleman violent ». Toutefois, dix condamnations sont inscrites à son casier judiciaire, dont sept pour violences, sans compter les incidents en détention.

Quand Me Maeva Bosch, avocate d’un de ses coaccusés, lui demande une définition du mot « violence », c’est l’étincelle. “Baise ta mère!” Je m’en fous de vos questions. » Suspension de l’audience. Le procès est prévu pour six jours.

 
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