Après deux années très difficiles, l’Observatoire de l’Immobilier du Sud-Ouest constate une légère amélioration de la promotion immobilière. « Malgré des volumes très faibles, comparables à ce qui se passait dans les années 2000, on assiste à un rebond des ventes »annonce Christophe Duportal, le président d’Oiso, à propos des chiffres des logements neufs du troisième trimestre 2024.
Retards de chantiers et faillites d’entreprises : de nouveaux logements laminés en Gironde
+ 23% des ventes de logements neufs en métropole
En Gironde, les ventes sont en hausse de 12% par rapport à la même période en 2023, tirées par les investisseurs. “Cet engouement s’explique sans doute par la fin de Pinel, ce dispositif d’investissement locatif phare en France qui disparaîtra fin 2024”commente Christophe Duportal. L’activité est également portée par la métropole bordelaise et le bassin d’Arcachon. Bordeaux Métropole voit ses ventes augmenter de 23 % et le Bassin d’Arcachon de 9 %.
En revanche, les ventes sont toujours en baisse sur toute la Gironde : -14% sur les neuf premiers mois de l’année par rapport à 2023. Sur trois ans, les ventes ont chuté de 50%. à l’échelle de la Gironde, passant de 970 lots au troisième trimestre 2021 à 486 au troisième trimestre 2024. Autre fait significatif et inquiétant pour Christophe Duportal : 825 lots ont été retirés de la commercialisation ou annulés entre 2024 et 2023, soit une augmentation de 30% .
Logements neufs : cinq chiffres pour mesurer l’effondrement du marché à Bordeaux
« Au niveau national, Bordeaux et Toulouse se portent bien en termes de ventes, tandis que Lyon (-43 %) et Montpellier (-45 %) s’effondrent. Le redémarrage peut être dû à un ajustement des prix”dit Christophe Duportal. Côté prix, la métropole et le centre-ville restent sous la barre des 5 000 euros le m2. Si l’observatoire note une légère hausse des prix entre le deuxième et le troisième trimestre 2024, c’est bien une baisse des prix de 4% que la métropole enregistre depuis neuf mois. Cette éclaircie va-t-elle se consolider ? “Il nous est impossible de le dire à l’heure actuelle”répond Christophe Duportal.
La reprise des prêts immobiliers est au point mort
Le marché des terrains à bâtir sombre dans la crise
Tout cela se voit d’autre part en termes de terrains à bâtir où “c’est plutôt la tempête, le déluge”, déclare Guillaume Seguy, vice-président de l’observatoire : « Mois après mois, le marché du foncier à bâtir s’enfonce un peu plus dans la crise sur l’ensemble de la région Nouvelle-Aquitaine. » Sur une année glissante, les ventes ont chuté de -22% avec 558 lots. Les ventes sont également en baisse, -41% sur un an avec seulement 398 exemplaires vendus. En deux ans, les ventes ont tout simplement été divisées par deux.
« Le stock est donc très élevé »explique Guillaume Séguy. L’offre commerciale augmente de 8,5% avec plus de 2 400 lots actuellement à la vente. « Il faut désormais trois ans et huit mois pour écouler la totalité de l’offre et la moitié de l’offre disponible est sur le marché depuis au moins deux ans ! » Au premier trimestre 2024, 121 projets d’achats ont également été abandonnés. En zoomant, le marché girondin n’est plus en tête des ventes. Son activité s’effondre même avec 86 ventes soit -67% ce semestre.
La solution ? « Une baisse des taux mais ne nous leurrons pas, ils ne redescendront pas à 2 %. Le seul espoir pourrait être la relance du prêt à taux zéro pour les logements individuels. Autre option : proposer des lots plus petits », croquis Guillaume Séguy.
La nouvelle crise immobilière se poursuit
