Le réseau Campagne internationale pour interdire les mines antipersonnel (ICBL), lauréat du prix Nobel de la paix en 1997, appelle l’Ukraine à renoncer aux mines antipersonnel proposées par les Etats-Unis, a annoncé vendredi son directeur.
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“Nous espérons vivement que les mines proposées par les Etats-Unis seront fermement rejetées par l’Ukraine”, a déclaré Tamar Gabelnick, depuis Siem Reap, au Cambodge, où se tient depuis lundi une conférence internationale sur les progrès de la convention d’Ottawa sur l’interdiction des mines antipersonnel dans le monde entier.
Kiev a ratifié le traité, qui inclut 164 pays et territoires, mais pas Washington ni Moscou, dont l’armée est accusée par l’Ukraine de disséminer à grande échelle ces engins explosifs sur son territoire. Environ 25 % du pays est touché, selon les Nations Unies.
Les États-Unis ont annoncé la semaine dernière qu’ils fourniraient des mines à Kiev pour ralentir l’avancée des troupes russes dans l’est du pays. Ces armes sont “très importantes”, s’est félicité le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, au grand désarroi de l’ONG.
L’offre américaine a déclenché une “crise”, a alerté Mmoi Gabelnick, ce qui pourrait conduire à une « violation claire et significative du traité anti-mines » si l’Ukraine l’acceptait et utilisait les mines.
Un responsable du ministère ukrainien de la Défense présent aux discussions a déclaré avoir pris note de « certaines inquiétudes exprimées par la communauté ».
“Ils seront transmis au gouvernement ukrainien”, a assuré vendredi Evhenii Kivshyk.
Le transfert américain de mines vers l’Ukraine pose un “défi” jamais vu depuis l’entrée en vigueur de la Convention en 1999, ont prévenu mercredi les partis membres.
Le texte fait l’objet d’une conférence tous les cinq ans visant à évaluer les progrès vers son objectif d’un monde sans mines antipersonnel. L’édition de Siem Reap se termine vendredi.
La Finlande, un autre Etat membre, a annoncé jeudi qu’elle envisageait de réintroduire ses stocks de mines antipersonnel. Helsinki a abandonné des décennies de non-alignement militaire et a rejoint l’OTAN après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022.