80 ans après le 6 juin 1944, Christian Bragard se trouve là où est célébré l’anniversaire de cet événement décisif de la Seconde Guerre mondiale. Il dit.
Ancien pompier à Amplepuis, Christian Bragard passe une semaine en Normandie avec des camarades pompiers venus de toute la France. Voyageant à bord de véhicules vintage, la bande croise beaucoup de monde en route vers les sites emblématiques du Débarquement dont on célèbre cette semaine les 80 ans. Entretien.
En direct d’Omaha Beach et d’Utah Beach, reportages… Que vont proposer TF1 et France 2 pour les 80 ans du Débarquement ?
Vous êtes en Normandie depuis le week-end dernier, où vous participez à de nombreux événements célébrant les 80 ans du Département. Que pouvez-vous nous en dire ? Chaque jour se suit mais n’est pas le même. Ils sont toujours pleins de belles découvertes et de rencontres inattendues et merveilleuses.
« Je suis parti avec toute une équipe de pompiers de différents départements de France. Et à Utah Beach, nous nous sommes retrouvés avec des pompiers belges et américains, avec cornemuse et tambours. Le hasard a bien fait les choses !
Christian Bragard (un Amplepuisien en Normandie)
Avez-vous rencontré un vétéran ? Oui, il s’appelle Ed Bauer. Il a 101 ans. D’ailleurs, sur place il a rencontré un monsieur de 96 ans qui avait effectué le Débarquement en Méditerranée.
À quoi avez-vous pu assister également ? À Sainte-Marie-du-Mont, nous avons eu la chance d’assister à un parachutage de l’US Air Force. C’est la première fois depuis le Débarquement que les Américains viennent en France avec autant d’hommes et de matériel.
C’est vraiment un très grand événement. J’ai rencontré un monsieur à Sainte-Mère-l’Église qui fait partie de l’organisme. Il nous a dit que cette année, il y avait vraiment beaucoup de véhicules.
Quel est le programme à venir ? Le 6ème (ce jeudi, anniversaire du Débarquement, NDLR), nous serons sur Utah Beach très tôt le matin. Pouvoir rouler avec les machines avec d’autres compagnons. Dans notre groupe, nous avons deux Jeeps, deux Dodges, une ambulance…
Nous nous déplaçons ainsi avec tous les véhicules. Parfois, l’un revient tracté par un autre car il y a eu une panne, que l’on répare le soir (sourire).
Au cimetière américain, « 9 387 croix alignées à la perfection »
A Colleville, le site est parfaitement entretenu.
Se retrouver face à toutes ces tombes ne laisse jamais indifférent l’Amplepuisien Christian Bragard.
Même s’il y est déjà allé plusieurs fois, une fois sur place, il ressent « toujours autant d’émotion ». Lorsque Christian Bragard, au cimetière américain de Colleville, fait face « aux 9 387 croix alignées à la perfection », il pense avec solennité à tous ces soldats qui ont traversé l’océan pour mourir ici.
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L’Amplepuisien remplit ainsi son devoir de mémoire en se rendant dans ce lieu impeccablement entretenu. “Quand on regarde les tombes à l’âge des gens qui sont morts pour venir libérer l’Europe, ça fait réfléchir…”, dit-il.
Une pensée aussi pour les jeunes Allemands
Là, il a rencontré Charly Gittier en début de semaine. Ce Français sponsorise une tombe dans ce site historique, qu’il s’engage à fleurir au moins une fois par an. En l’occurrence celui du Flekensten de première classe, décédé au combat dans la Manche à l’âge de 29 ans.
Christian Bragard a aussi une pensée pour les jeunes Allemands tués dans ces combats. « Ils ont été enrôlés dès l’âge de 14 ans. Sous l’influence d’un dictateur, endoctrinés par la propagande nazie. Ils ne savaient pas, les pauvres, où ils allaient. »
À la radioChristian Bragard raconte son périple en Normandie, jour après jour, sur la station RVR. Des interviews à écouter en podcast sur internet. L’épisode du 4 juin est justement consacré à sa “rencontre avec Charly, le parrain d’un tombeau américain”.
Par Pierre-François Chetail
