De violentes frappes israéliennes ont visé la banlieue sud de Beyrouth, dont une qui a causé des « dégâts mineurs » aux bâtiments de l’aéroport international de Beyrouth « mais pas au terminal », selon un responsable de l’aéroport. Le trafic aérien n’a pas été perturbé, ont assuré les autorités.
Depuis le 23 septembre, Israël mène une campagne de frappes intenses contre le Hezbollah au Liban, et depuis le 30 septembre une offensive terrestre dans le sud du pays, avec pour objectif de rapatrier quelque 60 000 habitants déplacés du nord d’Israël. par des échanges de tirs transfrontaliers.
Le Hezbollah tire des roquettes sur Israël depuis le 8 octobre 2023, au lendemain du début de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, en soutien au mouvement islamiste palestinien.
Une frappe “de l’ennemi israélien” qui a “visé une voiture” à l’entrée de Saïda, la grande ville du sud Liban située à une quarantaine de kilomètres de Beyrouth, “a provoqué la mort de trois passagers”, a indiqué jeudi l’armée libanaise.
Cela s’est produit “au moment où un convoi de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) passait par un poste de contrôle de l’armée”, qui contrôle l’entrée nord de Saïda, a-t-elle précisé, faisant état de trois soldats libanais blessés.
La FINUL a déclaré que cinq soldats de maintien de la paix avaient été « légèrement blessés ». Interrogé par l’AFP, Israël n’a pas fait de commentaire dans l’immédiat.
Selon l’armée libanaise, les casques bleus blessés font partie du contingent malaisien de la force de l’ONU déployée depuis 1978 au sud du Liban pour faire tampon avec Israël.
Jeudi, des habitants inspectaient les dégâts sur le lieu de la frappe, près de l’aéroport de Beyrouth, qui a fait « trembler » tout un parking, selon Abou Elie, chauffeur de taxi présent sur place au moment de l’attentat.
Un photographe de l’AFP a vu un hangar attenant à l’aéroport, gravement endommagé par la frappe, intervenue après que le Hezbollah a annoncé mercredi avoir ciblé une base militaire près de l’aéroport Ben Gourion, le principal aéroport d’Israël.
L’armée israélienne poursuit ses frappes aériennes contre le mouvement chiite au sud et à l’est du Liban, où elle dit avoir visé des dizaines de cibles et tué une soixantaine de combattants lors de plusieurs frappes à Baalbeck (est) et dans le nord. du fleuve Litani, situé à une trentaine de kilomètres de la frontière israélienne.
Le ministère libanais de la Santé a fait état mercredi de 40 morts dans des frappes israéliennes dans l’est du Liban, notamment dans la ville millénaire de Baalbeck, classée par l’UNESCO sur sa liste du patrimoine mondial.
Plus de 100 députés libanais ont appelé jeudi l’UNESCO à protéger les sites historiques du pays.
Dans une lettre adressée à la directrice générale de l’organisation, Audrey Azoulay, les députés font état d’un « besoin urgent » : « la protection de l’histoire du Liban, à Baalbeck, Tyr (sud), Saïda et d’autres sites précieux actuellement menacés.
Plus de 2 600 personnes ont été tuées au Liban depuis le 23 septembre, en majorité des civils, selon le ministre libanais de la Santé, Firass Abiad.
Le Hezbollah, mouvement islamiste allié de l’Iran, dont le leadership a été largement affaibli, veille à ce que ses hommes repoussent les incursions israéliennes et annonce des tirs quotidiens sur Israël.
L’agence de presse officielle libanaise Ani a fait état jeudi de “violents combats” après une “tentative d’incursion de l’ennemi israélien” sur le territoire libanais depuis le nord d’Israël.
A sa frontière sud, l’armée israélienne poursuit sa guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza, assiégée et en proie à une catastrophe humanitaire.
L’armée israélienne a une nouvelle fois appelé jeudi les habitants de plusieurs quartiers de la ville de Gaza (nord) à évacuer les « zones de combat dangereuses » après des tirs de roquettes vers Israël.
Peu auparavant, elle avait annoncé une opération dans le secteur de Beit Lahia, à environ neuf kilomètres de la ville de Gaza.
La Défense civile palestinienne a fait état d’au moins 12 personnes tuées jeudi dans une frappe israélienne contre une école transformée en refuge pour familles déplacées près de la ville de Gaza.
« Les gens sont épuisés mentalement. La situation à Gaza est (…) insupportable, intolérable», a déploré auprès de l’AFPTV Arwa Jalal, une Palestinienne de Jabalia (nord).
Israël s’est engagé à détruire le Hamas après l’attaque du 7 octobre 2023 sur le sol israélien, qui a fait 1.206 morts, pour la plupart des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes, y compris les otages. tué ou mort en captivité.
Ce jour-là, 251 personnes ont été kidnappées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarés morts par l’armée.
L’offensive israélienne lancée en représailles dans la bande de Gaza a fait 43.469 morts, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé de Gaza, jugés fiables par l’ONU.