Un juge de la Cour suprême de la Colombie-Britannique affirme qu’il a compétence pour ordonner la destruction de milliers d’éléments de preuve saisis dans la ferme porcine du tueur en série Robert Pickton il y a des décennies, qu’ils aient été utilisés ou non lors de son procès pour meurtre.
Une décision publiée en ligne mercredi indique que la Gendarmerie royale du Canada (GRC) peut demander l’élimination de quelque 15 000 éléments de preuve recueillis lors de la perquisition dans la propriété de Pickton à Port Coquitlam, notamment objets déterminés comme appartenant aux victimes
.
L’année dernière, la police a demandé au tribunal des instructions pour pouvoir éliminer la montagne de preuves rassemblées dans l’affaire contre Pickton, qui a été reconnu coupable du meurtre au deuxième degré de six femmes, bien qu’il ait initialement été accusé du meurtre au premier degré de 27 femmes.
Pickton est décédé en mai après avoir été agressé dans une prison du Québec.
Certains membres de la famille des victimes ont contesté la suppression des preuves car ils ont une action civile en cours contre la succession de Pickton et son frère, David Pickton. Ils veulent s’assurer que les preuves dont ils ont besoin ne sont pas dispersées ou détruites.
Le tribunal a rejeté leur demande d’intervention en juillet de cette année et a maintenant décidé qu’il avait le pouvoir d’ordonner la destruction des preuves, qu’elles aient été utilisées ou non lors du procès de Pickton.
La décision indique que le plan de la police présenter une série de demandes
obtenir des ordonnances du tribunal lui permettant de se débarrasser des preuves parce qu’elle est légalement obligé de se débarrasser des marchandises
puisqu’ils ne sont plus nécessaires à aucune enquête ou procédure pénale.
Des fleurs et une robe rouge sont attachées à une clôture entourant l’ancienne ferme de Robert Pickton.
Photo : Radio-Canada / Rafferty Baker/CBC
Le juge Frits Verhoeven a déclaré dans sa décision qu’il pouvait y avoir des raisons de douter de la compétence du tribunal sur les objets saisis dans la ferme qui n’ont pas été présentés comme preuve.
Mais il a indiqué que cette décision serait prise plus tard, notant que la question de savoir si le tribunal conserve sa compétence inhérente pour ordonner la destruction des objets saisis peut rester à examiner, le cas échéant, dans une autre affaire
.
Jason Gratl, l’avocat représentant les membres des familles des victimes dans les poursuites civiles contre les frères Pickton, a assuré mercredi dans une interview que la dernière décision du tribunal ne signifie pas que les preuves seront détruites.
Toute préoccupation concernant la destruction de preuves est prématurée. Ce n’est pas parce que le tribunal entendra la demande d’autorisation du GRC détruire la preuve que le tribunal l’acceptera.
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Photos non datées de six des victimes du tueur en série Robert Pickton : Georgina Papin, Sereena Abotsway, Mona Wilson, Marnie Frey, Brenda Wolfe et Andrea Josebury.
Photo : Reuters / Ho Nouveau
M. Gratl a affirmé que si le GRC demande l’élimination d’éléments de preuve qui pourraient être utiles pour prouver des affaires civiles, il demanderait au tribunal de les obtenir.
Nous chercherions à prendre possession de toute preuve dont GRC ne veut plus prouver cette action civile
a-t-il déclaré.
M. Gratl a souligné qu’aucune date n’a été fixée pour l’audition des affaires civiles.
La décision précédente du tribunal indique que le GRC a accepté de permettre à certains des plaignants des affaires civiles participer de manière limitée
au processus de demande d’élimination, en acceptant de les informer si la police identifie un droit de propriété ou intérêt de propriété sur les articles
détruire.